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Le glas a-t-il déjà sonné pour la comète ISON?

Était-ce la dernière image de la comète ISON prise depuis la Terre? Au-dessus d’une mer de nuages, la comète vue dans les lueurs de l’aube le 24 novembre, à travers l’atmosphère limpide de l’Observatoire de Teide, aux îles Canaries.
Credit: Crédits J.C. Casado, tierrayestrellas.com, iac.es
Comète Ison © J.C. Casado, tierrayestrellas.com, iac.es
Le glas a-t-il déjà sonné pour la comète ISON?

Ce jeudi après-midi, 28 novembre, la comète ISON doit passer dans l’enfer du Soleil, frôlant la surface de notre étoile à seulement 1,2 million de kilomètres. Au cours de la dernière année, la question qui turlupinait les astronomes était de savoir si ISON survivrait à des températures dépassant les 2500 degrés centigrades. Mais voilà : certaines observations récentes semblent plutôt montrer que le glas a peut-être déjà sonné pour ISON, et que son noyau est en train de se désagréger.

Le noyau de la comète ISON

Le noyau est la seule partie solide d’une comète : un amoncellement, aussi gros qu’une montagne, qui est composé de volatiles surgelés (eau, gaz carbonique, méthane, ammoniac, etc.) et de poussières. À moins de s’en approcher avec une sonde spatiale, le noyau est beaucoup trop petit pour qu’on puisse le distinguer, même au télescope. Tout ce qu’on voit, ce sont les gaz qui s’en échappent et qui forment une vaste enveloppe diffuse qui brille au Soleil tout en enfouissant le noyau. Ces mêmes gaz et poussières forment éventuellement les queues distinctives des comètes.

Observation du noyau en novembre

Si on ne peut voir directement le noyau de la comète ISON, on peut tout de même l’ausculter de manière indirecte. Or, des observations menées dans le domaine des ondes millimétriques (entre l’infrarouge et les ondes radio) montrent que la production de gaz a presque complètement cessé entre le 21 et le 25 novembre, et qu’il ne reste plus que de la poussière. Puisque la comète s’approche encore du Soleil et que son noyau se fait chauffer de plus en plus, l’émission de gaz et de poussière devrait plutôt aller en augmentant — à moins, justement, que son noyau ne se soit complètement disloqué. Cela expliquerait sans doute le comportement de la comète ISON au cours des deux dernières semaines, alors qu’elle a enfin semblé s’activer à l’approche du Soleil. ISON a connu un sursaut de brillance significatif entre le 13 et le 14 novembre, franchissant du coup le seuil de visibilité à l’œil nu, mais seulement dans des conditions d’observation exceptionnelles. Le 16 novembre, deux jets de gaz en forme de cornes ont été aperçus dans la région entourant son noyau : en se basant sur des observations antérieures, des spécialistes allemands y ont vu le signe indéniable que le noyau d’ISON avait commencé à se briser [communiqué de presse- en anglais seulement].

L’avenir d’ISON?

Qu’à cela ne tienne. Des dizaines d’astronomes amateurs dans le monde l’ont également observée aux jumelles dans les lueurs de l’aube qui approche. Les dernières images captées par les astronomes amateurs sont sublimes, même si elles révèlent davantage de détails que ce qu’il était possible de distinguer à l’œil nu. La comète ISON se trouve à présent trop près du Soleil pour être observée depuis la Terre; c’est maintenant au tour des satellites d’observation du Soleil de la suivre dans sa cascade avec leurs caméras spécialisées (hyperliens ci-dessous). Dans quelques heures, nous serons fixés quant à savoir si son noyau est encore intact. Et surtout, nous aurons une meilleure idée de l’ampleur du spectacle qui nous attend au cours des premiers jours de décembre. Bonne chance, ISON… On reparlera (peut-être) de toi de l’autre côté du Soleil! 

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