- 25 Novembre 2022 - Espace pour la vie : Gestes verts, Grands Projets, Développement durable
Découvrez quatre micromusées à la hauteur des préoccupations environnementales des communautés de Montréal.
Après La Nature près de chez vous, le musée à ciel ouvert mis sur pied en 2020 et qui se promène depuis dans les parcs urbains de la Communauté métropolitaine de Montréal, voilà qu’Espace pour la vie inaugure des micromusées. Leurs particularités : ils ont été créés par des citoyens et citoyennes de différents arrondissements.
Cette initiative a reçu une contribution financière du Secrétariat à la région métropolitaine du ministère des Affaires municipales de l’Habitation, dans le cadre du Fonds d’initiative et de rayonnement de la métropole (FIRM) et de son appel à projets thématique Pour une communauté connectée. Cette initiative est également rendue possible en partie grâce au soutien de la Fondation du Grand Montréal.
L’idée derrière ce projet est de resserrer le lien entre l’humain et la nature avec des thématiques qui interpellent les gens. « Tout est venu des gens du quartier : les sujets, l’approche, le format des micromusées, etc. », énumère Josiane Fontaine-Zuchowski, agente culturelle pour les micromusées à Espace pour la vie. Quatre organismes communautaires situés dans des quartiers défavorisés de Montréal (Hoodstock, Concertation Anjou, Concertation Saint-Léonard et Centre communautaire Bon Courage de Place Benoît) ont étroitement collaboré pour réunir les personnes participantes aux ateliers de co-création. Cette approche s’est révélée être un grand succès.
« Je n’aurais pas voulu que l’on fasse les micromusées autrement. Sans être des spécialistes en environnement, en art ou en science, ces gens connaissent les enjeux, les défis, les fiertés et les bons coups de leur quartier », ajoute-t-elle. Au départ, Josiane Fontaine-Zuchowski se souvient que les groupes citoyens avaient beaucoup d’interrogations et de doutes face à ce projet. « Mais dès le deuxième atelier avec eux, ils ont compris que nous étions à l’écoute et que notre approche était sérieuse. On voyait ensuite des étoiles briller dans leurs yeux! » s’exclame-t-elle. En tout, plus d’une cinquantaine de personnes se sont prêtées au jeu de la co-création et chacune d’entre elles y a consacré une douzaine d’heures.
Ces installations artistiques, scientifiques et expérientielles seront déployées dans un lieu public – parc, bibliothèque, maison de la culture ou centre communautaire – pour être ensuite rangées à la fin de la journée. Une personne anime l’atelier et répond aux questions du public. « Ce sont des petits musées transportables », illustre Josiane Fontaine-Zuchowski.
Des micromusées imaginés par la communauté
Le projet pilote a d’abord été conçu l’été dernier et les prototypes sont déployés cet automne dans quatre arrondissements.
Ainsi, les citoyens et citoyennes de Saint-Laurent seront sensibilisés à l’importance du compostage. Par le biais d’un jeu inspiré du basketball, on y apprend à trier ses déchets selon qu’ils sont compostables ou non. Dans le processus de co-création, l’idée d’intégrer le basketball au micromusée est venue du groupe, composé en majorité de jeunes de moins de 18 ans. « C’est de loin leur sport préféré et ils souhaitaient l’intégrer à l’expérience », explique Mme Fontaine-Zuchowski.
Du côté de Montréal-Nord, l’installation muséale permet de s’informer davantage sur les îlots de chaleur. « Le concept de ce micromusée est de transformer un îlot de « chaleur urbaine » en îlot de « chaleur humaine ». On voulait créer une zone d’ombre pour se rafraîchir pendant l’été et faire un lieu de rencontre pour s’amuser et échanger », explique Josiane Fontaine-Zuchowski. Les membres de la communauté sont invités à répondre à des questions en accrochant des rubans colorés qui formeront progressivement une œuvre. Lorsque l’œuvre sera complétée, elle offrira de l’ombre aux personnes passant à proximité.
À Saint-Léonard, la santé mentale et la nature sont au cœur des préoccupations des habitants du quartier. « On souhaitait construire un dôme qui stimule les cinq sens et qui démontre à quel point la nature contribue à la santé mentale », décrit l’agente culturelle. À l’intérieur du dôme, on y entend les chants des oiseaux ou encore le bruit du vent, on touche à différents éléments naturels (bouts de bois, cocottes de sapin, plantes), on hume des parfums de fleurs et on découvre des prescriptions nature sur les parois. « Ce sont des invitations à aller dans un parc du quartier, à observer les canards, à explorer la caverne de Saint-Léonard… » énumère l’agente culturelle.
Et finalement, les citoyens et citoyennes d’Anjou ont créé un micromusée où l’on sent un intérêt marqué pour les ruisseaux, qui sont malheureusement enfouis par l’urbanisation. Ils ont développé un jeu où des tuiles dévoilent ce que pourrait avoir l’air le quartier avec des corridors verts, des toits verts ou des ruches urbaines. Les citoyens et citoyennes d’Anjou nous présentent ici un Anjou utopique, à faire rêver!
Quand les musées débarquent dans les quartiers de Montréal
Espace pour la vie veut rejoindre une clientèle distincte de celle qui visite habituellement ses musées. « Nous voulons offrir des services à toutes les communautés, pas seulement à celles qui viennent dans nos musées », indique-t-elle. Les micromusées cibleront en particulier les quartiers où la population est plus vulnérable ou à risque d’exclusion.
« Ces micromusées ne sont pas les musées d’Espace pour la vie, mais les musées des citoyens et des citoyennes », conclut Josiane Fontaine-Zuchowski.
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