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Éléments du Jardin japonais

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L'eau symbolise le renouveau, le calme, l'émerveillement et la continuité
Photo : Jardin botanique de Montréal (Michel Tremblay)
L'eau, un élément important d'un jardin japonais
  • L'eau, un élément important d'un jardin japonais
  • La lanterne Yukimi-gata
  • Les ponts
  • L'amélanchier (zai furi boku)
  • Le pin (matsu)
  • Nelumbo nucifera 'An Tou Chun'
  • La pivoine arbustive (botan)
  • La prêle (takusa)
  • Malus baccata var. mandshurica
  • Les rhododendrons (tsutsuji)
  • Koi

Dans un jardin japonais, la pierre, l’eau et les végétaux se conjuguent pour créer une version idéalisée de la nature. Voici une description de ces différents éléments.

La pierre

Élément le plus important du jardin, la pierre symbolise la longévité et l’omniprésence des forces de la nature. Elle sert d’ancrage au paysage et modèle le relief qui rappelle les montagnes, les collines et les falaises abruptes du Japon.

Le terme japonais ishi gumi désigne l’art du placement des pierres dans un jardin, qui exige un grand savoir-faire.

Les pierres sont généralement regroupées en nombre impair de manière à donner un effet de perspective et de profondeur. Elles doivent être bien ancrées dans le sol. Souvent, on n’en voit qu’une faible portion, tel un iceberg qui pointe à la surface de l’eau.

Le choix du type de pierre utilisée marque une étape décisive dans la conception d’un jardin japonais. Après de nombreuses recherches, l’architecte paysager du Jardin japonais du Jardin botanique, Ken Nakajima, a trouvé dans les mines d’amiante de Thetford Mines, au Québec, les pierres tant convoitées : la péridotite et la pierre de serpentine, qui contiennent de l’olivine.

L’eau

Deuxième élément en importance, l’eau est omniprésente dans le Jardin et contribue à l’expression de la nature.

Tout au long de son parcours dans le Jardin, l’eau connaît plusieurs changements de rythme. Elle dévale la montagne en cascades, serpente dans les ruisseaux sinueux ou s’accumule dans l’étang, qui représente l’océan avec ses îles coiffées de pins.

Les carpes japonaises (koï ou nishikigoi)

Hôtes incontournables de l’étang dans un jardin japonais, les carpes animent de leur présence colorée les eaux qu’elles habitent.

Les premières carpes colorées apparaissent au 19e siècle en raison de mutations génétiques. Depuis, des éleveurs font des croisements de ces carpes afin d’obtenir des spécimens remarquables. Dans des concours très prisés au Japon et ailleurs, on juge ces poissons d’après leurs couleurs, leurs motifs dorsaux et la qualité de leurs écailles.

Les végétaux

Le choix des végétaux d’un jardin japonais se fait en fonction de l’intérêt qu’ils présentent tout au long de l’année. Ils contribuent à souligner le passage des saisons, l’un des principes fondamentaux dans l’aménagement d’un tel jardin. Chaque saison offre une atmosphère unique:

  • Le printemps incarne le renouveau. Les floraisons  abondent : bulbeuses printanières, magnolias, rhododendrons, amélanchiers suivi par les primevères, les pivoines et les iris.
  • L’été mise sur la sobriété. Des contrastes sont obtenus par les types de taille prodigués aux arbres et aux arbustes. On met aussi en valeur des végétaux aux feuillage variés qui arborent différentes nuances de vert.
  • L’automne rappelle le mouvement cyclique de toute la vie. Les coloris flamboyants des arbres, des arbustes et des herbacées vivaces rendent hommage à la saison chaude qui s’achève.
  • L’hiver, c’est le grand repos. Il met en valeur la silhouette des arbres et des arbustes. Les végétaux à feuillage persistant tels les conifères et les rhododendrons contrastent avec la blancheur de la neige.

Les Japonais et les Japonaises montrent une grande sensibilité face au cycle de la nature et savent en apprécier chaque moment.

Le pin (matsu)

Cet arbre symbolise la longévité. Certains des pins, comme ceux de l’une des îles de l’étang, sont  taillés chaque année pour maintenir une structure stylisée qui confère une personnalité propre à chacun des spécimens.

Avec son atmosphère feutrée, la pinède contribue à délimiter le jardin de promenade.

L’amélanchier

Au printemps, l’amélanchier charme par son abondante floraison blanche. L’été, il produit de petites baies bleues délicieuses, les amélanches, aussi connues sous le nom de « petites poires » au Québec. Son feuillage jaune-orangé est remarquable à l’automne, alors que l’hiver met en valeur son écorce argentée.

L’érable du Japon (momiji)

Très apprécié pour son feuillage finement découpé et ses magnifiques colorations automnales, l’érable du Japon occupe une place de choix dans l’aménagement des jardins japonais.

Le cerisier (sakura)

Au Japon, il existe des centaines de variétés de cerisiers. Leur floraison marque l’arrivée du printemps. C’est l’occasion de se réunir lors d’un pique-nique appelé ohanami, qui signifie « la contemplation des fleurs ».

Malgré les défis liés à la culture des cerisiers japonais dans le climat montréalais, notre jardin en compte une vingtaine, qui fleurissent généralement en avril. Les plus résistants sont les Prunus nipponica, var. kurilensis.

Le pommetier

Les pommetiers sont très bien adaptés au climat montréalais. Dans notre jardin, ils créent un effet similaire à celui des cerisiers japonais, fleurissant toutefois en mai plutôt qu’en avril.

Les rhododendrons

La floraison spectaculaire des rhododendrons au printemps habille le Jardin japonais de couleurs vives : rose, rouge-violacée, violet et blanc. Ces fleurs charment par leur délicatesse.

L’utilisation de variétés au port compact permet d’obtenir des effets de vallonnement grâce à une technique de taille appelée karikomi permettant la création de volumes sphériques (tamamono).

Le lotus (hasu)

Le lotus est une fleur liée au bouddhisme où elle symbolise la sagesse, l’humilité et la miséricorde. Cette plante fleurit magnifiquement et avec pureté malgré le fait qu’elle émerge des eaux boueuses.

Remarquable par sa corolle de grande dimension, la fleur de lotus s’épanouit en été pour offrir une vision éphémère de ses délicates nuances roses et blanches.

L’iris

L’iris occupe une place importante dans l’aménagement d’un jardin japonais. Sa floraison de la fin du mois de mai à la mi-juin se décline en nuances de bleu et de blanc. Le port gracieux de cette plante illustre bien la recherche de la beauté simple et raffinée de l’art japonais.

La pivoine arbustive (botan)

Originaire de Chine et introduite au Japon au 8e siècle, les pivoines arbustives fleurissent à la fin du printemps. Il existe une multitude de cultivars de pivoines obtenus par hybridation. Leur floraison ne dure que quelques jours et offre des nuances de rose, de mauve, de rouge et de jaune.

Le bambou (take)

Les bambous présents dans les jardins au Japon ne sont pas rustiques au Québec. Les bambous qui se trouvent dans notre jardin durant la saison chaude doivent donc être rentrés pour l’hiver.

Au Japon, le bambou est largement utilisé pour la fabrication d’objets utilitaires et décoratifs, y compris dans l’art des jardins. Il sert notamment à la confection de clôtures, qui se déclinent en de multiples styles.

La prêle (tokusa)

Dans la flore indigène du Québec nous retrouvons l’Equisetum hyemale communément appelé la prêle des tourneurs. Elle pousse dans les endroits marécageux.

On gagne à utiliser cette prêle rustique dans l’aménagement des jardins japonais, car son port vertical rappelle celui du bambou . La prêle est aussi fréquemment utilisée dans l’art floral japonais : l’ikebana.

Éléments architecturaux

Les ponts

Les ponts sont des endroits où il est agréable de s’attarder pour admirer la beauté du paysage.

Dans notre Jardin de promenade nous retrouvons deux ponts de bois en zigzag, appelés yatsuhashi, sept ponts de pierre ainsi qu’un pont de bois arrondi d’où l’on peut observer les carpes japonaises.

Les lanternes

Il existe plusieurs types de lanternes dans les jardins japonais.

Celles qu’on peut voir dans le Jardin de thé sont des lanternes Oribe de type ikekomi dôrô. Elles sont enfoncées dans le sol plutôt que d’y être déposées. Elles avaient pour fonction initiale de guider les invités au cours des cérémonies nocturnes.

La lanterne au bord de l’étang du Jardin de promenade est de type ashitsuki dôrô qu’on appelle lanterne Kotoji. Elle a été nommée ainsi parce que ses deux pieds rappellent l’accessoire en forme de fourche utilisé pour accorder le koto, un instrument de musique traditionnel japonais. La lanterne a un pied sur la terre et l’autre dans l’eau, ce qui symbolise l’interdépendance de ces deux milieux.

À l’entrée du pavillon japonais on retrouve la lanterne Nishinoya de type Tachi-doro qui veut dire avec un piédestal.

Du Soân au Sukiya

Les petits pavillons qui portent les noms de Soân et Sukiya sont des lieux propices à la contemplation. Ils sont situés à des endroits stratégiques offrant un point de vue agréable sur le jardin.

Un Soân était, à l’origine, un modeste abri recouvert d’herbe ou de chaume situé loin des rumeurs de la ville. Les poètes et les esthètes aimaient s’y retirer pour reprendre contact avec la nature.

Le belvédère Sukiya est habituellement un pavillon fermé utilisé pour la cérémonie du thé. Dans notre jardin japonais, il a été adapté pour les visiteurs et les visiteuses qui s’y arrêtent afin de profiter du paysage offert par les cascades, l’étang et le jardin.

La cloche de la paix

La cloche de la paix est l’expression du pacte d’amitié et de paix signé par la ville d’Hiroshima et la ville de Montréal pour souligner le jumelage des deux villes. Elle est l’œuvre de l’artiste Masahiko Katori.

Chaque année, une cérémonie commémore l'événement désastreux du 6 août 1945 lorsque la première bombe nucléaire a été larguée sur la ville d’Hiroshima tuant des milliers de personnes. À cette occasion, on fait sonner la cloche de la paix.