- 16 Août 2011 - Espace pour la vie : Gestes verts
Lorsque survient une catastrophe, écologique par exemple, on s’entraide, on se mobilise, on se rationne et on évite le gaspillage, on consomme le strict minimum, on récupère ce qui est récupérable et on s’assure de conserver et de préserver nos ressources qu’on sait limitées dans notre microcosme parce que l’impact est visible. On partage équitablement et ceux qui abusent des biens collectifs sont sévèrement punis…Appliquer les principes du développement durable, c’est un peu comme vivre en situation de crise. Mais savez-vous qu’agir pour le développement durable, c’est également trouver notre propre combinaison gagnante?
Connaissez-vous votre empreinte écologique?
Afin de répondre à cette question, je vous invite à calculer votre empreinte écologique. L’empreinte écologique mesure l’impact de notre mode de vie sur la Terre et ses ressources. Cet exercice vous permettra d’obtenir une réponse personnalisée. Si tout le monde vivait comme vous, combien de planètes Terre seraient nécessaires pour répondre aux besoins de tous? Pour remplacer nos vieilles habitudes par des pratiques plus durables, il ne suffit pas de chercher dans un tableau l’alternative écolo qui remplace la pratique polluante comme on cherche la page correspondant à un chapitre dans une table des matières. Souvent, la solution réside en un ensemble de solutions, une combinaison d’éléments.
Trouver sa combinaison gagnante
Transport
Pour protéger la planète, doit-on absolument se départir de sa voiture et la remplacer par un vélo? Peut-être que oui, peut-être que non, les options sont nombreuses. On peut se rapprocher de son milieu de travail ce qui rendrait plus facile les déplacements à vélo, ou se trouver un emploi plus près de chez soi lorsque possible. On peut prendre l’auto ou le vélo jusqu’au métro ou à la gare de train; se convertir au transport en commun; acheter un véhicule moins énergivore et moins polluant; prendre son véhicule moins souvent; alterner avec un autre moyen de transport; se faire une journée sans voiture par semaine; faire du télétravail; faire du covoiturage ou de l’auto partage… Choisissez votre combinaison gagnante, celle qui convient à votre situation.
Alimentation
Pour m’alimenter, dois-je remplacer mon supermarché par un panier bio? Si vous y trouvez votre compte, pourquoi pas, surtout si les produits locaux, biologiques et équitables ne sont pas disponibles dans votre supermarché. En plus d’avoir un impact majeur sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par le transport des aliments, l’achat local a aussi un impact socio-économique positif. Il est assez facile d’introduire les produits locaux dans son alimentation, surtout quand ils sont de saison. Lorsque disponible, pourquoi ne pas essayer la version biologique et équitable d’un produit? Si on peut cumuler les trois facteurs (local, biologique et équitable), on obtient une combinaison intéressante, ne serait-ce qu’une fois de temps en temps.
Lessive
Pour sécher son linge, a-t-on absolument besoin d’une sécheuse à faible consommation d’énergie? La façon la plus écologique de sécher son linge demeure la corde à linge ou le séchoir à linge quand on n’a pas la place. De plus, on dit que les rayons UV du soleil rendent les blancs plus blancs! Aucune sécheuse ne sera aussi « écoefficace » qu’une corde à linge. L’utilisation partagée d’une corde à linge et d’une vieille sécheuse énergivore achetée usagée pourrait nécessiter moins d’énergie qu’une sécheuse à faible consommation d’énergie utilisée systématiquement pour chaque séchage. De plus, l’achat d’un équipement usagé évite la fabrication d’un nouvel équipement, ce qui a aussi un impact sur l’environnement. Même l’hiver, faire sécher son linge sur un séchoir permet une double économie, car non seulement, on évite d’utiliser une sécheuse électrique, mais on réduit aussi le besoin de recourir à un humidificateur. À chacun sa combinaison, l’important c’est d’agir pour réduire son empreinte écologique.
L’analyse du cycle de vie
L’analyse du cycle de vie évalue l’impact environnemental d’un produit du berceau au tombeau, c'est-à-dire de l’extraction des matières premières à la fin de vie du produit en considérant toutes les phases intermédiaires comme le transport, la fabrication, l’emballage et l’utilisation du produit. Les questions posées dans l’exemple de la sécheuse montrent bien la réflexion qu’il faut avoir lorsqu’on fait l’analyse du cycle de vie d’un produit. Avant de faire l’acquisition d’un produit, considérez son cycle de vie.
Appliquer les principes de développement durable : une affaire de riches?
On entend souvent dire que le développement durable est une affaire de riches. Moi je dirais plutôt que ça dépend de la combinaison que vous choisissez. Que ce soit pour vos déplacements, pour vos achats, pour sécher votre linge ou pour d’autres aspects de la vie de tous les jours, il y a des options coûteuses et des options économiques dont l’impact est variable.
Et vous, quelle est votre combinaison gagnante pour gérer la crise de façon durable?