Réactions des animaux
La réaction comportementale face à l'herbe-à-chat semble étonnamment affaire de félins, mais elle n'est pas exclusive à la népétalactone. Plusieurs autres animaux ont été testés. Chiens, lapins, souris, rats et volailles ne répondent pas, mais les lions, tigres, léopards, lynx, pumas, etc., réagissent à la manière du chat domestique.
Une quinzaine de substances sont reconnues avoir un effet semblable chez les chats. Les actinidies, par exemple, produisent entre autres de l'alcool bétahényléthylique, un composé souvent utilisé dans les parfums dont certains sont depuis fort longtemps connus pour leur effet d'attraction sur les chats!
La népétalactone est-elle une substance hallucinogène? Elle semble n'être qu'un stimulant. Aucune dépendance ou effet nocif n'ont été observés. Des études démontreront peut-être une analogie avec des substances dites « sociales » secrétées par les différentes glandes des félins.
Mais la plante ne fabrique pas du népétalactone à grands frais métaboliques pour le bon plaisir des félins : elle se protège tout simplement des insectes phytophages (mangeurs de végétaux)!
Utilisations par l'humain
Chez l'humain, n'ayez crainte, la réaction n'est pas féline! Le Nepeta cataria est utilisé comme léger stimulant et antispasmodique. On l'emploie principalement pour faire baisser la fièvre car il provoque la transpiration sans élever la température du corps.
De la même manière, une infusion de cataire peut très bien remplacer le thé glacé comme rafraîchissement pendant de grandes chaleurs. On dit aussi qu'en Europe, avant l'introduction des thés orientaux, le thé à la cataire était très populaire pour son effet digestif. Aujourd'hui, à part dans les infusions ou pour la confection de feuilles confites, la cataire n'est plus considérée comme herbe culinaire. Cependant, il en était autrement avant l'avènement du frigo : elle servait de purificateur de la viande avariée. Un trempage de plusieurs heures dans une marinade composée d'eau et de cataire éliminait, semble-t-il, les fortes odeurs.
Texte adapté d'un article d'Édith Morin, Quatre-Temps, vol. 20, no.2.