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Le Grand porte-queue de retour dans la région de Montréal!

Le Grand porte-queue © Insectarium de Montréal (Maxim Larrivée)
Le Grand porte-queue de retour dans la région de Montréal!

À cette même époque, l’an dernier, j’écrivais un blogue sur la présence dans le sud du Québec du Grand porte-queue, le plus grand papillon diurne d’Amérique du Nord. C’était la première fois que nous documentions sa reproduction au Québec en plus de 130 ans! L’été 2012 nous avait confirmé que les grands porte-queues s’étaient bel et bien reproduits dans le sud de la province, ainsi qu’en plusieurs endroits dans la région de Montréal où pousse le frêne épineux, la seule des plantes-hôtes de cette espèce que l’on trouve ici. Bref, nous avons été témoins, l’été dernier, d’une invasion sans précédent de grands porte-queues! Des individus ont été observés pour la première fois à l’est de la région de Québec, voire même à la Baie des Chaleurs! À la fin de l’été, la question la plus préoccupante était de savoir si l’espèce allait survivre un hiver en sol québécois.

La réponse?

Les grands porte-queues auront subi le test ultime l’hiver dernier, puisque le sud de Québec a connu sa période de froid intense la plus longue des vingt dernières années. Le mercure n’est alors jamais grimpé au-dessus de la barre des -18°C, et ce, durant neuf jours consécutifs! Je me suis souvent demandé si les espèces de papillons ayant récemment élu domicile au Québec, incluant le Grand porte-queue, avaient réussi à survivre…

Froid hivernal et répartition des espèces

Il est important de noter qu’en général, chez plusieurs espèces de papillons des régions tempérées, c’est la capacité d’une espèce à survivre aux grands froids hivernaux qui dicte la limite nord de sa répartition. Avec l’adoucissement des hivers, notamment depuis les années 1990, plusieurs espèces ont profité du réchauffement des conditions climatiques pour s'établir dans des endroits où il leur était auparavant impossible de maintenir des populations viables. Le Grand porte-queue ne fait pas exception. Le printemps dernier, de la fin mai au début juin, et malgré les importantes averses de pluie qui sont tombées sur nos secteurs, quelques grands porte-queues ont été observés dans l’ouest de l’Île de Montréal, plus précisément à L’Île-Perrot, à Cap-Saint-Jacques et aussi sur la rive nord, à Laval. La présence de ces papillons – et l’excellent état de leurs ailes si tôt en saison – coïncide exactement avec leur période d’émergence printanière plus au sud. Ceci nous permet de conclure avec certitude que les individus observés provenaient de colonies locales et n’étaient pas des individus migrateurs provenant de populations plus au sud. Plusieurs individus ont aussi été observés dans la région d’Ottawa à pareille date, ce printemps.

La génération estivale du Grand porte-queue à nos portes

Au moment d’écrire ces lignes, les premiers grands porte-queues adultes de la génération estivale sont sur le point d’éclore. Les conditions clémentes des dernières semaines sont un excellent présage d’une présence abondante d’individus dans le sud du Québec, au cours du mois d’août.

Dans un jardin près de chez vous…

Gardez donc l’œil ouvert, car il est fort probable qu’au cours des prochaines semaines, vous vous retrouverez en présence d’un grand porte-queue butinant les fleurs de votre jardin. Avec un peu de chance, il se laissera même prendre en photo!

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11 Commentaire(s)
Portrait de Jean MArc Béliveau
Jean MArc Béliveau

J'en ai observé un pour la première fois de ma vie (et photographié) le 5 juin dernier près de Huntingdon. Je viens d'en voir un autre aujourd'hui le 3 aout à l'Ile Bizard. J'ai décidé de m'inscrire à eButterfly pour partager ces metions (je suis un observateur d'oiseaux, pas de papillons) J'ai été surpris de voir toutes les mentions de cette année !

Portrait de Guylaine Tremblay
Guylaine Tremblay

Nous résidons à Sherbrooke. Nous en avons observé un qui s'est longuement baladé au jardin hier et aujourd'hui (8 et 9 août 2013) avec une nette préférence pour un plant de fraxinelle (dictamnus albus)... et ce, même si tous les boutons floraux de la plante sont depuis longtemps séchés.

C'est en cherchant à identifier ce magnifique paillon "jamais vu avant" que nous sommes tombés sur votre site... Merci pour l'information.

Maintenant, il ne nous reste qu'à espérer que quelques monarques arriveront sous peu... toutes les asters et les asclépiades ont été plantées pour eux... La chute drastique de leur population ces dernières années se fait sérieusement sentir et nous attristent beaucoup; seulement une dizaine l'été dernier ... Il y a cinq ans encore, 60 à 70 monarques pouvaient batifoler sur un seul et même plant d'asters en septembre... et j'ai environ une dizaine de bosquets de cette plante... Sur l'asclépiade,ils étaient tout simplement innombrable! Grâce et beauté inoubliables...

Portrait de Julie Potvin
Julie Potvin

J'en ai vu un dans mon jardin de Rosemont, début août 2013. Je ne savais pas ce que c'était. Presque irréel. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de le photographier. Par contre, je n'ai vu qu'un seul monarque (étiqueté) cet été, malgré l'asclépiade.

Portrait de Yolande Jolicoeur
Yolande Jolicoeur

Ce matin, le 10 août 2014, j'ai pu admirer tout à mon aise, un porte-queue, durant de nombreuses minutes . Il butinait dans une plate-bande, à saint-Eustache. Je n'en avais jamais vu auparavant. Il est absolument magnifique. Étant donné la rareté des papillons j'ai, été doublement surprise.

Portrait de Caroline Piché
Caroline Piché

L'automne dernier, j'ai observé plusieurs chenilles de Grand porte-queue dans un bosquet de clavalier d'Amérique (Gatineau, secteur Aylmer, près de la rivière des Outaouais). La plupart étaient encore très petites au moment de la chute des feuilles. Quelques unes étaient matures. J'ai cherché en vain des cocons. J'ai visité cet endroit régulièrement toute l'année et ce n'est qu'au début août que j'ai commencé à voir des adultes en vol. Je n'ai pas non plus vu de mentions d'autres observateurs pour ce site avant le mois d'août. Je crois donc pour l'instant que le grand porte-queue n'hiverne pas encore à Aylmer, mais que les individus qu'on voit en vol proviennent de la région d'Ottawa, qui est une coche plus chaude. Je note par ailleurs qu'il y a peu de Clavalier dans mon coin, car le nerprun lui fait une compétition féroce et gagne toujours plus de terrain.

Portrait de Gérald Ruffet
Gérald Ruffet

8 août 2016
Un grand et magnifique porte queue butine les clématites et les buddélias depuis quelques jours à Vimont, Laval

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:)

Portrait de Mathieu Vigneault
Mathieu Vigneault

J'en ai pris un en photo hier à saint - eustache! Ils sont immenses!

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Merci de votre partage!

L'équipe du blogue

Portrait de Lucie Labbé
Lucie Labbé

Cet été, du 9 au 12 août, un grand porte-queue, butinait dans mon jardin à Waterville, malgré une aile postérieure manquante. Il allait souvent se poser sur le feuillage de ma fraxinelle. C'était la toute première fois que je voyais un grand porte-queue dans mon jardin. Quelques semaines plus tard, j'ai remarqué que ma fraxinelle n'avait plus aucune feuille et vu beaucoup d'excréments de chenille sous le plant. Mais je n'ai pu trouver ni chenille, ni chrysalide sur ou, autour du plant... J'ai depuis, installé un plant de houblon pour attirer les porte-queue. Aussi, je planterai au printemps d'autres fraxinelles. C'est un papillon magnifique.

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Merci Lucie de partager votre expérience !

Au plaisir,

L'équipe du blogue

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