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Laurie Rousseau-Nepton, une Innue à la conquête des étoiles

Astrophysicienne inspirante Laurie Rousseau-Nepton, une Innue à la conquête des étoiles
Credit: Laurie Rousseau-Nepton
An inspiring astrophysicist Laurie Rousseau-Nepton, an Innu out to conquer the stars
Laurie Rousseau-Nepton, une Innue à la conquête des étoiles

Série : Astrophysiciennes inspirantes

Nous débutons une série d’entrevues avec des Québécoises qui œuvrent en astrophysique. Ces femmes se sont imposées dans un domaine dominé par les hommes. Nous espérons que ces témoignages encourageront de jeunes filles à poursuivre une carrière en sciences.

Le 8 mars 2020, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, j’ai eu le plaisir de rencontrer Laurie Rousseau-Nepton. Originaire de la réserve de Mashteuiatsh, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, elle est la première femme québécoise innue à avoir décroché un doctorat en astrophysique. Voici ce qu’elle a accepté de partager avec moi.

Pourquoi l’astrophysique?

« Mon parcours a été ponctué de vagues. Je me suis toujours sentie poussée vers une carrière de scientifique. L’astrophysique est une des sciences les plus philosophiques, car elle tente de trouver des réponses aux questions fondamentales que l’être humain peut se poser. Petite, je posais déjà mille et une questions sur la philosophie de la nature à mes parents. »

L’étincelle

« Quand on est enfant, on ne sait pas qu’on peut devenir astrophysicienne. C’est lors d’une soirée fraîche de début d’été que tout a commencé. Mon père m’a réveillée en pleine nuit pour voir des aurores boréales! Même s’il ne savait pas pourquoi ou comment les aurores apparaissent dans le ciel, ça a été un moment magique qui m’a marquée pour toujours. Il faut dire qu’au Québec, c’était un phénomène plutôt rare. »

Une passion de père en fille

« De nombreuses personnes m’ont influencée à devenir scientifique et astrophysicienne, mais c’est surtout ma famille et plus particulièrement mon père. Il est ingénieur civil et je tiens de lui ma passion à vouloir construire des choses et sa dextérité manuelle. Il a toujours affirmé que j’allais devenir astronaute. Bon, pas tout à fait, mais presque! Il avait prédit que ma sœur deviendrait médecin et elle l’est devenue. Là aussi il avait vu juste! »

Mon chemin vers les étoiles

« Au cégep, j’étais attirée par la physique, une science qui pose plein de défis, mais qui offre une fantastique liberté dans la manière de résoudre des problèmes. Ensuite, j’ai fait tout mon parcours académique à l’Université Laval où j’ai terminé en 2017. Camelle Robert, qui a été ma directrice jusqu’au doctorat, m’a incitée à continuer. Mon projet de maîtrise et de doctorat a été de collaborer au développement de l’instrument SpIOMM (Spectromètre imageur de l’Observatoire du Mont-Mégantic). Ce projet avait pour objectif d’étudier la formation des étoiles dans les galaxies. Mon rôle consistait à raffiner la méthodologie pour l’observation avec le prototype de la caméra SITELLE (une version améliorée de SpIOMM qui se trouve au télescope Canada-France-Hawaï). Comme c’était un appareil unique au monde et que le projet était autant instrumental que théorique, ça m’a permis de développer une expertise rare en astrophysique. Il faut retenir que l’astrophysique est un domaine très compétitif : bien choisir son sujet de doctorat est très important. »

Où en suis-je rendue?

« Aujourd’hui, je suis astronome résidente à l’observatoire Canada-France-Hawaï situé près du sommet du volcan Mauna Kea, à Hawaï. En ce moment, je mène un projet qui s’appelle SIGNALS, (Star formation, Ionized Gas and Nebular Abundances Legacy Survey), destiné à étudier les abondances chimiques et leur évolution dans les galaxies; en d’autres termes, les formations stellaires. »

« Notre relevé SIGNALS suit environ 40 à 50 galaxies voisines de la Voie lactée et d’ici deux ans et demi, on aura 50 000 régions de formations d’étoiles observées, ce qui nous donnera un échantillon de données massif que l’on pourra utiliser pour étudier leurs différences et leurs caractéristiques!

Jeunes filles, foncez!

“De quoi suis-je la plus fière? Je n’ai jamais abandonné, je n’ai pas reculé, j’ai continué à gravir les échelons. J’ai conservé en pensées les petits encouragements et oublié le plus possible le négatif. Si j’avais un conseil à donner aux jeunes filles qui veulent se diriger vers n’importe quel domaine scientifique, ce serait de toujours croire en vos capacités et de suivre la vague. Si j’en avais un à formuler aux adultes, ce serait d’encourager davantage les jeunes filles, les pousser à aller vers la science, faire des efforts quand on s’adresse à elles pour ne pas inconsciemment les décourager. Ce sont de petits gestes qui font une grande différence.”

L’entrevue intégrale a été initialement publiée dans la revue Hyperespace, le magazine de la Société d’astronomie du Planétarium de Montréal.

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3 Commentaire(s)
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Linda Driscoll

J ai ete au jardin botanique aujourd hui le 24 juin 2020 avec ma famille. Tres dessus. Manque d indication pour comment ce rende a certain endroit. Merci mais je ne suis pas prete a retourne.

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Gen

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