Les cinq planètes visibles à l’œil nu ajoutent une touche de chaleur aux nuits glaciales de février, tandis que les plus brillantes constellations de l’année donnent de l’intérêt à une promenade de soirée.
Coup d’œil sur les planètes
Au début de février, Mercure se couche en direction ouest-sud-ouest environ une heure et demie après le Soleil : qu’ils soient novices ou chevronnés, les observateurs voudront profiter de cette excellente occasion de repérer la plus petite planète du système solaire. Réussir à retrouver la furtive planète à travers les couleurs du crépuscule est toujours gratifiant! L’utilisation de jumelles n’est pas absolument nécessaire, mais elles vous faciliteront la tâche. Le soir du premier février, un mince croissant lunaire d’à peine deux jours reposera à une dizaine de degrés au-dessus de Mercure. Mais n’attendez pas! Après le 5 février, Mercure faiblit et se rapproche rapidement du Soleil : la petite planète passe en conjonction inférieure le 15, puis entreprend vers la fin du mois une apparition peu favorable dans le ciel du matin.
Vénus luit parmi les étoiles du Sagittaire, au-dessus de l’horizon sud-est à l’aube. L’éblouissante planète s’écarte peu à peu du Soleil et gagne de la hauteur dans le ciel : au début du mois, elle se lève deux heures avant le Soleil, tandis qu’à la fin de février, cet écart grimpe à près de deux heures et demie. Nommée d’après la déesse romaine de l’amour et de la beauté, Vénus sera bien visible durant la période entourant la saint Valentin; les lève-tôt auront certainement l’occasion d’admirer ce diamant céleste en route pour le travail. Le matin des 25 et 26 février, le mince croissant lunaire sera voisin de Vénus : une heure avant le lever du Soleil, sur fond de ciel coloré par le jour naissant, la scène sera splendide.
Mars se lève maintenant avant minuit et devient ce mois-ci un objet remarquable. La planète rouge brille près de l’étoile Spica, qui luit d’un éclat blanc bleuté : le contraste de couleur entre les deux astres est saisissant. La brillance de Mars augmente substantiellement en février, alors que la planète rouge se rapproche de la Terre, en route pour son opposition d’avril prochain. La Lune gibbeuse décroissante passera sous Mars et Spica le soir du 19 février.
Jupiter apparaît vers l’est au crépuscule et domine le ciel nocturne. La planète géante brille au cœur de la constellation des Gémeaux, et rétrograde (se déplace de l’est vers l’ouest) lentement parmi les étoiles jusqu’au 6 mars. Le début de la soirée est un excellent moment pour observer au télescope les bandes nuageuses de Jupiter ainsi que ses lunes galiléennes — si vous osez affronter le froid, bien sûr. La Lune gibbeuse croissante passera sous la planète géante le soir des 10 et 11 février.
Saturne, enfin, se lève bien après minuit et occupe la dernière partie de la nuit. La planète aux anneaux brille d’un éclat banc crème, et on la retrouve à peu près à mi-chemin entre Mars (plus haut à sa droite) et l’étoile géante rouge Antarès (plus bas à sa gauche), qui luisent toutes deux d’une teinte orangée. La face nord des anneaux de la planète est actuellement inclinée de 23 degrés vers la Terre : dans un petit télescope, ils offrent un spectacle magnifique. La Lune gibbeuse décroissante repose à la droite de Saturne le 21 février, puis à sa gauche le lendemain.
Du côté des constellations
Le chasseur Orion est la vedette incontestable de la saison. Les sept étoiles brillantes de la constellation dessinent un grand sablier, et sont faciles à retrouver : tôt en soirée, cherchez-les à mi-chemin entre l’horizon sud et le zénith. Au centre du sablier, une courte ligne de trois jeunes étoiles, chaudes et bleutées, forme la ceinture d’Orion.
Par un remarquable contraste, l’étoile située à l’épaule gauche d’Orion présente une teinte nettement orangée : c’est la fameuse Bételgeuse, une supergéante rouge qui arrive au terme de sa vie. Sa couleur s’explique par la température relativement froide de sa surface.
La ceinture d’Orion nous indique d’autres étoiles intéressantes du ciel d’hiver. La ceinture est inclinée vers la gauche : en suivant cette direction, vous trouverez facilement Sirius, dans la constellation du Grand Chien. Sirius est l’étoile la plus brillante dans le firmament; en fait, seuls Jupiter, Vénus, la Lune et le Soleil la dépassent.
En suivant maintenant la ceinture vers la droite, vous trouverez un amas d’étoiles relativement jeunes en forme de V : ce sont les Hyades, qui forment la tête du Taureau céleste. La plus brillante étoile du groupe, la géante rouge Aldébaran, ne fait toutefois pas partie de l’amas des Hyades; elle se trouve environ à mi-chemin entre la Terre et le cœur du véritable amas.
Toujours en suivant la direction indiquée par la ceinture d’Orion, au-delà des Hyades, on rencontre un groupe compact d’étoiles : c’est l’amas des Pléiades. À l’œil nu, on y distingue cinq ou six étoiles individuelles, tandis qu’aux jumelles on en dénombre près d’une trentaine — en réalité, l’amas en compte des centaines. Le nom japonais des Pléiades est Subaru, ce qui explique le logo de fameuse marque d’automobiles, qui reprend de manière stylisée l’allure générale de l’amas.
Apprendre à reconnaître les étoiles les plus brillantes et les principales constellations est une expérience enrichissante pour tous : voilà une belle activité à réaliser en famille, qui vaut largement les quelques minutes que vous y consacrerez. C’est aussi un excellent moyen de se reconnecter avec le ciel nocturne et de se l’approprier. Alors, habillez-vous chaudement et…
Bonnes observations !