Dès le 19e siècle, Montréal a connu de grandes vagues d’immigration. Ces peuples venus d’ailleurs ont apporté dans leurs bagages leur culture, léguant à la métropole un héritage culinaire et des saveurs qui se dégustent.
Le Jardin nourricier du Jardin botanique de Montréal vous propose un tour du monde gastronomique en explorant 8 potagers thématiques (Afrique, Asie, Caraïbes, Grèce, Inde, Italie, Amérique latine, Maghreb). L’objectif est de faire connaître ce qu’il est possible de cultiver à Montréal malgré le climat rude et la courte saison estivale, notamment aux immigrants.
Je vous invite sur un continent aux antipodes du nôtre… voici un bref survol du potager africain !
Légumineuses
L’arachide, Arachis hypogaea, dont la fleur une fois fécondée s’enfouit au sol pour produire sa gousse, est récoltée en septembre-octobre, lorsque son feuillage a séché. Dans la même famille, le niébé ou dolique à œil noir, Vigna unguiculata subsp. unguiculata, est une plante érigée formant une gousse allongée, dont on mange les grains secs.
Légumes-fruits
Les piments forts, comme le Capsicum chinense 'Bhut Jolokia' et autres espèces, sont faciles à cultiver, à condition de les partir à l’intérieur en leur procurant chaleur et lumière. Même chose pour les aubergines africaines, le gilo et le gboma, aussi de la famille des Solanacées (en latin, sol=soleil), qui sont de proches parents de l’aubergine. Le fruit du gilo, Solanum aethiopicum (gr. Gilo), se consomme vert ou orangé à pleine maturité. Il est alors plus amer et sans graines. Quant au gboma, Solanum macrocarpon, aussi appelé épinard africain, il est cuisiné pour ses jeunes feuilles et fruits.
Une autre plante, le gombo (okra, ngombo), Abelmoschus esculentus, possède une saveur subtile s’apparentant à celle de l’aubergine. Sa texture mucilagineuse épaissit les sauces et les potages. Il faut en cueillir les fruits lorsqu’ils sont petits, contrairement aux magnifiques calebasses (gourdes), Lagenaria siceraria, dont on fait des contenants et instruments de musique une fois séchées. C’est à la fin septembre, quand elles atteignent la pleine maturité, qu’on les récolte.
Légumes-feuilles
Le jute rouge (crincrin, corète potagère), Corchorus olitorius, est connu d’abord pour ses propriétés textiles. On fait également des sauces avec ses feuilles. L'amarante verte (calalou), Amaranthus viridis, très riche en vitamines et minéraux, accompagne plusieurs plats traditionnels. Enfin, l’oseille de Guinée (bissap), Hibiscus sabdariffa, est cuisinée pour ses feuilles mais surtout ses fleurs dont on fait une boisson rouge rafraîchissante.
Légumes-racines
On connaît, bien sûr, les tubercules de la patate douce, Ipomoea batatas. Fait intéressant, on mange aussi les feuilles en salade et comme des épinards.
Céréales
On pourrait aussi cultiver le sorgho (gros mil, sorgho à grain), Sorghum bicolor, l'éleusine (millet africain), Eleusine coracana, le mil à chandelles (petit mil, millet perlé), Cenchrus americanus, et le tef, Eragrostis tef.
Bien sûr, il s’agit de faire ses semis à l’intérieur pour prendre de l’avance et permettre à certaines de ces plantes d’atteindre leur maturité de récolte avant l’automne.
Cet aperçu démontre qu’une diversité alimentaire impressionnante est à notre portée. Libre à vous de sortir des sentiers battus en ajoutant une touche d’exotisme à votre potager !