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L’écoanxiété comme moteur de changement

Plusieurs études démontrent que les jeunes sont particulièrement touchés par l’écoanxiété.
Credit: Espace pour la vie/Mélanie Dusseault
Plusieurs études démontrent que les jeunes sont particulièrement touchés par l’écoanxiété.
  • Plusieurs études démontrent que les jeunes sont particulièrement touchés par l’écoanxiété.
  • Pour diminuer notre niveau d’écoanxiété, on peut pratiquer des activités extérieures dans les parcs urbains et prendre des bains de forêt.
L’écoanxiété comme moteur de changement

Assises autour de la table avec ma fille de 14 ans et ses cinq amies, nous discutons de la magnifique nature qui nous entoure. Puis, il me vient à l’idée de leur demander si elles vivent de l’écoanxiété. Elles répondent toutes par l’affirmative. Je ne suis pas si étonnée et je constate que la compréhension et l’expression de ce sentiment diffèrent d’une personne à l’autre.

Je me lance donc le défi de m’informer afin de mieux accompagner mes deux filles et leurs complices dans ce nouveau défi qui les préoccupe.

La crise climatique, un facteur de stress?

La crise climatique est au cœur des catastrophes environnementales (inondations, feux de forêt et sécheresses). Ces catastrophes ont un impact important sur les communautés qui les subissent et sur la perte de la biodiversité. Ces bouleversements peuvent représenter un défi important pour la santé psychologique et le bien-être des individus parce qu’ils génèrent des sentiments de peur, de tristesse, de colère, d’impuissance, voire de détresse, tous associés au phénomène de l’écoanxiété, selon des recherches faites par Anne-Sophie Gousse-Lessard, professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal.

Les changements climatiques ont une emprise sur notre futur et c’est inquiétant.

L’ampleur du phénomène

Une étude internationale, qui a sondé 10 000 jeunes âgés de 14 à 25 ans dans dix pays et qui est parue en 2021 dans la revue The Lancet Planetary Health, révèle que la peur et le sentiment d’inquiétude augmentent parmi eux. Les jeunes se sentent davantage concernés par les enjeux environnementaux parce que leur avenir est en jeu.

Au Québec, un sondage Léger, publié en septembre 2021, illustre que pas moins de 73 % des Québécoises et Québécois de 18 à 34 ans affirment faire de l’écoanxiété et 38 % d’entre eux affirment que leur niveau d’écoanxiété a augmenté en 2021. Cela touche aussi les autres strates de la population : au total, ce sont 59 % des personnes de 18 ans et plus qui affirment être écoanxieuses.

Comme on peut le constater, le sentiment d’anxiété causé par la crise climatique mine le moral.

Par où commencer

En savoir plus sur ce phénomène et la cause 

Les résultats préliminaires de Rêvez la Biosphère, une exposition qui a sondé près de 6000 visiteurs et visiteuses sur les enjeux environnementaux depuis juin dernier, démontrent l'intérêt du public d’en savoir davantage à ce sujet. Cela démontre l'intérêt du public que ce sujet soit expliqué et discuté.  Les équipes de médiation des cinq musées d’Espace pour la vie proposent des activités scientifiques et artistiques pour comprendre les impacts des changements climatiques et ainsi permettre d'ouvrir le dialogue sur ces enjeux avec vos jeunes.

Accueillir les émotions

Isabelle Béliveau, cofondatrice d’Éco-motion, propose d’accueillir les sentiments qui nous habitent, les comprendre et apprendre à les accepter pour s’adapter aux changements climatiques. Enfin, elle propose de trouver son rôle en tant qu'individu afin de diminuer l’effet d’impuissance qui peut nous habiter.

Passer à l’action

Selon Rhéa Rocque, chargée de cours en psychologie à la Canadian Mennonite University, le premier pas à franchir est de ralentir le rythme et d’observer ce qui nous entoure pour établir une relation avec le vivant. La nature est partout, il faut savoir l’apprécier. Pour diminuer notre niveau d’écoanxiété, on peut pratiquer des activités extérieures dans les parcs urbains et prendre des bains de forêt. Les jeunes peuvent développer une relation étroite avec la nature à travers des projets tels que le programme Jardins-jeunes, les Cercles des Jeunes Naturalistes ou le Défi biodiversité ou même les camps de jour.

Dans une conférence sur l’écoanxiété, l’écosociologue Laure Waridel mentionnait que le meilleur antidote à cet état réside dans l’engagement social. Il existe plusieurs façons intéressantes de s’engager. On peut par exemple s’impliquer dans des groupes écologistes ou citoyens qui protègent des espèces en péril.

En conclusion, je proposerai à mes filles et aux jeunes qui éprouvent de l’écoanxiété de briser le silence et d’en parler avec leurs proches. Faire des petits gestes pour reprendre un certain contrôle sur la situation et finalement adhérer à des actions collectives.

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2 Commentaire(s)
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Annik Aubé

Merci d'apporter des solutions accessibles! Xx

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Isabelle St-Germain

Merci Mme Aubé.

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