- 16 Novembre 2012 - Espace pour la vie : 1 000 Jours
Déjà deux mois et demi se sont écoulés depuis mon retour « à terre »! J’ai travaillé et voyagé pendant 17 semaines sur le Sedna IV, en tant que communicatrice scientifique, pour la mission 1 000 jours pour la planète dirigée par Jean Lemire. Mon périple représente près de 20 000 km parcourus (environ 13 000 milles nautiques) sur deux océans et six pays visités. Que de mouvements, de vagues, de vents et d’histoires! Avec un peu de recul, remplie d’une énergie unique et de convictions renouvelées, c’est maintenant la joie du retour, mais aussi de la réadaptation au rythme de vie terrestre en Amérique du Nord…
Syndrome du retour à terre!
Il existe, scientifiquement, un « syndrome du voyageur », ou choc culturel, lorsqu’on est en pays étranger, mais existe-t-il un syndrome du « retour du voyageur »? Quatre mois en mer suffisent à ce qu’on soit bien imprégné de ce mode de vie très singulier. De retrouver le contact avec la vie urbaine et trépidante provoque des symptômes bien réels. Par exemple, après le calme de la mer, la circulation automobile et les gens qui courent pour ne pas manquer le métro me paraissent étourdissants et insensés. Par ailleurs, comme nous avons été un mois et demi sans mettre le pied à terre, il a fallu réapprendre à marcher! Mais quelle joie de retrouver la liberté de mes déplacements et de mon rythme de vie! Le travail en continu sept jours sur sept sur le bateau altère aussi notre notion du temps et notre mémoire oublie certains automatismes. Au retour, je me demandais constamment « quel jour de la semaine sommes-nous, quelle est la date, quel est le nom ou le numéro de téléphone de cette personne pourtant familière? » Le besoin de passer du temps seule est également très fort pour digérer toute cette expérience, avant d’être disponible aux autres et à d’autres projets.
Le retour aux sources
Il est cependant très agréable de retrouver nos points de repère « québécois » tels que l’odeur de « notre » forêt ou la beauté de « notre » fleuve Saint-Laurent.
Je travaille maintenant au Camp de base de la mission 1 000 jours pour la planète situé au Jardin botanique. Dernièrement, j’ai eu le plaisir de voir des groupes d’élèves s’intéresser à notre mission. J’ai aussi rencontré des visiteurs et des employés avec qui j’avais eu des échanges pendant les communications en direct à bord du bateau. Aujourd’hui, de ce côté-ci de l’écran, j’observe mes collègues qui sont à bord du Sedna IV et c’est émouvant de me transporter à nouveau dans l’atmosphère du bateau. L’expérience est terminée, mais les beaux souvenirs restent.
La fatigue, le mal de mer et la promiscuité avec le reste de l’équipage s’estompent au fil des semaines qui passent. Mon bilan? Très positif. Ce fut une belle expérience de navigation en haute mer et j’ai trouvé fascinant de communiquer mon intérêt pour la nature en direct du terrain. J’ai élargi mes horizons, j’ai appris beaucoup et, surtout, j’ai renouvelé ma passion et mes convictions pour la sauvegarde de la biodiversité! Il ne me reste qu’à souhaiter « bon vent! » à mes collègues.
Merci de nous avoir partagé votre aventure. Vous avez été une source de passion pour moi et mes jeunes. Bon retour.
quelle belle initiative de votre part, se lancé sans filet dans cette grande aventure .Bravo à vous Evelyne.
merci Evelyne de nous transmettre vos émotions félicitations c'est une belle aventure surement!
Bravo Evelyne, merci pour votre magnifique travail et ce que vous nous avez communiqué et partagé. Je suis avec intérêt le périple du Sedna IV en tant que matelot virtuel et j'essaie d'imaginer ce que c'est que de passer quatre mois sur un bateau!!! En haute mer, vous êtes courageuse.
Merci à tous de vos chaleureux commentaires et de vos encouragements.
Pour moi qui aime être en mer (même si ce n'est pas toujours facile), c'était une chance de vivre cette expérience unique dans ma vie.
Mme Gilbert, j'ai l'impression de boucler la boucle avec vous, vous étiez une des premières classes à qui nous avons parlé en direct du bateau!
Merci!
Depuis mon retour, c'est le passage du relais aux prochains qui partiront et on continue de leur souhaiter, bon vent!