Défi de sciences, défi de sens
Agir pour l’avenir de l’humanité. Voilà le défi du Centre sur la biodiversité, projet développé en partenariat avec l’Université de Montréal. Situé sur le site du Jardin botanique, le Centre a ouvert ses portes en mars 2011.
Le Centre sur la biodiversité de l’Université de Montréal (UdeM) est un pôle majeur de recherche scientifique, fruit d’un partenariat entre l’UdeM et deux institutions de l’Espace pour la vie, soit le Jardin botanique et l’Insectarium de Montréal. Le Centre est doté d’installations ultramodernes dédiées à la recherche scientifique sur la biodiversité, sa préservation et sa valorisation. Il regroupe des collections inestimables. En plus d’être un lieu privilégié de transfert des connaissances pour des chercheurs d’ici et d’ailleurs, le Centre permet aussi de sensibiliser le public à la biodiversité. Il s’agit d’un enjeu essentiel à la préservation des espèces et des écosystèmes.
Les quatre grands objectifs du Centre sur la biodiversité
1. La valorisation et la conservation des collections
Le Centre sur la biodiversité assure la préservation et la valorisation d’un patrimoine québécois constitué des plus riches collections de plantes, d’insectes et de champignons de l’Université de Montréal (Herbier Marie-Victorin et Collection entomologique Ouellet-Robert), la collection de l’Insectarium et le Fungarium du Cercle des mycologues de Montréal. Le Centre jouit aussi d’un accès privilégié aux collections vivantes du Jardin botanique de Montréal. Le regroupement des collections permet le partage des expertises et des ressources afin de mieux gérer les collections et d'informatiser leurs données.
2. La recherche scientifique
Les collections du Centre servent de base à la recherche scientifique sur la biodiversité. Les installations du Centre comprennent des équipements ultramodernes pour le traitement et la caractérisation rapide de grands nombres d’échantillons, particulièrement des espèces microbiennes dont on commence à peine à inventorier la biodiversité. Ces infrastructures exceptionnelles permettent de réduire considérablement le temps et les coûts de purification et d’analyse, ce qui facilite les études à grande échelle et accélère la découverte de nouvelles espèces et de nouvelles souches d’intérêt écologique ou industriel.
3. Le transfert des connaissances
Le consortium Canadensys, piloté depuis le Centre sur la biodiversité, coordonnera la mise en réseau de nombreuses collections biologiques d'universités canadiennes et d’autres institutions. Il assure la compatibilité des bases de données et rendra ce réseau d'information accessible par l’intermédiaire d’un environnement Web convivial. Ce réseau est compatible avec le Système mondial d'information sur la biodiversité (SMIB/GBIF, www.gbif.org) et le Système canadien d’information sur la biodiversité (SCIB/CBIF, www.cbif.gc.ca). Cela favorise les partenariats sur la biodiversité et le développement durable. L’information compilée sur ces collections est à la disposition de tous : chercheurs, ministères et organismes gouvernementaux, associations, entreprises privées et grand public. Ceci facilite la poursuite des projets de recherche sur la biodiversité, les études d’impact des activités humaines et la prise de décisions éclairées pour la conservation et l’utilisation durable du patrimoine biologique.
4. La sensibilisation du public
Par son implantation au Jardin botanique de Montréal, le Centre sur la biodiversité favorise la sensibilisation du public aux grandes problématiques liées à la biodiversité, à sa conservation et à l’importance de la recherche dans ce domaine. Le Centre est doté d’une grande salle d’exposition, mettant en valeur les collections biologiques et la biodiversité. Par ailleurs, le Centre et le réseau Canadensys constitue d’importantes ressources pour les programmes éducatifs du Jardin botanique et de l’Insectarium.
L’urgence d’agir
Si rien n’est fait pour renverser la tendance, les scientifiques s’accordent en général pour prédire la disparition de 25 à 50 % des espèces d’ici la fin du siècle. En parallèle, un peu plus du vingtième seulement de la biodiversité de la planète serait décrit pour l’instant. On ne sait pratiquement rien sur les virus. Des millions d’insectes et autant d’algues, de champignons et de plantes vasculaires n’ont toujours pas été classifiés. Ainsi, un vaste inventaire des espèces et une étude approfondie des ressources génétiques en jeu doivent être réalisés afin d’établir ce qui existe et ce qui doit être protégé.
Protéger la biodiversité
Outre sa valeur écologique intrinsèque, la biodiversité offre d’innombrables bénéfices d’ordre culturel, social, économique, etc. Les caractéristiques des espèces et leur équilibre au sein des écosystèmes conditionnent la stabilité des communautés, leur adaptabilité aux changements environnementaux et leur potentiel d’évolution. Ces propriétés sont essentielles pour le maintien des services que ces écosystèmes nous fournissent (régulation du climat, production de nourriture, de médicaments et d’autres produits, etc.). Or, au Canada, les écosystèmes enregistrent déjà des pertes notables. Pour plusieurs espèces, le temps est compté.
Préserver les expertises
Alors que s’impose l’urgence de dresser l’inventaire géographique et génétique de la biodiversité, le Canada à l’instar de tous les pays doit composer avec une pénurie de taxonomistes, particulièrement dans les taxa essentiels tels que les insectes et les champignons microscopiques.
Sauvegarder les connaissances
Plusieurs collections biologiques de grande envergure sont actuellement maintenues dans des conditions qui menacent leur intégrité physique et limitent leur développement. De plus, la grande majorité des données sur la biodiversité ne sont disponibles que sur copie papier ou sous d’autres formes de stockage difficiles à consulter. Pourtant, ces collections de sciences naturelles renferment une foule d’informations historiques et actuelles sur la biodiversité canadienne.
Accélérer la recherche
S’il est essentiel d’identifier les espèces, encore faut-il comprendre leur rôle écologique et décrire les ressources génétiques qu’elles représentent. Ces connaissances permettent l’étude de phénomènes comme les changements environnementaux, l’impact des pratiques agricoles et forestières, l’invasion d’espèces indésirables, la virulence de maladies, le déclin et l’extinction d’espèces et l’évolution des écosystèmes dans l’espace et dans le temps. Cette information est indispensable pour la conservation et l’usage durable de la biodiversité.