- 31 Décembre 2011 - Biodôme : Actualités environnementales
Les oiseaux d’Alaska sont aux prises avec un sérieux problème : une malformation de leur bec fait que celui-ci s’allonge de façon exagérée, au point de se croiser! Le problème touche plusieurs espèces et les scientifiques n’arrivent pas à en identifier la cause.
Qu’est-ce que cette malformation?
C’est une maladie qui porte le nom de « trouble de la kératine aviaire ». Le bec des oiseaux est composé d’os entouré d’un étui de kératine, une protéine également présente dans les cheveux, les ongles et les griffes. L’étui est en croissance constante, car il s’use et doit se remplacer. Dans ce trouble, l’étui croît trop vite, causant le croisement du bec. On retrouve cette anomalie dans la nature, mais ce qui inquiète actuellement, c’est la concentration de becs déformés!
Qui en est atteint?
Jusqu’à 30 espèces d’oiseaux, dont 17 % des corneilles* et 7 % des mésanges à têtes noires* de l’Alaska, où la maladie a été détectée il y a une quinzaine d’années. Elle s’est répandue le long de la côte, vers le sud, en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington. Fait intéressant, les oisillons sont rarement atteints : c’est à l’âge adulte que l’excroissance se développe. * Selon le US Geological Survey
Quelle en est la cause?
C’est ici que le mystère s’épaissit : les tests sur les oiseaux atteints ne révèlent aucun virus, aucune bactérie ou aucun acarien qui puisse causer le problème. D’autres facteurs ont été analysés : exposition à des contaminants environnementaux, produits toxiques, mutations génétiques, changement de régime alimentaire. Rien n’est concluant! Des composés comme les PCB ont été identifiés, mais en concentrations insuffisantes. Les dernières hypothèses suggèrent un polluant indétectable, qui serait transporté par l’air ou par l’eau.
Qu’est-ce qui arrive aux oiseaux atteints?
À cause de la déformation de leur bec, ils arrivent difficilement à se nourrir par eux-mêmes et deviennent dépendants des mangeoires et des poubelles. Résultat? Ils sont plus vulnérables aux prédateurs et aux maladies. Ils sont aussi incapables de lisser leurs plumes, une activité indispensable pour maintenir leur isolation thermique et survivre au froid. Sans compter leurs difficultés à construire des nids, et à élever et nourrir leurs petits. Les oiseaux aux becs croisés meurent plus tôt et en plus grand nombre que leurs congénères sains. Les scientifiques n’ont pas fini d’investiguer le mystère. Une tâche énorme, mais cruciale pour la survie de nombreuses espèces d’oiseaux!