- 6 Mars 2015 - Jardin botanique : Expérience
En plus d'embellir nos villes, les espaces verts sont bénéfiques à notre santé et à notre bien-être psychologique. Des études scientifiques ont prouvé qu'ils peuvent diminuer la fatigue mentale induite par le stress en milieu urbain. Au contact de la nature, les patients hospitalisés se rétabliraient plus rapidement et les enfants souffrant de problèmes d’attention amélioreraient leurs résultats scolaires; même les cas de violence domestique diminueraient sous cette influence.
Un projet innovateur
Sauvage ou ordonnée, la nature pourrait nous apaiser et améliorer notre bien-être. Intéressée par ce constat, Agnieszka Anna Olszewska, doctorante en architecture du paysage et en écologie urbaine à l’Université de Porto (Portugal), a décidé d’identifier les éléments du paysage susceptibles de favoriser un état de calme et de contemplation. Son but? Fournir aux concepteurs d’espaces verts des éléments objectifs sur lesquels s’appuyer pour améliorer le paysage urbain. Avec un professeur en neuroscience, elle a mené un projet pilote démontrant que certains éléments du paysage peuvent induire une activité cérébrale associée à la méditation.
Cerveau sous la loupe
Olszewska a demandé à quatre experts d’analyser 50 photos d’espaces verts prises dans des parcs urbains français et portugais. Les spécialistes devaient classer les aménagements paysagers selon leur capacité à susciter un état de calme et de contemplation. Les mieux cotés représentaient de vastes espaces panoramiques avec une belle perspective, incluant de grands espaces vides, ouverts, irréguliers et épousant doucement les formes du relief. Autre caractéristique intéressante : ces aménagements invitaient à contempler le ciel.
Détendez-vous...
Dans la seconde phase du projet, Olszewska a présenté les images des quinze aménagements les mieux cotés à neuf participants (hommes et femmes de 25 à 35 ans) branchés à un électroencéphalogramme. Les « cobayes », exposés à chaque image durant huit secondes, avaient pour consigne de se détendre et de se concentrer sur le paysage comme s'ils y étaient. Résultat : le tracé de leur électroencéphalogramme imitait celui d'individus pratiquant la méditation!
L'envers de la médaille
Prochaine étape : répéter l’expérience avec un échantillon élargi de participants et un groupe témoin confrontés aux aménagements les moins bien cotés, ce qui ne devrait pas susciter le même état...
À la recherche du bonheur
Ce type de recherche est très novateur, car il n'est pas basé sur les préférences subjectives des participants, mais sur la réaction physiologique de leur cerveau. Audacieux et intrigant, il fait partie d’un nouveau champ d'études qui cherche à déterminer les meilleures façons de créer des espaces verts construits et favorables au bien-être profond de leurs utilisateurs. À la recherche de paysages qui rendent heureux…
Voir l'étude (en anglais) :
http://www.arcc-journal.org/index.php/repository/article/viewFile/253/195