Le matin du 18 février, nous aurons l’opportunité d’observer un phénomène rare : une « éclipse » de Mars !
Nous sommes familiers avec les éclipses de Soleil, alors que la Lune cache l’astre du jour. La Lune peut aussi s’interposer entre nous et une étoile lointaine, ou encore devant une planète du système solaire. En astronomie, ce phénomène est appelé une occultation.
La Lune fait le tour de la Terre en 27 jours et 8 heures environ. Par rapport aux étoiles d’arrière-plan, elle se déplace de son diamètre en un peu plus d’une heure. Mais la durée d’une occultation dépend aussi de la façon dont la Lune cache l’astre impliqué. Si ce n’est que le bord inférieur ou supérieur de la Lune qui passe devant l’étoile ou la planète, l’occultation sera de courte durée. Mais si l’astre est caché par la région centrale de la Lune, l’occultation sera plus longue.
L’occultation de Mars du 18 février se produira de jour. Les lève-tôt (ou les couche-tard, c’est selon) pourront repérer la planète rouge à gauche de la Lune décroissante, bas à l’horizon sud-est après 4 heures du matin. À mesure que la nuit s’achève, le duo montera dans le ciel tout en se rapprochant.
Depuis Montréal, l’occultation débute à 7 h 38, alors que le Soleil est levé depuis presque deux heures. Si le ciel est bien dégagé, vous pourrez facilement repérer la Lune à l’œil nu, une vingtaine de degrés au-dessus de l’horizon sud. Mais pour dénicher Mars dans les derniers instants avant ou après l’occultation vous devrez utiliser un petit télescope. (Attention de ne pas pointer vos instruments d’optique en direction du Soleil !) Le phénomène se termine à 8 h 59, lorsque Mars émerge de l’autre côté du disque lunaire.
Deux autres occultations, impliquant cette fois des étoiles assez brillantes, se produisent quelques jours auparavant. Le soir du 5 février, l’étoile Tejat Prior, ou Propus (Êta des Gémeaux), disparaît à 19 h 45 derrière la partie sombre de la Lune gibbeuse croissante et réapparaît du côté éclairé à 20 h 57. Quelques heures plus tard, sa voisine Tejat Posterior (Mu des Gémeaux) est occultée à son tour, entre 0 h 24 et 1 h 20 le matin du 6 février.
Les planètes dans le ciel du matin
Trois planètes sont visibles dans le ciel du matin en février : en plus de Mars, on y retrouve Jupiter et Saturne. Elles se lèvent une à une au-dessus de l’horizon sud-est en fin de nuit.
La planète rouge est la première à se montrer, vers 4 heures du matin. Située dans la constellation du Serpentaire en début de mois, elle rejoint ses deux comparses dans le Sagittaire à compter du 11 février. Cette constellation est facile à reconnaître, car elle a la forme d’une théière dans le ciel. Mars brillera au-dessus du couvercle de la théière et se déplacera de la droite vers la gauche au fil des jours. La Lune sera bien sûr juste à côté de la planète le 18 février, quelques heures avant l’occultation.
Située à gauche de la poignée de la théière, la brillante planète Jupiter se lève un peu avant 6 heures du matin en début de mois, et de plus en plus tôt les jours suivants. Saturne de son côté sera observable à gauche et sous la théière du Sagittaire. Elle se lève vers 6 h 30 au début de février, puis un peu avant 5 heures en fin de mois.
La Lune pourra vous aider à identifier ces planètes : le mince croisant lunaire reposera à la droite de Jupiter le 19 février, puis un peu en bas et à droite de Saturne le lendemain.
Vénus et Mercure le soir
En début de soirée, c’est l’éclatante Vénus qui domine. Vous pourrez l’apercevoir en direction sud-ouest dans les minutes qui suivent le coucher du Soleil. La planète reste visible jusqu’à 20 h 30. Le soir du 27 février, le mince croissant de Lune sera positionné juste à sa gauche.
Enfin, la planète Mercure fait une belle incursion dans le ciel du soir pendant la première quinzaine de février. Essayez de la distinguer dans les lueurs du crépuscule environ 30 minutes après le coucher du Soleil. Elle sera au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest, mais beaucoup plus bas que Vénus.
Bonnes observations !