Dans l’hémisphère Nord, juin nous offre les journées les plus longues de l’année… mais aussi les nuits les plus courtes. À nos latitudes, il faut patienter jusqu’à 23 heures avant qu’il fasse véritablement noir. Mais à qui sait attendre la nuit complète, le ciel de juin réserve l’un des objets célestes les plus époustouflants à observer au télescope : l’amas d’Hercule.
L’amas d’Hercule est un amas dit globulaire, une concentration d’étoiles en forme de sphère. L’anglais Edmund Halley, celui qui a découvert la périodicité de la célèbre comète qui porte aujourd’hui son nom, fut le premier à l’observer en 1714. Le français Charles Messier étudia à son tour l’amas le 1er juin 1764 et l’ajouta à la treizième entrée de son célèbre catalogue d’objets célestes : les astronomes le connaissent depuis deux siècles et demi sous la désignation de « M13 ».
Comme son nom l’indique, l’amas est situé dans la constellation d’Hercule, qui se retrouve très haut dans le ciel de juin (il est identifié près du centre de notre carte céleste). Sous un ciel de campagne, par une nuit sans Lune, il est même possible de distinguer M13 à l’œil nu : une faible tache de lumière floue, légèrement plus étendue qu’une étoile. Bien entendu, sans instrument d’optique, ne vous attendez pas à ce que la vue de l’amas d’Hercule vous coupe le souffle; mais au moins vous ressentirez la fierté d’avoir trouvé l’objet.
Dans des télescopes de 15 cm et plus, cependant, l’amas dévoile toute sa beauté. Le spectacle ne laisse personne indifférent : l’objet est d’une grande délicatesse, on y distingue des étoiles par milliers et en un instant, on est frappé par la complexité de l’Univers ! Plus le télescope est gros, plus l’expérience est forte.
Constitué de centaines de milliers d’étoiles confinées dans un diamètre de seulement 145 années-lumière, l’amas est comme une mini-galaxie qui flotte en périphérie de la Voie lactée. Au cœur de l’amas, les étoiles sont si près les unes des autres que les astronomes croient que des planètes pourraient difficilement rester en orbite autour d’une seule étoile. Les planètes y erreraient au gré de la gravité, parcourant l’amas le long d’une trajectoire complexe. Les étoiles des amas globulaires sont parmi les plus vieilles de l’Univers; certaines datent de plus de 12 milliards d’années. On peut penser qu’il en va de même des éventuelles exoplanètes qui les accompagnent. En regardant M13 au télescope, dites-vous qu’il renferme possiblement des planètes qui sont presque trois fois plus vieilles que la Terre !
Si vous désirez observer l’amas d’Hercule mais que vous ne possédez pas de télescope, ou n’arrivez tout simplement pas à repérer l’objet dans le ciel, contactez un club d’astronomie dans votre région : ça en vaut la peine !
La Lune et les planètes en juin
Côté planètes, la belle et brillante Vénus est facile à observer à l’ouest après le coucher du Soleil. Toujours spectaculaire avec des jumelles ou un petit télescope, Jupiter est au sud dès la tombée de la nuit. Mars, plus tardive, se réserve aux couche-tard : elle ne se lève au sud-est que vers minuit, et il faudra souvent attendre encore plus tard pour voir la planète rouge s’élever au-dessus des arbres ou des bâtiments.
C’est Saturne, présente toute la nuit ce mois-ci, qui pourrait voler la vedette. La planète aux anneaux est à l’opposition le 27 juin, c’est-à-dire qu’elle est diamétralement opposée au Soleil dans le ciel : lorsque le Soleil se couche (à l’ouest), Saturne se lève (à l’est) et vice versa. Dans la nuit du 27 au 28, la pleine Lune se trouve à seulement un degré au-dessus de Saturne. Curieusement, l’éblouissante Lune rendra alors le repérage de Saturne relativement facile, car la planète sera l’un des seuls astres dans le voisinage lunaire à percer la luminosité du ciel.
Finalement, puisque nous sommes en juin, on ne peut passer sous silence le solstice qui a lieu cette année le 21 à 6 h 07 du matin, heure de l’Est. Le solstice de juin est le moment précis où le Soleil est à son plus haut au-dessus de l’hémisphère Nord. Il est alors à la verticale du tropique du Cancer. Du point de vue astronomique, c’est exactement le début de la saison d’été dans l’hémisphère Nord et de la saison d’hiver dans l’hémisphère Sud.
Bonnes observations !