Février est certes le mois le plus court de l’année, mais c’est aussi celui que l’astronome amateur en vous doit apprivoiser pour découvrir les merveilles des constellations d’hiver ! Dans notre « nordicité » nord américaine, février affiche une double personnalité : il s’agit très souvent d’un mois glacial, donc propice aux observations astronomiques sous un ciel clair et limpide. Mais il peut tout autant se présenter à nous comme un mois aux écarts de température extrêmes, nettement moins favorable à la contemplation du ciel… Quoi qu’il en soit, voici un petit panorama de ce que février 2019 a à nous offrir.
En milieu de soirée, vers 20 heures, la constellation d’Orion domine le ciel en direction du sud. C’est l’une des plus simples à trouver dans le ciel d’hiver : on reconnaît le chasseur Orion grâce à sa ceinture, trois étoiles alignées très proches les unes des autres. À partir de ces étoiles, il est facile de trouver les épaules d’Orion (un peu plus haut) et ses genoux (un peu plus bas). Pour la petite histoire (et ce qu’elle vaut !), les dieux grecs ont toujours voulu protéger Orion de certaines mésaventures et notamment d’une relation « piquante » avec le Scorpion. Pour cela, les dieux ont donc placé Orion et le Scorpion à l’opposé l’un de l’autre dans le ciel étoilé. Voilà pourquoi, quand la constellation du Scorpion est visible dans le ciel, celle d’Orion est sous l’horizon, et vice-versa.
Sous la ceinture d’Orion se trouve un des joyaux de la voûte céleste : la fameuse nébuleuse d’Orion (M42), véritable pouponnière d’étoiles et de planètes. On la distingue aux jumelles comme une tache de lumière floue; on peut même la deviner à l’œil nu sous un ciel très noir.
Grâce à Orion, vous pourrez facilement retrouver au moins deux autres constellations. Prolongez d’abord une ligne imaginaire passant par les trois étoiles de la ceinture d’Orion en vous dirigeant vers le bas et la gauche (sud et est) : vous tomberez sur l’étoile Sirius, « l’œil » du Grand Chien, ami fidèle aux pieds d’Orion. Sirius, ou Alpha Canis Majoris, est l’étoile la plus brillante du ciel vue de la Terre… après le Soleil bien sûr ! En fait, Sirius est une étoile binaire, un système composé d’une étoile blanc bleuté plus chaude que le Soleil et d’une étoile naine blanche.
Prolongez maintenant notre ligne imaginaire en sens opposé, vers le haut et la droite (nord et ouest). Vous tomberez d’abord sur une étoile brillante de teinte rougeâtre : Aldébaran, l’œil du Taureau céleste et étoile principale de la constellation du même nom. Orion, avec son grand chien, son bouclier, son gourdin et son épée, fait donc face au Taureau pour le combat ultime : olé !
Permettez-moi un aparté en ma qualité de Directeur du Planétarium : Aldébaran est aussi le nom d’une de nos nouvelles animations d’apprentissage au codage avec des Lego®. Cette animation est offerte aux groupes scolaires dès maintenant, mais sera aussi offerte au grand public dès le mois de mai 2019 ! Restez à l’affût des annonces. :-)
Mais revenons à la voûte céleste. En prolongeant encore la ligne imaginaire vers la droite et le haut, vous découvrirez l’amas ouvert des Pléiades. Cet amas d’étoiles jeunes est un bon test visuel où l’on peut aisément distinguer 6 étoiles mais où les meilleures vues (ou les meilleurs menteurs) en verront jusqu’à 12. Sa forme ressemble étrangement à la casserole de la Petite Ourse, mais cette dernière est bien plus étendue et n’est pas située dans cette région du ciel. L’amas des Pléiades s’étend sur près d’un degrés et demi, soit environ trois fois le diamètre de la Lune ! À observer à l’œil nu ou avec de simples jumelles. Un régal pour les yeux.
Les planètes et la Lune
Grâce à son éclat spectaculaire, Vénus demeure la star des planètes en ce début d’année 2019 : l’Étoile du Matin se lève vers 5 heures du matin et elle domine complètement l’horizon sud-est à l’aube. Vénus est précédée de Jupiter, que l’on commence à apercevoir vers 3 heures du matin près de la constellation du Scorpion. Au début du mois de février, Vénus est aussi suivie de Saturne : le 18 février, ces deux planètes ne passent d’ailleurs qu’à 1,1 degré l’une de l’autre, soit environ la taille apparente de votre pouce lorsque vous tendez votre main vers le ciel. Après cette date, Saturne se retrouve à droite de Vénus qui devient alors la dernière des planètes à se lever avant le Soleil.
Mars est visible au crépuscule, assez haut dans le ciel en direction du sud-ouest. La planète rouge est en conjonction avec Uranus le 13 février, mais un bon télescope sera nécessaire pour apercevoir la deuxième planète près de Mars.
La seconde moitié de février 2019 est un bon moment pour repérer Mercure, qui atteint son écart maximal avec le Soleil le 27. Partez à la chasse à Mercure 30 à 45 minutes après le coucher du Soleil : vous l’apercevrez à l’œil nu ou aux jumelles, petit point de lumière dans les couleurs du crépuscule, bas à l’horizon ouest-sud-ouest.
La Lune, quant à elle, poursuit ses révolutions autour de la Terre, telle un métronome céleste. La nouvelle lune aura lieu le 4 février à 16h03 HNE, le premier quartier le 12 février à 17h26 HNE, la pleine lune le 19 février à 10h53 HNE et le dernier quartier le 26 février à 6h27 HNE.
Servez-vous aussi de la Lune et de ses rencontres avec les planètes pour trouver Saturne le 2 février avant le lever du Soleil vers 6 heures, Mars le 10 février vers 21 heures, et Jupiter le 27 février vers 6 heures le matin.
Pour vous aider à vous repérer dans le ciel, venez assister à notre nouvelle expérience immersive au Planétarium : Ciel de nuit.
Bonnes observations !