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Un thé d’exception!

Rhododendron groenlandicum © Photo : Alain Cuerrier
Un thé d’exception!

Que peuvent avoir en commun une huile essentielle, une crème anti-âge, une tisane, un gin, et une épice? Le thé du Labrador! Les feuilles de cette plante entrent désormais dans maints produits créés au Québec.

Des propriétés reconnues et recherchées

Depuis plusieurs années, cette plante intéresse l’industrie, tout comme certaines de ses consœurs qui peuplent nos forêts. Il faut dire que le thé du Labrador possède de nombreuses vertus que les Premières Nations connaissaient très bien avant que les Européens ne foulent le continent américain. Des travaux ont souligné les propriétés médicinales de la plante parmi lesquelles se trouve l’activité contre les bactéries et les champignons néfastes pour la santé humaine. On mentionne aussi un potentiel à traiter le diabète ou, encore, à aider quiconque souffrant de problèmes respiratoires, de fièvres liées à une grippe ou un rhume.

Famille du bleuet

Le thé du Labrador fait partie de la même famille de plantes que le bleuet. De plus, elle possède une large répartition et couvre un vaste territoire au Canada. Faut-il s’inquiéter de voir cette plante récoltée en milieu sauvage? En un mot, la cueillette est-elle durable? Ou bien mettons-nous à mal cette ressource? La plante n’émet chaque printemps que quelques feuilles au bout de ses branches. Les feuilles de l’année d’avant, d’une durée de vie de deux ans, demeurent sur la plante. En juin, on peut ainsi apercevoir une série de feuilles dont la partie inférieure est couverte de poils roux (les feuilles de l’année précédente) et une autre série située plus près de l’extrémité des branches et dont le dessus arbore des poils blanchâtres (les nouvelles feuilles).

Cueillir avec précaution

Une étude récente de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) illustre l’impact d’une récolte qui pourrait devenir abusive. Elle conclut que les plants de thé du Labrador meurent si toutes leurs feuilles sont récoltées. Si seulement les feuilles de l’année précédentes sont retirées, les plants survivent. Par mesure de précaution, en attendant des études additionnelles, les chercheurs demandent aux cueilleurs de respecter les populations de thé du Labrador en laissant sur chaque plant plusieurs feuilles de l’année courante. On sait de quelle façon s’est soldée la récolte du ginseng au Québec! Les populations de cette plante sont désormais en situation précaire et sa récolte est dorénavant interdite. Sachons garder vivante la biodiversité!

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4 Commentaire(s)
Portrait de Marie Bélanger
Marie Bélanger

Le thé du Labrador : une plante du Nord Canadien ou peut-on la retrouver aux alentours de Montréal dans nos Parcs (SEPAQ) ?
Merci
Marie Bélanger
Varennes

Portrait de Alain Cuerrier
Alain Cuerrier

Bonjour,

Le thé du Labrador pousse dans les environs de Montréal (sa répartition sud se termine au New Jersey), mais les populations sont petites. Sachez que l'on ne peut pas récolter dans les parcs de la Sepaq. On trouve parfois des sachets de feuilles dans différents marchés à Montréal. Les récoltes se font surtout dans le Lac St-Jean et en Gaspésie.

Alain

Portrait de j.d.
j.d.

si je ne ceuille que les premieres feuilles et les fleurs ,quel pourcentage d une thalle pourrais je ceuillir sans affecter la regeneration,merci

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Espace pour la vie

Bonjour,

Merci de votre intérêt pour Espace pour la vie. En réponse à votre question, notre collègue Alain Cuerrier dit : « Le tout est de ne pas tout ramasser; par exemple, surtout récolter les vieilles feuilles (il n'est pas conseillé de cueillir de jeunes feuilles), laisser sur un même rameau quelques feuilles et laisser quelques rameaux intouchés sur un même plant. Pour les fleurs, toujours laissé quelques inflorescences sur chaque plant derrière soi. »

Bonne cueillette!
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