Un assortiment de planètes qui reçoivent la visite de la Lune, Mars qui évolue dans les constellations d’été et une des plus remarquables pluie d’étoiles filantes de 2021. Cette année, le ciel du mois de décembre sera décidément bien festif.
Une diagonale de planètes au coucher du Soleil
Alors que les planètes Jupiter et Saturne gratifient nos soirées et nuits depuis de nombreux mois, elles se situent maintenant dans la partie du ciel qui disparaît à l’ouest avant 22 heures. Le Soleil chemine graduellement dans leur direction, et elles se couchent de plus en plus tôt. Elles se trouvent maintenant assez proches de la très brillante Vénus, immanquable comme astre du soir dès que le Soleil disparaît sous l’horizon.
L’étoile du Berger était à son élongation maximale en octobre, et elle continue maintenant sa chute inexorable en direction du Soleil au crépuscule. Vénus demeure facile à observer dans la première partie de décembre, atteignant d’ailleurs son éclat maximal le 9. Par la suite, elle s’extirpe de plus en plus difficilement des lueurs du crépuscule vers la fin du mois. À l’aide d’un petit télescope, vous pourrez reproduire les observations réalisées par Galilée il y a plus de 400 ans : Vénus possède des phases, et elle se présente actuellement sous la forme d’un croissant qui devient de plus en plus fin alors que les jours défilent.
En début de soirée, Jupiter, Saturne et Vénus forment une ligne presque parfaite, s’étirant en diagonale du sud au sud-ouest. Peu après le coucher du Soleil, on les voit apparaître l’une après l’autre par ordre de brillance décroissante. Vénus est la première, basse et proche de l’horizon sud-ouest. Suit Jupiter, une trentaine de degré au-dessus de l’horizon sud, et enfin Saturne, beaucoup plus timide, qui apparaît exactement entre les deux. Bien que discret, son éclat franc est immanquable parmi les faibles étoiles du Capricorne.
En début de mois, la Lune vient rendre visite aux planètes, tour à tour. Le 6 décembre, on peut tenter d’observer le premier croissant environ 3˚ sous Vénus; l’observation s’avère difficile car ce très fin croissant se perd facilement dans les lueurs du crépuscule et disparaît tôt sous l’horizon. Les chances de voir le quartet « Lune et planètes » sont meilleures le 7 décembre, alors que la Lune se place 5½˚ sous Saturne, plus haute dans le ciel. Bien qu’il soit encore assez fin, l’observation du croissant lunaire est beaucoup plus confortable que la veille. Le 8, la Lune se situe entre Jupiter et Saturne, et le 9 elle forme le quatrième jalon d’une ligne Vénus, Saturne, Jupiter, Lune. L’illusion fonctionne également le 10, alors que la Lune complète la diagonale formée par les planètes.
Une généreuse pluie d’étoiles filantes
Le milieu du mois est marqué par l’habituelle pluie de météore des Géminides. Il s’agit de la pluie la plus stable et de la plus fiable d’année en année, en plus d’être la deuxième plus abondante après les Quadrantides. Si son radiant se trouvait au zénith, on pourrait attendre jusqu’à 120 étoiles filantes à l’heure sous un ciel parfait. La constellation des Gémeaux, d’où semblent provenir les Géminides, ne peut se situer au zénith depuis la latitude du sud du Québec, mais grimpe tout de même assez haut dans le ciel en milieu de nuit, offrant de très bonnes conditions d’observation.
La meilleure période pour observer les Géminides se situe dans la nuit du 13 au 14 décembre. En effet, bien que la Lune soit en phase gibbeuse croissante, et donc assez haute dans le ciel en première partie de nuit, le maximum de l’essaim n’est attendu que vers 2 heures du matin. La Lune est alors sur le point de disparaître sous l’horizon, et la constellation des Gémeaux est encore proche du méridien. Les conditions restent alors excellentes jusqu’à l’aube.
Une planète Mars à l’allure estivale
Enfin, les lève-tôt verront quelques défis à leur portée, teintés de souvenirs estivaux. En effet, la planète Mars progresse parmi des constellations qui nous sont familières lors des chaudes soirées de juin et juillet. Le 2 décembre, peu après 5 heures, les bons observateurs guetteront le très fin croissant de Lune qui jouxte l’étoile Zubenelgenubi. À mesure que l’heure progresse, toute la Balance s’élève, suivie de Mars qui vient magnifier le tableau, 7 ½˚ sous la Lune. L’observation de cette scène reste un défi, qu’on peut espérer croquer 45 minutes environ avant le lever du Soleil. Seuls les observateurs disposant d’un horizon parfaitement dégagé au sud-est peuvent espérer répéter l’observation le lendemain matin 3 décembre, 30 minutes avant le lever du Soleil. La Lune n’étant plus qu’à une journée d’être nouvelle, le repérage de son croissant, 7 ½˚ en dessous de Mars, elle aussi très timide, est un défi de taille.
La planète rouge quitte rapidement la Balance et glisse près de la tête du Scorpion à partir du 17 décembre. De jour en jour, son mouvement rapide l’entraîne vers Antarès, dont elle s’approchera à seulement 5˚ au cours des derniers jours du mois. C’est l’occasion de comparer Mars et sa rivale rougeâtre. Mars, dieu de la guerre chez les Romains et personnifié par la planète qu’on connaît sous ce nom, c’était aussi le Arès du panthéon Grec. Le cœur rouge du Scorpion, dont l’éclat est similaire en magnitude et en couleur à la planète, a hérité du nom « anti-Arès » ou Antarès, littéralement, « rival de Mars », pour distinguer l’astre errant de l’étoile fixe tout en soulignant leur similitude apparente. Les derniers jours du mois de décembre sont une période favorable pour voir les deux points rouges rivaliser au-dessus de l’horizon sud-est peu avant le lever du Soleil. Pour clôturer l’année 2021, les amateurs de défis essaieront d’ailleurs de repérer le très fin croissant de Lune qui vient compléter un triangle très serré avec Mars et Antarès; défi à relever une heure avant le dernier lever de Soleil de l’année 2021.
Bonnes observations !