- 7 Décembre 2022 - Espace pour la vie : Biosphère, Gestes verts, Grands Projets
La biodiversité est en danger. Il y a urgence d’agir.
Selon un rapport de 2019 de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Cette destruction est associée principalement aux activités humaines, qui mettent en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie de milliards de personnes.
Le Rapport Planète Vivante 2022 du Fonds mondial pour la nature (WWF) constate que l’abondance des populations animales a décliné de 69 % en moyenne dans le monde depuis 1970. Au Canada, le Rapport Planète vivante Canada 2020 précise que les populations d’espèces en péril au pays ont décliné de 59 %.
La conférence COP15 sur la diversité biologique
Cette perte de la biodiversité est un constat mondial. La 15e Conférence des Parties (COP15)1 à la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies représente une occasion unique pour contrer cette tendance. Cette rencontre internationale aura lieu au Palais des congrès de Montréal, du 7 au 19 décembre 2022. La communauté internationale aura le mandat de définir de nouveaux objectifs pour protéger la nature et identifier les moyens de mettre un terme à la perte de biodiversité sur la planète d’ici 2030.
Utiliser les conventions comme instruments juridiques
La Convention sur la diversité biologique a été signée pour la première fois par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Les pays ont signé la Déclaration de Rio et se sont dotés d’instruments juridiques afin d’assurer la protection de l’environnement mondial. Depuis, on compte désormais 196 pays l’ayant signé2. La CDB découle de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui a vu naître également le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris sur les questions climatiques.
Le but de la Convention sur la diversité biologique
La CDB, dont le Secrétariat est situé à Montréal, est un traité international juridiquement contraignant ayant trois principaux objectifs : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Son but général est d’encourager des mesures qui conduiront à un avenir durable.
Objectifs de la COP15
En 2021, une centaine de pays se sont entendus sur un texte, la Déclaration de Kunming, qui décrit 17 engagements pour contrer la perte de biodiversité. Parmi ceux-ci, on retrouve la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030, un objectif appuyé par le Canada.
Actuellement, seulement 16% des milieux terrestre et aquatique et 8% du milieu marin sont protégés. À l’échelle canadienne, ce sont près de 14,66 % des zones marines et côtières du pays.
Engagement du Canada
Étant donné que 640 espèces sont en péril au Canada et que bon nombre des populations d’espèces sauvages sont en déclin, le gouvernement du Canada s’est engagé à protéger 25% des terres et des eaux au pays d’ici 2025.
« Nous faisons face à notre moment de vérité. Si nous voulons atteindre la vision de 2050 de vivre en harmonie avec la nature, nous devons agir lors de cette décennie pour stopper et inverser la perte de biodiversité. » Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire administrative de la Convention sur la diversité biologique
Une société civile unie
Le Collectif COP15, qui réunit 80 organisations à travers le Québec, demande des actions concrètes auprès des deux paliers de gouvernements telles que l’agrandissement du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et la protection « intégrale » de la rivière Magpie. À Montréal, le regroupement souhaite la réalisation d’un grand parc-nature dans l’est de l’île. Selon le Collectif, la COP15 pourrait être l’événement le plus important de la décennie pour la biodiversité.
L'ambition et l’action: la clé du succès
Depuis l’entrée en vigueur de la CDB en 1993, les expertes et les experts estiment que la disparition de près de 70 espèces d'oiseaux et de mammifères a été évitée. Les aires protégées ont un impact significatif sur les espèces en péril tout en faisant progresser les droits autochtones et en protégeant les réserves de carbone.
Notre responsabilité en tant que citoyennes et citoyens est de dire haut et fort que la biodiversité nous tient à cœur et de contribuer à sa protection. Comment? En communiquant à nos leaders politiques que nous sommes favorables à ces mesures de protection de la nature. En participant à des projets de sciences participatives, de protection de la nature, en appuyant financièrement des projets de conservation, en se mobilisant pour protéger le ruisseau derrière la maison et la forêt de notre quartier. En visitant des musées de la nature, des parcs nationaux et municipaux. L'engouement pour la nature et sa protection est un signe clair auprès des instances décisionnelles que c'est une priorité pour tous les êtres vivants.
Espace pour la vie s’active
Les changements climatiques font la une dans les médias et dominent les conversations entre de nombreux acteurs politiques. L’impact sur la survie des êtres vivants est bien documenté. Ce qui est méconnu est l’importance de la biodiversité dans l’atténuation des impacts des changements climatiques notamment par la conservation de la quantité de carbone stocké qui est plus grande dans les forêts diversifiées selon une étude du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Les changements climatiques et la perte de biodiversité sont des défis que nous devons relever ensemble. La Biosphère offre des œuvres artistiques et scientifiques qui mettent en lumière cette complexité et amènent le public à s'y intéresser.
Alors que la COP15 s’amène dans la métropole, la Ville de Montréal et la Fondation Espace pour la vie consolident leur engagement pour la protection de la nature en annonçant, ensemble, la création du Fonds Espèces en péril, dont le but est de soutenir et de propulser les activités de conservation et de recherche d’Espace pour la vie. Il s’agit d’un projet pérenne qui contribuera à freiner l’effritement de la biodiversité, un legs au bénéfice des générations futures.
Faites un don pour soutenir la Fondation Espace pour la vie et contribuer au Fonds Espèces en péril
Références et précisions :
1 Le terme COP réfère à la conférence des parties (pays signataires d’une convention). Une COP est un grand sommet où se rejoignent tous les pays qui ont signé et sont liés à cette convention. Le nombre 15 précise qu’il s’agit de la 15e conférence des parties à avoir lieu depuis la signature de cette convention. Il existe des COP sur le climat (comme la COP27 qui vient d’avoir lieu en Égypte) et des COP sur la biodiversité, comme la COP15.
2 Les États-Unis l’ont signée, mais jamais ratifiée.