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Lutte biologique : comment attirer les bons insectes dans son jardin?

Larve de coccinelle mangeant un puceron.
Credit: Shutterstock
Larve de coccinelle mangeant un puceron
Lutte biologique : comment attirer les bons insectes dans son jardin?

Jusqu’au tournant du troisième millénaire, je ne m’intéressais qu’aux insectes ravageurs. Dans mon esprit, il fallait les éliminer le plus rapidement possible avant qu’ils ne fassent trop de dégâts.

C’est en constatant la présence de larves de coccinelles sur des plants de linaire pourpre infestés de pucerons que j’ai commencé à m’intéresser à l’utilité des agents de lutte biologique ou auxiliaires (prédateurs, parasitoïdes, etc.). En fait, j’ai décidé de ne pas intervenir et de voir si les larves de coccinelles arriveraient à contrôler le développement des pucerons. Ma patience a été récompensée. Quelques jours plus tard, la colonie de pucerons avait pratiquement disparu. Je me suis rendu compte, par ailleurs, que des larves de syrphes s’étaient joint au festin.

Douze ans plus tard, en lisant le livre de Jessica Walliser Attracting Beneficial Bugs to Your Garden, je constate que cette horticultrice américaine a vécu sensiblement le même dilemme que moi. Dans son cas, il s’agissait de pucerons sur un tulipier décimé par des adultes et des larves de coccinelles. À la suite à cette expérience, Walliser en est venu à la même conclusion que moi. Mieux vaut inviter les insectes bénéfiques au jardin que d’essayer d’éliminer les ravageurs à grand renfort de pesticides.

Lutte biologique par conservation

Pour augmenter le nombre et la diversité des auxiliaires qui sont déjà présents dans l’environnement, il faut leur procurer ce dont ils ont besoin pour vivre et persister, soit :

  • Une grande diversité de plantes mellifères qui fourniront le pollen et le nectar dont plusieurs d’entre eux se nourrissent à défaut de proies;
  • Des habitats pour se camoufler, se reproduire et hiverner tels que des touffes de graminées et de vivaces, des amas de pierres ou de bois.

Lutte biologique par acclimatation et inondative

Évidemment, il est possible d’introduire des auxiliaires produits en laboratoire. On parle de lutte biologique par acclimatation lorsque les agents de lutte finissent par persister dans l’environnement. Il est plutôt question de lutte biologique inondative lorsqu’on est obligé de faire régulièrement des relâchés d’auxiliaires pour contrôler les ravageurs.

L’acclimatation ne donne pas toujours de bons résultats et, dans la plupart des cas, il faut compter plusieurs années avant que les auxiliaires s’installent définitivement. Les méthodes de lutte inondative donnent de bons résultats en serre. Mais elles sont beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre à l’extérieur, car les auxiliaires migrent rapidement vers d’autres sources d’alimentation lorsque la population de proies diminue. Par ailleurs, il faut inoculer régulièrement l’espace pour maintenir l’équilibre entre les auxiliaires et les ravageurs.

La lutte biologique par conservation demeure donc l’approche la plus intéressante pour les particuliers qui n’ont pas nécessairement les connaissances requises et le temps à consacrer aux deux autres techniques de lutte biologique.

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