- 22 Juin 2015 - Jardin botanique : Coulisses du Jardin
Mise à jour : 18 mai 2017
L’agrile du frêne (Agrilus planipennis) constitue une menace sérieuse pour les milliers de frênes de la métropole, incluant les quelque 800 spécimens du Jardin botanique. Il n’existe malheureusement aucun moyen d’éradiquer ce ravageur exotique, mais des recherches sont en cours afin de trouver de nouvelles méthodes de lutte. La stratégie adoptée parla Ville de Montréal vise à freiner la progression de l’insecte et la mortalité des frênes. Voici un résumé des actions mises en œuvre au Jardin botanique.
Dépistage
Élément majeur dans la lutte contre l’agrile du frêne, le dépistage permet de dresser le portrait de l’infestation, de suivre son évolution, de décider des actions à entreprendre et d’évaluer l’efficacité des mesures appliquées. Deux méthodes de dépistages sont employées : l’écorçage de branches de la cime de l’arbre et l’installation de pièges collants munis d’un attractif.
Abattage et disposition sécuritaire des résidus
Les frênes infestés sont abattus afin de réduire les populations d’agrile et la dispersion de l’insecte. Les petits rameaux sont déchiquetés sur place alors que les plus gros résidus sont acheminés dans un site de traitement pour être neutralisés.
Injection de pesticide à faible impact
Les frênes jugés essentiels à conserver, notamment ceux de l’alignement historique longeant les jardins le long du boulevard Pie-IX, de la collection dans l’Arboretum et certains sujets dans les jardins thématiques, sont traités au TreeAzin. Ce pesticide peu toxique pour l’environnement et la santé humaine est injecté directement dans l’arbre. Il arrête le développement larvaire et réduit la fécondité et la fertilité des femelles.
Lutte biologique
La lutte biologique à l’aide d’ennemis naturels est un outil de gestion à long terme visant à réduire les populations du ravageur à un niveau acceptable. Depuis 2015, le Service de l’environnement de la Ville de Montréal mène un projet de recherche avec les guêpes parasitoïdes Tetrastichus planipennisi et Oobius agrili dans le Boisé des frênes au Jardin botanique. Ce projet est réalisé en collaboration avec Ressources Naturelles Canada et le Département de l'Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture). D’autres essais avec le champignon entomopathogène Beauveria bassiana ont été effectués pendant quelques années au Jardin botanique. Les avancées dans ce domaine sont prometteuses.
Remplacement des frênes
Afin d’assurer la régénération du Boisé des frênes, des essences d’arbres bien adaptées aux conditions du site (chêne rouge, chêne à gros fruits, caryer cordiforme, etc.) y sont introduites. Dans l’alignement historique, au fur et à mesure du dépérissement des frênes, une diversité d’espèces nord-américaines sera plantée.
Pour en savoir plus sur la lutte contre l’agrile du frêne à Montréal :