Une comète visible à l’œil nu !
(Mise à jour 17 juillet 2020)
Les comètes facilement visibles à l’œil nu sont rares. Ces jours-ci, on peut en observer une — même en ville ! La comète C/2020 F3 (NEOWISE) a été découverte le 27 mars dernier par le télescope spatial infrarouge derrière la mission NEOWISE (d’où la comète tire son petit nom). Jusqu’au début de juillet, elle n’était visible que depuis l’hémisphère Sud. Le 3 juillet, en remontant vers le nord, elle est passée au périhélie et a contourné le Soleil, en passant aussi près de notre étoile que la planète Mercure. Ce sont maintenant les observateurs de l’hémisphère Nord qui ont le plaisir de la contempler. Quel spectacle !
D’abord observable à l’aube uniquement, la comète NEOWISE est maintenant visible aussi dans le ciel du soir. Plus besoin de se lever aux aurores ! Pour la trouver, vous aurez besoin d’une vue non obstruée vers le nord-ouest, et aussi d’un ciel bien dégagé dans cette direction. Cherchez-la vers la fin du crépuscule, aux environs de 22 heures, lorsque le ciel s’est suffisamment assombri mais avant que la comète ne soit trop basse à l’horizon. Le fameux astérisme de la Grande casserole, dans la Grande Ourse, sera votre guide : au cours des prochains soirs, la comète traverse les pattes de l’ourse céleste, entre la casserole et l’horizon. À l’œil nu, la tête de la comète apparaît comme une étoile un peu floue, environ 10 degrés au-dessus de l’horizon. Aux jumelles, admirez sa queue de poussière jaunâtre qui se dresse presque verticalement en s’incurvant légèrement vers la droite. Pour les oiseaux de nuit, la comète NEOWISE est encore observable à l’aube, bas au nord-nord-est vers 3h30 du matin, mais les conditions de visibilité sont à présent nettement meilleures dans le ciel du soir.
La comète NEOWISE s’éloigne dorénavant du Soleil et son éclat faiblit graduellement; par contre, elle se rapproche de la Terre jusqu’au 23 juillet, ce qui lui permettra de maintenir sa visibilité à l’œil nu pendant quelque temps encore. N’attendez pas pour profiter de ce rare spectacle céleste !
Le ciel de la saison estivale regorge de magnifiques constellations. Le fameux Triangle d’été n’en est pas une à proprement parler, puisque les trois brillantes étoiles qui le composent appartiennent à des constellations différentes : Véga dans la Lyre, Déneb dans le Cygne et Altaïr dans l’Aigle. On retrouve cependant à l’intérieur de ses limites deux petites constellations plus discrètes : le Petit Renard et la Flèche.
Située juste au-dessus de l’Aigle, la Flèche est l’une des plus petites parmi les 88 constellations officielles. Elle est constituée de cinq étoiles principales dessinant un projectile pointant vers l’est. Plusieurs associent cette constellation à la cinquième épreuve des douze travaux d’Hercule, pour laquelle le demi-dieu dut chasser les aigles du lac Stymphale, qui se nourrissaient de chair humaine. La constellation d’Hercule est d’ailleurs située juste à l’ouest du Triangle d’été.
Au-dessus de la Flèche, presque au centre du Triangle d’été, on retrouve le Petit Renard. C’est l’astronome Johannes Hevelius qui a créé cette constellation au 17e siècle. À l’origine, le renard céleste tenait une oie dans sa gueule, mais lors de la refonte des constellations par l’Union astronomique internationale en 1922, seul le renard a été conservé. Le souvenir de l’oie est toutefois préservé puisque l’étoile la plus brillante de la constellation a été officiellement nommée Anser, ce qui signifie « oie » en latin.
La constellation du Petit Renard recèle la magnifique nébuleuse planétaire Messier 27, aussi appelée l’Haltère à cause de sa forme. Il s’agit d’une coquille de gaz éjectés par une étoile vieillissante située à 4000 années-lumière de nous. On peut apercevoir cette nébuleuse aux jumelles dans un ciel noir, mais elle se montre dans toute sa beauté au télescope. Vous la trouverez en remontant perpendiculairement à partir de l’étoile située à la pointe est de la Flèche. Et pour l’anecdote historique, sachez que c’est dans la constellation du Petit Renard que Jocelyn Bell Burnell a découvert en 1967 le tout premier pulsar, PSR 1919+21.
Les planètes en juillet
Deux planètes émergent au-dessus de l’horizon sud-est à la tombée de la nuit : il s’agit de Jupiter, la plus brillante de ce duo, et Saturne, un peu plus bas sur sa gauche. Elles arrivent toutes deux à l’opposition à quelques jours d’intervalle (le 14 juillet pour Jupiter, et le 20 pour Saturne) et sont donc visibles pratiquement toute la nuit ce mois-ci. Le soir du 5 juillet, la Lune gibbeuse décroissante formera un triangle avec les deux planètes : Jupiter sera au-dessus de la Lune et Saturne sera à sa gauche.
Mars se lève à son tour aux environs de minuit en juillet, et vous pourrez l’observer en deuxième portion de nuit, jusqu’à l’aube. Présentement située dans la constellation des Poissons, sous le fameux carré de Pégase, la planète rouge domine complètement par sa teinte remarquable et sa brillance cette région du ciel où on ne retrouve aucune étoile très brillante. Le 11 juillet, vers 1 heure du matin, la Lune gibbeuse décroissante sera située à droite de Mars; le lendemain, on la retrouvera en bas et à gauche de la planète rouge.
Vénus et Mercure dans le ciel du matin
La très brillante planète Vénus domine quant à elle le ciel en fin de nuit et à l’aube. Elle se lève au-dessus de l’horizon est-nord-est après 3h30 du matin, et on la retrouve à une vingtaine de degrés de hauteur en direction est pendant l’aube. Du 5 au 12 juillet, Vénus traverse l’amas des Hyades, un groupe d’étoiles en forme de V situé dans la constellation du Taureau, avec la brillante étoile rougeâtre Aldébaran à l’une des extrémités. Vénus passera d’ailleurs à seulement un degré d’Aldébaran le matin des 11 et 12 juillet.
Le matin du 17, le croissant lunaire sera à gauche de Vénus. En prime, vous pourrez peut-être apercevoir la planète Mercure tout près de l’horizon. Pour vous aider à la localiser, le très mince croissant de Lune sera positionné à gauche de Mercure le matin du 19. La Lune et Mercure seront cependant difficiles à voir : essayez de les repérer aux jumelles au-dessus de l’horizon est-nord-est, environ 45 minutes avant le lever du Soleil.
Bonnes observations !