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Des nichoirs qui cachent une diversité d’insectes!

Guêpe-coucou (Pseudomalus auratus), un exemple de cleptoparasite.
Credit: Espace pour la vie (Diane Özdamara)
Guêpe-coucou (Pseudomalus auratus), un exemple de cleptoparasite.
  • Guêpe-coucou (Pseudomalus auratus), un exemple de cleptoparasite.
  • Abeille mégachile (Megachile sp.).
Des nichoirs qui cachent une diversité d’insectes!

Les nichoirs à insectes visent à favoriser l’abondance et la diversité des insectes. De nos jours, il est fréquent d’en voir dans les potagers, les ruelles vertes et les parcs. Même s’ils sont populaires, leur efficacité est mal connue. L’Insectarium a donc réalisé un projet de recherche pour mieux connaître les insectes qui se cachent dans ces nichoirs. Voici quelques résultats.

Comment avons-nous procédé?

Pour ce projet, 60 nichoirs ont été installés à Montréal à l’été 2020. Ces nichoirs ont été fabriqués avec des roseaux aux tiges creuses et des rondins présentant des cavités de diamètres variables. En collaboration avec des comités citoyens et les arrondissements de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et de Rosemont-La-Petite-Patrie, 20 nichoirs ont été installés dans des ruelles vertes, 20 dans des jardins communautaires et 20 au Jardin botanique. Tous ont été rapatriés au Jardin botanique en automne, où ils ont passé l’hiver sous la neige. Les nichoirs ont ensuite été placés dans une serre au printemps. Un dispositif a permis de conserver tous les insectes pour pouvoir les identifier en laboratoire.

Une diversité d’occupants!

Au total, 682 hyménoptères de 16 familles différentes ont émergé des nichoirs. La plupart des espèces identifiées sont indigènes. Les guêpes solitaires représentent la majorité d’entre elles. Les abeilles, quant à elles, comptent pour le tiers des espèces, dont la plupart sont des mégachiles. Les prédateurs composent la moitié des insectes, tandis que les pollinisateurs, le tiers, suivis par les parasitoïdes et les cleptoparasites. Les cleptoparasites s’introduisent dans le nid de leur hôte pour se nourrir de leurs réserves alimentaires. Ces proportions sont comparables à celles trouvées par d’autres chercheurs de Toronto.

Les rondins ont été occupés par un plus grand nombre et une plus grande diversité d’insectes. Les cavités plus larges, soit de 5 à 8 mm de diamètre, étaient préférées par les abeilles mégachiles. Petites et grandes cavités étaient malgré tout utilisées par une diversité similaire d’espèces, indépendamment du matériau.

Pas que des pollinisateurs!

Les nichoirs à insectes sont souvent perçus comme un moyen d’aider les pollinisateurs, qui sont si importants pour la reproduction des plantes. Toutefois, notre projet montre que ces insectes ne sont pas les seuls à profiter de ces structures. En effet, plusieurs guêpes prédatrices s’en servent aussi pour pondre. Or, les prédateurs sont utiles pour contrôler les insectes indésirables de nos jardins. Par exemple, les guêpes pemphredonides, très abondantes dans nos nichoirs, chassent les pucerons et constituent un allié dans la lutte contre les ravageurs de culture.

Populaires, ces nichoirs!

Nos résultats montrent que les nichoirs sont fréquentés par plusieurs espèces d’hyménoptères qui jouent des rôles écologiques complémentaires. L’utilisation de rondins est recommandée, à condition qu’ils soient entretenus convenablement. Enfin, si vous désirez attirer une variété d’espèces, favorisez des cavités de différents diamètres variant entre 3 et 10 mm pour répondre aux préférences des grandes comme des petites espèces.

Pour en découvrir plus sur le rôle essentiel des insectes et arthropodes
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