Les arthropodes, dont les insectes, sont des animaux à sang froid, c'est-à-dire des organismes dont les fonctions vitales telles l’alimentation, la motricité, la reproduction, dépendent de la température ambiante. Pour cette raison, ils sont très vulnérables aux baisses considérables des températures hivernales. Aussi, pour traverser la saison froide, les arthropodes ont développé des adaptations essentielles à leur survie.
Une stratégie ingénieuse
Généralement, le processus d’adaptation à l’hiver prend des semaines et débute lorsque les jours deviennent moins longs, vers la fin de l’été. En plus d’attendre les températures plus clémentes du printemps suivant pour compléter les étapes de leur développement, les insectes et autres arthropodes diminuent la quantité d’eau que peut contenir leur organisme. En outre, ils accumulent dans leur sang, appelé hémolyphe, de petites molécules de glycérol qui leur serviront d'antigel au cours de l’hiver. Avec l’arrivée des grands froids, ils entrent en « diapause », c’est à dire dans un état de quasi inactivité métabolique.
Le glycérol est une sorte d’alcool qui évite le bris des cellules du corps. Il a pour effet d’empêcher l’eau contenue dans l’organisme de geler et de produire des cristaux de glace qui déchireraient les parois cellulaires et entraineraient la mort de l'organisme. En empêchant les molécules d'eau de cristalliser à l'intérieur de leurs tissus, les arthropodes augmentent de beaucoup leur chance de survie. Ils peuvent supporter des températures aussi froides que –30 °C et parfois même plus.
Si elles devaient se retrouver chez nous par accident, les espèces tropicales qui n'ont pas cette capacité de résister au froid, ne réussiraient pas à passer l'hiver.