- 22 Juin 2017 - Jardin botanique
Avez-vous déjà entendu parler des phytotechnologies? Ce sont de nouvelles techniques qui utilisent des plantes vivantes pour dépolluer l’environnement, afin de résoudre les problèmes environnementaux! L’eau, l’air ou encore les sols contaminés peuvent être purifiés grâce à leur utilisation. Les plantes sont également employées dans la lutte contre le bruit, l’érosion des sols ou pour la réhabilitation de sites miniers ou industriels abandonnés. Interdisciplinaire, la science des phytotechnologies rassemble l’écologie, la microbiologie, la botanique, la chimie et l’architecture de paysage.
Illustration des phytotechnologies au Jardin botanique
Dans les prochains mois, on amorcera l’installation des deux premières stations d’un projet permettant la découverte des phytotechnologies au Jardin botanique, qui se poursuivra ensuite durant quelques années. Ce projet se présentera sous la forme de sept stations abordant différents types de phytotechnologies et illustrant le pouvoir des plantes concernant la réhabilitation, la décontamination, l’insonorisation, la filtration, la stabilisation, ou encore la percolation et la purification. Établie à l’extrémité nord du Jardin botanique, celle qui abordera la décontamination permettra aux visiteurs de voir comment les plantes peuvent être utilisées pour décontaminer les sols pollués. La station dédiée à la réhabilitation d’un site prendra place à la Maison de l’arbre Frédéric-Back où l’étang, affecté par des plantes envahissantes, sera traité pour endiguer leur prolifération. Différentes techniques de réhabilitation y seront présentées, ainsi que les méthodes de traitement des plantes envahissantes.
Des solutions durables et respectueuses de l’environnement
Les phytotechnologies sont des systèmes innovants, qui s’inscrivent dans la dynamique du développement durable. Elles favorisent la biodiversité des lieux où elles sont implantées et, point non négligeable, leur esthétique. Parmi les plus populaires, on recense les toits verts et les murs verts, ainsi que les marais filtrants, systèmes de gestion des boues, des eaux usées ou des eaux pluviales. Parmi les moins connues, on peut citer les ouvrages de stabilisation des pentes et des rives où les plantes ont un rôle technique de soutien, et enfin, la phytoremédiation. Cette technique de dépollution des sols s’appuie sur les capacités naturelles qu’ont certaines plantes à fixer ou filtrer des éléments, mais aussi sur leurs interactions avec le sol et les microorganismes qu’il contient. Ces plantes peuvent dégrader, contenir ou extraire des polluants, qu’ils soient organiques (pesticides, hydrocarbures, etc.) ou inorganiques (plomb, aluminium, etc.). C’est le cas des plantes dites accumulatrices, comme le saule, capables de contenir dans leurs tissus des métaux lourds à de fortes concentrations.
Dotées d’un avenir prometteur en tant que technologies vertes, les phytotechnologies sont loin d’avoir révélé tous leurs secrets. À l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), des études sont menées pour améliorer les connaissances et faire progresser l’usage des phytotechnologies au Québec et dans le monde. Le projet des phytotechnologies permettra de faire connaître aux visiteurs cette expertise particulière.