- 18 Juillet 2014 - Espace pour la vie : Ambassadeurs
En créant le Camp de base de la mission 1 000 jours pour la planète, Espace pour la vie a lancé un mouvement pour la biodiversité. Les ambassadeurs, des gens qui ont décidé d’afficher un geste qu’ils posent pour la planète, sont si inspirants que nous voulons partager avec vous leur histoire. Qui sait, peut-être serez-vous inspiré et deviendrez-vous à votre tour un ambassadeur!
Vous ne savez plus que faire des araignées qui élisent domicile autour de vos lumières extérieures, ou encore des punaises d’eau géantes retrouvées dans votre piscine? Rassurez-vous, cette attraction à la lumière des bestioles est évitable. Une amoureuse des insectes porte un éclairage nouveau sur le phénomène et nous propose de changer nos ampoules!
Plus besoin de nettoyer les toiles au balai
Préposée aux renseignements entomologiques à l’Insectarium de Montréal, Marjolaine a décidé de tester une approche qu’elle suggère aux citoyens pour éviter d’attirer les insectes involontairement: changer l’éclairage. « Et ça marche! Depuis que nous avons remplacé nos ampoules par des diodes électroluminescentes (DEL) à moindre intensité, les insectes ne viennent presque plus ». Les araignées non plus, car elles n’ont plus de piège lumineux à leur portée pour chasser à moindre effort. « Il y a également sur le marché des ampoules fluo compactes jaunes vendues à cet effet», ajoute Marjolaine. Le secret réside dans la couleur et l’intensité de l’ampoule. Le blanc intense attire, les autres couleurs, moins. C’est aussi simple que ça.
Attraction fatale
La nuit, les insectes s’orientent en utilisant le rayonnement de la Lune en guise de guide. Puisque la Lune est éloignée de la Terre, ses rayons nous parviennent de manière parallèle. Imaginez alors la confusion d’un insecte lorsqu’il croise sur son chemin une belle grosse ampoule blanche à forte intensité émettant des rayons semblables, mais dans tous les sens! « Il perd complètement son orientation, dévie sa course, se met à tourner autour de l’ampoule, s’épuise et tombe au sol », explique Marjolaine. Papillons de nuit et mouches sont parmi les victimes les plus fréquentes de ces étourdissements causés par la lumière. « Puisqu’ils ne vivent pas longtemps et qu’ils sont souvent en période de reproduction lorsque ça se produit, on doit faire quelque chose si on veut qu’ils poursuivent leur cycle de vie.» L’attraction n’est pas fatale uniquement pour les insectes… Grenouilles, oiseaux, chauve-souris ou araignées : tous s’approchent de la lumière et attendent la venue des insectes, leurs proies. Ces prédateurs adoptent alors un comportement payant pour la panse, mais risqué. En émergent de l’ombre, ils deviennent visibles et vulnérables d’être mangés à leur tour.
Le parc national du Mont-Mégantic en exemple
Outre changer des ampoules, il est possible d’aller encore plus loin dans la lutte à la pollution lumineuse. « Il y a des mouvements pour diminuer l’éclairage urbain. Quand tu te mets à chercher là-dessus, c’est impressionnant. La ville de Mégantic est l’une des premières municipalités au monde à avoir fait des lois en ce sens. » La ville de Notre-Dame-des-Bois est le siège de l’une des premières initiatives majeures en ce sens. Ce n’est pas au nom des insectes, mais au nom des étoiles que l’ASTROlab et le parc national du Mont-Mégantic a créé en 2007 la toute première réserve internationale de ciel étoilé. Ainsi, 36 municipalités environnantes ont joint leurs efforts pour favoriser la noirceur dans un rayon de 50 km entourant le parc. Depuis, la ville hôte du plus grand observatoire de l’Est de l’Amérique du Nord peut se réjouir d’avoir engendré une diminution de 35% de la pollution lumineuse. Changer d’ampoule, voilà un geste accessible. « Si je le fais, c’est une question de valeurs et de respect pour la nature et les êtes vivants. » Pour l’amour des insectes ou des étoiles, nous pourrions, comme Marjolaine, prendre le chemin le moins éclairé… Luminaires recommandés