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Carnet horticole et botanique

Tétranyque à deux points

Ravageurs et maladies
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Tétranyque à deux points.
Crédit photo : Jardin botanique de Montréal (APS Press)
Tetranychus urticae
  • Tetranychus urticae
  • Tetranychus urticae

Onglets

Description

Résumé

Les tétranyques à deux points ne sont pas de véritables insectes mais des acariens, tout comme les mites et les tiques. Avec leurs quatre paires de pattes, ils ressemblent à de minuscules araignées. Leur taille microscopique les rend difficiles à dépister, mais ils tissent de fines toiles blanchâtres qui révèlent leur présence. Ces petits parasites peuvent nuire considérablement à une multitude de plantes ornementales et fruitières. Une infestation sévère non contrôlée peut entraîner la chute des feuilles et le dépérissement rapide des végétaux, surtout par temps chaud et sec.

Signes et symptômes

  • À peine visibles à l'œil nu, les tétranyques à deux points sont difficiles à détecter, mais certains signes révèlent leur présence.
  • Les dommages se manifestent d'abord sur les jeunes pousses tendres gorgées de sève ; à l'aide de leurs pièces buccales, les tétranyques aspirent le contenu des cellules végétales.
  • Lors d'une infestation bénigne, des petits points jaunâtres puis des taches pâles marquent le dessus des feuilles.
  • Lors d'une attaque sévère, les feuilles jaunissent complètement ou prennent un reflet bronzé ou argenté ; on peut voir de fines toiles blanchâtres tissées sous les feuilles et entre les rameaux des nouvelles pousses ; les feuilles trop atteintes sèchent et tombent prématurément.
  • Les plantes infestées manifestent un retard de croissance ; les fruits sont plus petits et tombent avant d'atteindre la maturité ; une forte infestation peut nuire à la nouaison des fruits de l'année ainsi qu'à la formation des bourgeons à fruits de l'année suivante.

Nom latin

Tetranychus urticae

Plantes hôtes

Plusieurs plantes ligneuses ornementales et fruitières : aubépine, caraganier, cerisier, érable, févier, frêne, gadelier, genévrier, hydrangée, orme, peuplier, pommetier, pommier, potentille, prunier, rosier, saule, sureau, tilleul, vigne.

Plusieurs plantes herbacées ornementales : achillée, aconit, capucine, célosie, centaurée, clématite, cosmos, chrysanthème, dahlia, dicentre, digitale, heuchère, hibiscus, lavande, œillet, pensée, pied d'alouette, phlox, ricin, rose trémière, verveine et violette.

Nom des plantes hôtes

Cycle de développement

Description et cycle de développement

Les tétranyques à deux points font partie de la classe des Arachnides, comme les araignées, et de l'ordre des Acariens, comme les mites et les tiques. Avant de devenir adultes, ils passent par le stade d'œufs, de larves et de nymphes.

Œufs : Ils sont de forme globulaire et ont un diamètre d'environ 0,13 mm. Ils sont translucides à la ponte, mais deviennent jaune paille avant d'éclore.

Larves et nymphes : Elles sont semblables aux adultes, mais elles sont plus petites. Les nymphes sont pourvues de huit pattes tandis que les larves en ont six.

Adultes : Ils possèdent un corps globuleux, plus ou moins translucide, de couleur verdâtre ou jaunâtre marqué de deux taches dorsales plus sombres. Ils ont 4 paires de pattes, mais sont dépourvus d'ailes et d'antennes. Les femelles mesurent environ 0,3 mm et les mâles sont un peu plus petits. Les femelles hivernantes prennent une couleur orangée avec des reflets verts.

Les femelles adultes passent l'hiver sur les arbres, abritées entre les écailles des bourgeons et les fissures de l'écorce ou sur les débris végétaux tombés au sol.

Au début du printemps, elles se réactivent. Au cours de leur courte vie (deux mois environ), elles peuvent pondre un total de cent à deux cent œufs qu'elles fixent sous les feuilles. L'incubation dure entre cinq et vingt jours, selon la température. Suite à l'éclosion des œufs, les jeunes larves migrent vers les nouvelles feuilles pour se nourrir et deviennent adultes en dix à vingt jours. Plus la température est élevée, plus le cycle biologique est rapide.

Selon les conditions climatiques, il peut y avoir une succession de 5 à 9 générations par année. Généralement, les populations atteignent leur maximum vers la fin du mois de juillet et au début d'août.

À l'automne, les femelles fécondées prennent une couleur orangée et se regroupent en colonies, sur les plantes ou au sol, pour passer l'hiver.

Prévention et contrôle

Conditions favorables

Les tétranyques à deux points se multiplient plus rapidement par temps chaud et sec, dans les sites peu aérés. Les automnes et les hivers cléments les favorisent ainsi que toutes les interventions qui stimulent la croissance de pousses tendres comme les tailles drastiques et les excès d'engrais riche en azote.

Dépistage

À l'aide d'une loupe, examiner soigneusement le dessous des feuilles, particulièrement les jeunes pousses tendres. Vaporiser de l'eau sur le feuillage et les tiges pour mettre en évidence les fines toiles.

Mesures préventives

  • Maintenir les plantes vigoureuses en les fertilisant de façon équilibrée, en les taillant adéquatement et en les arrosant en période de sécheresse.
  • Éviter les excès d'engrais azotés et les tailles trop sévères qui favorisent la prolifération de nouvelles pousses tendres, plus vulnérables.
  • Maintenir le site exempt de débris végétaux.

Contrôle physique

  • Durant la saison de croissance, ratisser les feuilles et les fruits à mesure qu'ils tombent au sol pour réduire les infestations secondaires.
  • Tailler et détruire les pousses trop infestées.
  • Arroser copieusement le feuillage, le tronc et les branches avec un jet d'eau puissant pour déloger les tétranyques et augmenter le taux d'humidité.
  • En période de canicule, asperger régulièrement le feuillage des plantes sensibles pour maintenir le taux d'humidité élevé.
  • Faire les arrosages tôt le matin pour permettre au feuillage de sécher durant le jour ; éviter toutefois les excès d'eau car cette pratique peut aussi contribuer à augmenter l'incidence des maladies fongiques.
  • À l'automne, ramasser tous les débris végétaux pour réduire la population hivernante, la première source d'infestation au printemps ; éviter de composter des résidus infestés.

Contrôle biologique

Favoriser la présence de prédateurs naturels (punaises, coccinelles, larves de syrphes, acariens prédateurs) en augmentant la diversité des plantes au jardin.

Contrôle chimique

En dernier recours, utiliser un pesticide à faible impact dont l'ingrédient actif est le savon insecticide ou l'huile minérale (huile horticole). Lire attentivement l'étiquette du produit et suivre les recommandations du fabricant.