La fin de l’année nous permet d’observer et de suivre l’une des plus fascinantes étoiles variables : Mira. Située dans la constellation de la Baleine, elle est bien positionnée dans le ciel du Québec à la fin de l’automne et pendant l’hiver.
La variabilité d’Omicron de la Baleine a été officiellement découverte par l’astronome hollandais David Fabricius en 1596, bien que cette étoile ait été observée par Hipparque de Nicée au deuxième siècle avant notre ère et remarquée par bien d’autres observateurs au cours des siècles. Fabricius a d’abord cru qu’il s’agissait d’une nova qui disparaissait après avoir brillé pendant quelques semaines. À sa grande surprise, il l’observa à nouveau en 1609. C’est Johannes Hevelius qui, en 1642, lui donna le nom de Mira, « la merveilleuse » en latin.
Rapidement, les astronomes vont s’apercevoir que Mira réapparaît dans le ciel de façon régulière, la luminosité de l’étoile variant selon un cycle de 332 jours. Au maximum de sa brillance, Mira est facilement visible à l’œil nu, tandis qu’elle n’est perceptible qu’à l’aide de télescopes lorsqu’elle se trouve près de son minimum.
Au cours du cycle actuel, on prévoit que Mira aura atteint son éclat maximum vers le 15 novembre, et qu’elle demeurera observable à l’œil nu jusqu’à la fin de janvier 2020. Notons toutefois que la variation de luminosité n’est pas constante d’un cycle à l’autre; il est donc difficile de faire des prévisions précises sur le maximum ou le minimum de luminosité que l’étoile atteindra.
Qu’est-ce qui fait varier Mira ?
Mira est une étoile géante rouge, comme le deviendra le Soleil vers la fin de vie. Après avoir épuisé l’hydrogène dans son noyau, elle est passée à un autre stade de son évolution. Son noyau est maintenant entouré par des couches d’hydrogène très dilatées, ce qui en fait une étoile très grande, émettant beaucoup de lumière, mais relativement froide en surface.
Mira est ce qu’on appelle une variable pulsante, car son diamètre varie de façon périodique. Lorsque le diamètre de l’étoile est à son minimum, la chaleur force les couches externes à se dilater; elles se refroidissent alors tout en émettant plus de lumière. Puis, arrive un point où la chaleur n’arrive plus à dilater les couches externes de l’étoile. Le processus s’inverse alors et les couches se contractent tout en se réchauffant.
Au minimum de son cycle, Mira est 664 fois plus grande que le Soleil et sa température de surface est alors de 3200 degrés Kelvin (celle du Soleil est de 5750 K). Lors du maximum, Mira est 804 fois plus grande que le Soleil, et sa température diminue à 2900 K. Mira émet surtout de la lumière infrarouge, mais en lumière visible, elle est environ 1500 fois plus brillante au maximum que lors de son minimum : c’est ce qui explique qu’elle passe ainsi de l’imperceptibilité la plus complète à une visibilité relativement aisée.
Profitez donc des prochaines semaines pour observer la merveilleuse Mira pendant qu’elle est visible à l’œil nu.
Un festin planétaire
En décembre, l’éclatante Vénus illumine nos débuts de soirée et brille de tous ses feux au-dessus de l’horizon sud-ouest au crépuscule.
Au début du mois, Jupiter et Saturne escortent Vénus dans le ciel. Le soir du 1er décembre, vers 17 heures, la Lune accompagne notre trio planétaire. Vénus sera alors à 7 degrés au-dessus de l’horizon, avec Jupiter plus bas sur sa droite et Saturne plus haut sur sa gauche. Le croissant lunaire reposera quant à lui un peu plus haut et sur la gauche de Saturne.
Chaque jour, Jupiter se rapproche du Soleil et devient plus difficile à repérer. La planète géante disparaît dans les lueurs solaires au milieu du mois. Saturne suit le même chemin que Jupiter, mais restera visible jusqu’à la fin de l’année.
Ne manquez pas le début de la soirée des 10 et 11 décembre, alors que Vénus et Saturne passeront à moins de 2 degrés l’une de l’autre. Les 27 et 28 décembre, au crépuscule, la Lune se joint aux deux planètes. Le 27, le mince croissant lunaire sera juste en haut et à gauche de Saturne, bas à l’horizon sud-ouest, 30 minutes après le coucher du Soleil. Le lendemain, la Lune reposera seulement 3 degrés sous Vénus.
Mars est visible aux premières lueurs de l’aube une quinzaine de degrés au-dessus de l’horizon sud-est. Le 22 décembre, le croissant de Lune brillera au-dessus de la planète rouge. Le lendemain matin, le mince croissant lunaire sera en bas et à gauche de Mars.
Mercure sera visible le matin en première moitié de décembre, environ 45 minutes avant le lever du Soleil. Elle sera malheureusement basse sur l’horizon sud-est, à peine 10 degrés en début de mois. Au fil des jours, la planète se rapproche du Soleil et de l’horizon et devient difficile à repérer. On la perd dans les lueurs de l’aube à la mi-décembre.
Enfin, le solstice se produira le 21 décembre à 23 h 19 HNE, marquant le début officiel de l’hiver dans l’hémisphère Nord.
Nous vous souhaitons de joyeuses Fêtes remplies de belles observations astronomiques!