Cycas circinnalis
Le Cycas circinnalis (famille : Cycadaceae) est une plante rare originaire du sud de l'Inde, du Sri Lanka, de Java, du Sumatra, de Taiwan et des Philippines.
Les cycas possèdent une tige simple aérienne pouvant atteindre plus de 10 mètres de hauteur. La croissance des cycas et d'environ 1 cm par an. Chez les cycas, les organes reproducteurs mâles et femelles sont placés sur des plantes différentes.
La moëlle du Cycas circinalis est consommée en Inde et au Sri Lanka. Au Japon, on consomme la moëlle du Cycas revoluta.
Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale les graines de Cycas circinnalis représentaient une source de nourriture pour le peuple Chamarro des îles de Guam et de Rota dans la chaîne des îles Mariannes en Micronésie. D'après plusieurs chercheurs, il semblerait que la consommation des graines de Cycas circinnalis soit reliée à une incidence élevé du parkinsonisme associé à une démence progressive de type Alzheimer parmi le peuple Chamarro. Avant 1955, cette maladie était de 50 à 100 fois plus répandue dans les îles Guam que dans les pays industrialisés.
Un spécimen mâle de Cycas circinnalis est placé dans la serre de l'Hacienda.
Le cône mâle est placé au centre d'une couronne de grandes feuilles pennées.
Dioon edule et Dioon purpusii
Le terme Dioon (famille : Zamiaceae) provient du grec « dis » pour deux et « oon » pour œufs, faisant ainsi référence aux graines groupées par paire.
Les Dioon sont des végétaux à feuilles persistantes, rigides, couronnant un tronc plus ou moins long.
Les organes reproducteurs, situés au centre de la plante, se trouvent dans des cônes. Les cônes mâles et femelles sont portés par des plantes différentes. Les semences ont la grosseur d'une noix et contiennent beaucoup d'amidon. Elles sont cependant toxiques si elles sont consommées crues.
Le Dioon purpusii est une plante rare originaire du Mexique.
Le visiteur peut en admirer de beaux spécimens dans les serres des régions désertiques et de l'Hacienda.
Encephalartos
Les Encephalartos (Famille : Zamiaceae) possèdent une tige simple, souterraine ou aérienne qui, dans certains cas, peut atteindre une hauteur de 10 mètres ou plus. Les espèces à tige souterraine ont des racines tubérifiées qui représenteraient une adaptation climatique puisqu'elles ne possèdent pas de tige capable d'entreposer des réserves d'eau. Les Encephalartos forment des racines aériennes dans lesquelles se trouvent une algue bleue nommée Anabaena. Cette association symbiotique permet aux Encephalartos d'utiliser directement l'azote de l'air.
Les feuilles pennées sont formées d'un rachis principal portant plusieurs folioles à nervures parallèles, dont la forme, le contour et la couleur peuvent varier d'une espèce à l'autre. Ces caractères jouent d'ailleurs un rôle dans l'identification des différentes espèces. Quand la plante est mature, les feuilles paraissent groupées par verticilles. Le nombre de feuilles par verticille varie de 4 à 50 selon l'espèce.
Reproduction et multiplication des Encephalartos
Les Encephalartos sont des plantes dioïques, c'est-à-dire que les organes reproducteurs mâles et femelles sont portés sur deux plantes différentes. La maturité sexuelle n'est atteinte qu'après 25 à 30 ans de croissance. Les cônes sont formés d'un grand nombre de feuilles modifiées (mégasporophylles), disposées en spirales autour d'un axe central. Chaque mégasporophylle porte deux ovules dont la taille et la couleur varient d'une espèce à l'autre. Le tégument des ovules est formé de trois parties distinctes : une couche charnue externe, généralement jaune ou orange, une couche moyenne sclérifiée et une couche interne charnue qui s'assèche et prend rapidement la texture d'une feuille de papier. Les cônes mâles, plus nombreux, sont plus petits que les cônes femelles. Les microsporophylles portent, sur la face abaxiale, des centaines de microsporanges, ou sacs polliniques, contenant des grains de pollen.
Dans la nature, les plantes doivent être suffisamment rapprochées pour que la pollinisation s'effectue. La grande quantité de pollen produit représente une adaptation à l'anémophilie, ou transport du pollen par le vent. Certains botanistes doutent que les insectes jouent un rôle dans la pollinisation des Encephalartos. Ainsi, même si on peut voir des abeilles collecter le pollen sur les cônes mâles, celles-ci ne visiteraient pas les cônes femelles. D'autres botanistes, pour leur part, semblent considérer un charançon de la famille des Curculionidae, un coléoptère, qui vit sur les Encephalartos, comme agent pollinisateur. En culture, la difficulté d'obtenir des semences est encore plus grande car les plants mâle et femelle, si on les possède tous deux, doivent produire des cônes en même temps.
Au moment de la pollinisation, l'ovule sécrète, à travers le micropyle, un liquide qui a comme fonction de capter le pollen. Chez les Gymnospermes en général et les Cycadées en particulier, plusieurs mois séparent la pollinisation (le transport du pollen jusqu'à l'ovule) de la fécondation proprement dite (l'union des gamètes mâles et femelles).
Par la suite, le développement des Encephalartos est assez direct. En effet, les Cycadées ne possèdent pas de période de dormance. Dès que la fertilisation est terminée, le processus de développement est amorcé et lorsque le cône s'ouvre et relâche ses semences, l'embryon bien développé contenu dans la graine se nourrit à même l'endosperme. Briser la couche protectrice intérieure peut soumettre l'embryon à l'humidité et aux spores fongiques, ou à la chaleur et à la déshydratation qui résulterait de celle-ci. Une période d'attente allant jusqu'à 6 mois est recommandée avant la plantation: les radicelles commencent alors à percer d'elles-mêmes l'enveloppe. L'embryon de l'Encephalartos se compose, après 6 à 7 mois, de deux cotylédons entre lesquels se trouvent la plumule et la radicelle. Les plantules ont moins de réserves d'eau que les plantes matures, elles sont donc plus sensibles à des arrosages mal contrôlées.
Il existe également des méthodes de multiplication végétative. La première consiste évidemment à séparer les drageons qui se développent à la base du tronc et qui ont leurs propres racines. L'opération doit être faite délicatement en protégeant avec un fongicide les parties blessées lors de l'incision. On peut aussi séparer les jeunes plants produits à la suite de dommages causés à la partie supérieure du tronc principal. De telles ramifications sont peu fréquentes et sont souvent confondues avec les plantules qui ont pu se développer à même la couronne de la plante mère. Cette situation durera tant qu'un choc extérieur ne détruira pas cet équilibre instable. Évidemment, on ne trouve cette dernière situation que sur les plantes femelles.
Stangeria
Apparentée aux Zamiacées, mais appartenant aux Stangériacées, le Stangeria eriopus est une plante rare originaire de l'Afrique du Sud et du Natal, où elle croît dans les savanes côtières et dans les forêts intérieures.
L'extrémité supérieure de la tige souterraine porte d'une à quatre feuilles pennées. Dans le milieu forestier, la tige peut atteindre deux mètres de longueur.
Les cônes mâles et les cônes femelles sont portés par des plantes différentes. Chaque tige produit un cône solitaire.
Les collections du Jardin comptent une plante mâle et une plante femelle.
Zamia
Autrefois largement présente dans la péninsule de Floride, le Zamia floridana (famille : Zamiaceae) est une espèce rare maintenant limitée aux pinèdes, aux terrains secs et aux dunes côtières, l'industrie du tourisme ayant contribué à détruire la plupart de ses habitats.
Les cônes mâles et les cônes femelles sont portés par des plantes différentes.
Les rhizomes du Zamia floridana contiennent un poison qui doit être détruit avant d'en extraire l'amidon. On raconte que pendant la guerre civile des États-Unis (1861-65), plusieurs soldats sont morts après avoir ingéré des rhizomes frais. Le poison est aussi présent dans les feuilles et les semences. Il provoque des tremblements chez les animaux. Après un traitement adéquat, l'amidon extrait des rhizomes peut servir à la fabrication de farine. Au 19e siècle, cette plante représentait une des principales sources de nourriture pour les habitants de ces régions.
Les textes proviennent d'articles de Céline Arseneault et Denis Barabé parus dans la revue Quatre-Temps.