- 14 Juin 2011 - Biodôme : Portrait d'animal
Le castor est un animal très médiatisé au Québec. Mais connaissez-vous vraiment ce constructeur infatigable ? Voici quelques faits qui vous en apprendront un peu plus long à son sujet.
Un mammifère bien adapté à la vie aquatique et à nos hivers
Le castor est le plus gros rongeur d’Amérique du Nord. Un adulte peut atteindre jusqu’à 35 kg. Sa fourrure épaisse et bien imperméabilisée le protège des eaux froides hivernales. Ses pattes postérieures sont larges et palmées et sa queue, longue et aplatie, lui sert de gouvernail. Ingénieux, le castor construit un barrage, une hutte et enfin, une réserve de branches à proximité de celle-ci. Le niveau de l’eau étant plus élevé, il peut se déplacer plus facilement et en toute sécurité. Il a ainsi accès à sa nourriture : écorce tendre, feuilles, brindilles, bourgeons et plantes aquatiques. Même si on ne le voit pas en hiver, le castor reste actif, sous la glace et dans sa hutte.
Un animal familial, mais pas un Tanguy !
Un couple de castors demeure généralement lié à vie. De deux à quatre petits naissent entre la fin avril et la fin de juin. Sevré à l’âge de 2 mois, le jeune peut nager et plonger très tôt. Il atteint sa maturité sexuelle au cours du deuxième hiver et quitte la colonie peu avant d’avoir deux ans.
Une espèce nuisible ou un créateur d’habitat ?
Certains considèrent le castor comme une nuisance, car il cause des inondations et abat des arbres près des infrastructures humaines. Heureusement, de simples aménagements permettent d’éviter ces désagréments. Les trappeurs aident au contrôle et à l’inventaire des populations. En fait, le castor est d’abord un formidable créateur d’habitat : grâce à ses constructions, il ralentit l’écoulement de l’eau et crée un nouveau milieu humide. Ce faisant, les arbres inondés meurent et offrent de nouveaux abris aux animaux. L’écosystème devient alors plus riche et diversifié, favorisant l’établissement de nombreuses espèces comme les canards branchus, les grenouilles et les tortues.
Un emblème au Québec
Saviez-vous que cet animal a été au cœur de la colonisation de notre pays? En effet, à défaut de trouver des épices, les premiers explorateurs se sont tournés vers le commerce des fourrures. L’espèce a presque failli disparaître au milieu du 19e siècle, car on expédiait vers l’Europe plus de 100 000 peaux par année. Le castor jouait un rôle si important dans la vie des premiers Canadiens qu’on le retrouve sur les pièces de 5 cents et les armoiries de la Ville de Montréal. Et déjà au 19e siècle, une pâtisserie de forme aplatie et oblongue portait le nom de « queue de castor ». Miam. La réputation du castor a fait beaucoup de chemin. Aujourd’hui, ceux qui l’étudient le voient comme un ingénieur au rôle écologique indéniable. Est-ce à dire que le castor serait dorénavant considéré comme le véritable écolo de nos forêts ?