L’hiver ne débute peut-être que le 21 décembre, mais vous pouvez d’ores et déjà vous familiariser avec les constellations et les étoiles vedettes des prochains mois. Quelques planètes attirent aussi notre attention, surtout lorsque la Lune passe près d’elles. Et même s’il fait froid, n’oubliez pas la pluie d’étoiles filantes des Géminides au milieu du mois.
Le ciel de décembre nous offre un aperçu de la saison froide qui commence. On y retrouve notamment l’Hexagone d’hiver, composé des étoiles les plus brillantes de six constellations importantes.
Pour tracer ce grand hexagone céleste, repérez d’abord la constellation d’Orion au-dessus de l’horizon sud-est : elle ressemble à un sablier. L’étoile la plus brillante d’Orion est Rigel, à la base du sablier, du côté droit. C’est une étoile supergéante qui apparaît légèrement bleutée à l’œil nu. Pour les besoins de la cause, ce sera le point de départ de notre hexagone.
Au-dessus d’Orion, on retrouve la constellation du Taureau. Les Hyades, un amas d’étoiles en forme de « V », dessinent la tête de ce taureau céleste en colère, et la brillante étoile géante rouge Aldébaran représente son œil injecté de sang. Aldébaran n’appartient pas aux Hyades, mais se situe plutôt à mi-chemin entre nous et l’amas, à 65 années-lumière de la Terre.
En haut et à gauche du Taureau, vous pourrez repérer le Cocher. Son étoile principale, Capella, nous apparaît à l’œil nu comme une étoile unique; il s’agit en fait d’un système de quatre étoiles, regroupées en deux paires d’étoiles ! La première paire se compose de deux étoiles géantes de près de 10 fois la grosseur de notre Soleil, tandis que l’autre paire est constituée de deux étoiles naines rouges.
La constellation suivante dans l’Hexagone d’hiver est celle des Gémeaux, qui brille sous le Cocher, à gauche d’Orion. Les Gémeaux, ce sont les frères jumeaux Castor et Pollux, représentés par les deux étoiles brillantes visibles l’une au-dessus de l’autre. Celle du haut, Castor, est en réalité constituée de trois systèmes binaires, pour un total de six étoiles ! Plus lumineuse que Castor, Pollux est l’étoile la plus brillante qui possède une exoplanète : Pollux b. Cette exoplanète, découverte en 2006, se compare en dimension aux planètes géantes gazeuses de notre système solaire.
Le tracé de l’Hexagone se poursuit sous les jumeaux, vers la constellation du Petit Chien. Son étoile principale, Procyon, est la huitième étoile la plus brillante dans le ciel. Comme bien d’autres étoiles, Procyon est un système binaire, composé d’une étoile géante blanche autour de laquelle tourne une naine blanche. À 11,4 années-lumière, c’est également une des étoiles les plus proches de la Terre.
Dernier arrêt dans l’Hexagone d’hiver : la constellation du Grand Chien où resplendit Sirius, l’étoile la plus brillante du firmament après le Soleil. Sirius ne s’élève jamais très haut au-dessus de l’horizon dans l’hémisphère Nord, à cause de sa position sur la sphère céleste, 16 degrés sous l’équateur. Sirius aussi est un système binaire : la composante principale, Sirius A, est une étoile « normale », 26 fois plus lumineuse que le Soleil. Sa compagne, Sirius B, est 10 000 fois plus faible et très compacte, mais beaucoup plus chaude et extrêmement dense : c’est une naine blanche, un cadavre d’étoile — la première étoile de ce type à être découverte, en 1862. À partir d’ici, le tracé de l’Hexagone se referme en remontant vers Rigel.
La Lune et les planètes
Le mois commence avec le dernier quartier de Lune le 3 décembre. Du 4 au 8 décembre, le ciel de l’aube nous offrira un beau spectacle : le 4 au matin, Jupiter brille au-dessus de la Lune décroissante. Le lendemain, la Lune se rapproche d’un autre astre brillant : Mars. Le 6, la Lune repose entre Mars et Spica, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Vierge. Le 7, c’est Vénus qui brille tout près du croissant de Lune. Et le matin du 8 décembre, vous pourrez tracer une ligne droite reliant tous ces objets, de bas en haut, en allant vers la droite : le mince croissant de Lune, Vénus, Spica, Mars et Jupiter.
La Lune sera nouvelle le 11 décembre, puis au premier quartier le 18. Le soir des 22 et 23 décembre, la Lune rencontre la brillante Aldébaran, dans le Taureau. Enfin, la pleine Lune brillera cette année pendant la nuit de Noël.
La planète Saturne se fait désirer. Elle réapparaît enfin vers la fin du mois, à l’aube, en direction sud-est, sous Vénus. Il faut être patient et regarder après 6 h 30.
Une pluie d’étoiles filantes en décembre
Trois jours après la nouvelle lune, la pluie d’étoiles filantes des Géminides atteint son maximum le soir du 14 décembre. Elle est observable dès la tombée de la nuit, mais son radiant, situé dans la constellation des Gémeaux près de l’étoile Castor, est à son plus haut dans le ciel vers 2 heures du matin. En ville, à cause de la pollution lumineuse, on doit s’attendre à voir tout au plus une douzaine de traînées lumineuses dans le ciel à chaque heure : à la campagne, c’est plutôt une soixantaine d’étoiles filantes à l’heure qu’on peut espérer observer! Même s’il s’agit de la pluie de météores la plus prolifique de l’année, elle est beaucoup moins observée que les Perséides, à cause du froid qui a raison même des plus courageux.
L’hiver le 21 décembre
Le solstice d’hiver a lieu le 21 décembre à 23 h 48, heure normale de l’Est. C’est la journée la plus courte de l’année avec 8 heures 43 minutes d’ensoleillement à la latitude de Montréal, mais aussi la nuit la plus longue avec 15 heures 17 minutes de noirceur. Pour les amoureux de ciels étoilés, c’est en quelque sorte la nuit « idéale » — si elle est dégagée, bien sûr, et à condition de ne pas être trop frileux !
Bonnes observations !