En juillet les nuits rallongent – déjà – mais la température se prête encore à profiter de longues heures d’observation confortables, à la maison, au chalet ou en voyage. Il s’agit du moment idéal pour profiter des splendeurs de la Voie lactée et de quelques planètes, du crépuscule au petit matin.
Saisir Mercure au vol
La planète Mercure, associée au dieu romain qui voyageait grâce à ses sandales ailées, ne fait que de furtifs passages dans les lueurs du crépuscule ou de l’aurore. La fenêtre d’observation de la plus petite planète du système solaire qui s’ouvre en juillet n’est pas la meilleure de l’année, mais elle a l’avantage de nous offrir quelques points de repère pour nous aider à identifier cette faible bille cuivrée, difficilement discernable. On cherche Mercure de préférence vers le milieu du mois, au crépuscule, 30 minutes après le coucher du Soleil, très basse en direction ouest-nord-ouest. Le 9, elle passe exactement devant l’amas ouvert de la Ruche (M44), un écrin d’étoiles emblématique du ciel du printemps : l’observation de cette rencontre reste tout de même un défi nécessitant un horizon parfaitement dégagé et une paire de jumelles. L’identification de Mercure sera simplifiée le 24, alors qu’un fin croissant de Lune se placera 5 degrés en bas à droite de la planète, ou le lendemain soir, lorsque la Lune aura migré jusqu’à 8 degrés en haut à gauche de notre cible.
Vénus trône dans le ciel du matin
Depuis plusieurs semaines maintenant, Vénus est l’astre qui attire l’attention des lève-tôt. Elle continuera ce mois-ci à briller intensément dans le ciel du matin, se levant environ trois heures avant le Soleil pour culminer à plus de 20 degrés de hauteur vers l’est au début de l’aube. Du 9 au 11, guettez son passage entre deux magnifiques amas d’étoiles : les Hyades et les Pléiades. Profitez de cette belle rencontre avant les premières lueurs de l’aube, aux alentours de 4 heures du matin, lorsque les protagonistes seront entre 10 et 25 degrés au-dessus de l’horizon est. Magnifique à observer à l’œil nu comme aux jumelles! La Lune, quant à elle, viendra rendre visite à « l’étoile du Berger » le 20 juillet, sous la forme d’un mince croissant.
Jupiter cède sa place à Saturne
Jupiter, qui accompagnait nos nuits depuis le début du printemps, attirera encore notre attention à l’ouest en début de soirée tout au long du mois. Cependant, elle se couche de plus en plus tôt et il devient difficile au télescope de distinguer des détails sur la planète géante : elle est trop basse à l’horizon lorsque la nuit se fait assez noire pour offrir un contraste intéressant avec Jupiter. Braquez plutôt vos instruments sur la magnifique Saturne, observable en soirée tout l’été!
Saturne est présente une bonne partie de la nuit au début du mois, mais disparaîtra sous l’horizon peu après 23 heures fin juillet. Cela laisse assez de temps pour distinguer ses magnifiques anneaux au télescope. Cette année, Saturne nous les présente selon leur ouverture maximale, inclinés d’environ 27 degrés. Ainsi, on peut même les deviner à travers une paire de jumelles de bonne qualité : on croit voir des « oreilles » autour de la planète. Cet été, Saturne se trouve dans le Serpentaire, entre les constellations plus facilement identifiables du Sagittaire et du Scorpion; son éclat blanchâtre tirant sur le jaune se distingue aisément des étoiles alentour puisqu’elle ne scintille pas. Pour être certains de bien l’identifier, profitez du passage de la Lune gibbeuse au-dessus d’elle la nuit du 6.
Promenade le long de la Voie lactée
L’été est la période idéale pour profiter des splendeurs de la Voie lactée, à l’œil nu, au télescope ou, mieux encore, aux jumelles : il s’agit là sans doute de la façon la plus saisissante et confortable de se laisser happer par la sensation vertigineuse que procurent ces milliers d’étoiles qui défilent sous nos yeux lorsqu’on parcourt notre galaxie.
À l’œil nu, tout au long de l’été, les étoiles Véga, Déneb et Altaïr forment un triangle facilement identifiable – le fameux « Triangle d’été ». Déneb, la queue du Cygne, marque l’extrémité d’une grande croix représentant le corps de l’oiseau ainsi que ses ailes, déployées de part et d’autre de la Voie lactée. Suivez son cou en direction du sud, où vous retrouverez Saturne. Sous un ciel exempt de pollution lumineuse et avec un horizon bien dégagé, vous distinguerez que notre galaxie semble plus large et plus « touffue » dans la région où trône la planète aux anneaux. Et pour cause, vous regardez en direction du centre de la Voie lactée!
Profitez du mois de juillet pour vous familiariser avec cette région du ciel, qui regorge de splendeurs identifiables même à travers de petits instruments. À l’œil nu, commencez par reconnaître le Scorpion, dont le cœur est marqué par l’écarlate Antarès, et le Sagittaire, dont les étoiles les plus brillantes dessinent une théière caractéristique; son bec verseur se trouve du coté droit. Saturne repose quelques degrés au-dessus d’une ligne reliant ces deux constellations. Pour compléter un losange, cherchez Shaula, l’aiguillon du Scorpion : sous nos latitudes, la queue de l’animal plonge en partie sous l’horizon sud et réapparaît sous la forme d’un crochet – son dard – au bout duquel brille l’étoile en question.
De façon générale, cette région proche du centre de la Voie lactée reste très basse au-dessus de l’horizon sud à notre latitude. Mais au cours de vos vacances, peut-être aurez-vous le loisir de voyager quelque peu? Si tel est le cas, profitez-en pour remarquer que le fait de parcourir quelques centaines de kilomètres vers le sud vous permettra d’apercevoir quelques étoiles du ciel austral supplémentaires!
La direction du centre exact de notre galaxie n’est pas identifiable par un objet en particulier, mais se trouve entre Saturne et le bec verseur de la théière du Sagittaire. Profitez-en d’ailleurs pour chercher deux nuages de vapeur qui semblent s’en échapper : il s’agit des nébuleuses de la Lagune (M8) et Trifide (M20). On les distingue à peine à l’œil nu, mais un instrument saura vous en révéler de nombreux détails.
Espérons que la douceur estivale vous accompagne tout au long de ce mois de juillet.
Bonnes soirées d’observation!