- 25 Février 2016 - Planétarium : Actualités astronomiques
Notre système civil de datation des événements repose sur des cycles astronomiques : l’année est basée sur le temps que met la Terre à parcourir son orbite autour du Soleil, et nos jours correspondent à la période de rotation de la Terre sur son axe. Mais ces cycles ne sont pas exactement commensurables, c’est-à-dire que le premier n’est pas un multiple entier de l’autre. Ce qui mène à certaines divergences…
Pas aussi simple qu’on pourrait le croire
Notre jour de 24 heures représente la période entre deux levers de soleil successifs : on s’attend à compter 365 levers de soleil au cours d’une année civile, ce qui devrait prendre 8760 heures. Or, si on mesure précisément le temps que met la Terre pour boucler une orbite, on s’aperçoit qu’elle met 5 heures 48 minutes et 46 secondes de plus — presque un quart de jour solaire. Au bout de quatre ans, notre année de calendrier de 365 jours est trop courte d’une journée. Plutôt que d’ajouter un quart de jour à nos calendriers chaque année, nous attendons quatre ans et ajoutons une journée entière supplémentaire au mois de février. Les années dont le mois de février compte 29 jours sont qualifiées de « bissextiles ». Facile, non?
Cette façon de faire remonte à l’époque de Jules César qui, sur les conseils de l’astronome Sosigène d’Alexandrie, mit de l’ordre dans le calendrier républicain romain et s’assura que les dates demeurent en phase avec les saisons.
Mais voilà : ajouter ainsi une journée tous les quatre ans s’avère un peu trop. Au bout de 100 ans, notre calendrier est encore trop long d’une journée. La solution est élégante : omettre cette journée supplémentaire pour les années qui sont des multiples de 100. Les années 1700, 1800 et 1900 n’étaient donc pas bissextiles. Mais même en observant cette règle, notre calendrier finit par se désynchroniser et perd une journée complète par 400 ans. Ainsi, en dépit de la règle précédente, lorsque l’année est un multiple de 400, la journée supplémentaire est maintenue : 1600, 2000 et 2400 sont donc des années bissextiles.
Une approximation satisfaisante
Malgré toutes ces règles, notre calendrier se désynchronise lentement, mais seulement d’une journée en 8000 ans. Tout ça parce que la période de révolution de la Terre autour du Soleil n’est pas exactement divisible par la durée du jour solaire! Mais un jour en 8000 ans ne représente qu’une erreur de 0,0001 pour cent. Et c’est amplement suffisant pour la datation civile.
Une plus grande précision basée sur la période de rotation et de révolution de la Terre ne serait pas vraiment utile, en raison d’anomalies gravitationnelles. La période de rotation de la Terre fluctue quotidiennement de quelques millisecondes; à plus long terme, la durée du jour augmente de 0,001 seconde par siècle. De toute manière, j’ai la conviction que, dans 8000 ans d’ici, nous ne tournerons pas les pages de calendriers et que nous ne consulterons pas nos montres. Nous aurons quelque chose de plus… futuriste?
Lien intéressant
- Animation L'Année bissextile réalisée par la Fondation la main à la pâte.