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La nouvelle collection vivante de l’Insectarium : un beau défi!

La chrysomèle grenouille, ou Sagra femorata, fait partie des nombreuses espèces qui seront présentées dans le nouvel Insectarium
Credit: Espace pour la vie (Thierry Boislard)
The frog-legged leaf beetle, or Sagra femorata, is an example of the many species that will be on display at the new Insectarium.
  • The frog-legged leaf beetle, or Sagra femorata, is an example of the many species that will be on display at the new Insectarium.
  • Atta mexicana, one of the species presented in the new Insectarium.
  • Eleodes in a micro-habitat, as the entomology team conducts tests in preparation for display in the Grand Vivarium of the new Insectarium.
La nouvelle collection vivante de l’Insectarium : un beau défi!

L’Insectarium de Montréal prépare sa grande Métamorphose. Après plus de trente ans d’existence et autant de succès, tant au niveau populaire, touristique, éducatif que scientifique, ce musée deviendra sous peu l’Insectarium du 21e siècle. Une des caractéristiques spécifiques de l’Insectarium est la belle diversité offerte aux visiteurs et visiteuses quant à la collection d’insectes naturalisés et vivants. L'équipe des collections a su relever avec brio un grand défi : celui de renouveler une partie importante de la collection vivante comprenant des espèces uniques et inusitées, qui sera présentée au public lors de l'ouverture.

Le développement de la collection vivante

Trouver de nouvelles espèces vivantes représente un défi de taille, car ces espèces doivent correspondre à des critères de sélection rigoureux. Nous travaillons étroitement avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments afin d’obtenir les permis nécessaires pour l’importation de ces espèces. Nous devons aussi tenir compte de plusieurs facteurs comme le coût d’acquisition, la longévité de l’insecte, sa mobilité et son potentiel de reproduction et de mise en exposition et de son intérêt au niveau éducatif tout en essayant de choisir une espèce qui soit spectaculaire et rarement observée auparavant. Nous devons également nous assurer de bien connaître, et parfois de découvrir, sa biologie, ses conditions de vie optimales, sa nourriture et les plantes hôtes dans le cas des insectes herbivores. Le challenge est d’autant plus grand alors que nous voulons présenter au public des insectes avec le moins de contentions possible, comme les papillons lors de l’évènement Papillons en liberté. Les visiteuses et visiteurs ont ainsi un sentiment d’immersion encore plus complet avec le monde des insectes.

Les étapes et le défi du transport des insectes vivants

Afin d’illustrer la complexité des acquisitions et du transport, mentionnons quelques exemples récents. Pour acquérir des spécimens uniques de chrysomèles du genre Sagra d’Indonésie, il a fallu les faire venir sous forme de coques (stade après la larve), car le transport des adultes était trop long et risqué. Ces insectes ont transité en Allemagne, chez un des nos collègues entomologistes, afin de les humidifier, les emballer et les expédier au Canada. Cette escale permettra de rendre les insectes plus forts et de les aider à supporter le reste du voyage. Par la suite, leur voyage continuera vers notre direction pour finalement éclore dans nos laboratoires dans un environnement contrôlé. Lorsque les Sagra seront présentées au public, elles auront parcouru au final plus de 13 000 km et auront transité 10 jours en Allemagne et incubé des mois en laboratoire!

Pour l’obtention récente de quelques colonies de fourmis champignonnistes ou découpeuses de feuilles du Mexique, il nous a fallu trouver un fournisseur compétent qui savait les garder en captivité, mais surtout, les préparer pour un long voyage vers le nord. Nous avions alors besoin d’un permis d’importation, un permis d’exportation, un permis phytosanitaire et un certificat d’un vétérinaire. Il fallait ensuite réserver un vol entre le Mexique et le Québec, et ce, en pleine pandémie ! Les vols étant plutôt rares, nous avons finalement obtenu un espace dans un vol qui revenait d’une destination soleil. Une fois arrivé au Québec, il faut, bien sûr, payer les douanes, les taxes, les frais de cargo, de remisage et d’inspection tout en s’assurant de bien garder au chaud et en vie ces précieuses colonies. Il n’est donc pas rare de voir un ou une employé.e de l’Insectarium se promener entre les aéroports et les laboratoires temporaires de l’Insectarium à toute heure du jour ou de la nuit avec une cargaison pour le moins inusitée!

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