Résumé de l'épisode
En 2018, la Canadienne Donna Strickland devient la 3e femme au monde à remporter un prix Nobel de physique, après Marie Curie et Maria Goeppert-Mayer… Ceci est l’histoire de l’une de nos illustres contemporaines qui a créé une technologie qu’on retrouve partout aujourd’hui, le laser. Tara Chanady, chercheuse au doctorat, et Xavier Watso, chroniqueur militant abénaki, nous expliquent comment Donna a été tokénisée.
Transcription de l'épisode 5 - Donna Strickland
Texte de l'exposition
1,86% : C'est la proportion de femmes qui ont reçu le prix Nobel de physique depuis sa création en 1895. Quatre femmes sur 222 lauréat.e.s au total. Donna Strickland a été la troisième à l’obtenir en 2018.
C’est souvent ce qui est évoqué en tout premier lieu quand son nom surgit dans une conversation. C’est vrai qu’il s’agit d’un exploit et qu’il est important de le souligner. Sauf que Donna, elle, se voit simplement comme une scientifique passionnée des lasers. C’est avec son directeur de thèse qu’elle publie ses travaux sur la technique d’amplification par dérive de fréquence, qui leur a valu le Nobel de physique. Cette technique, très utile dans la fabrication de pièces électroniques ou dans le domaine médical, permet de diriger une énergie extrêmement concentrée sur une toute petite surface.
« J'étais simplement là, je n’ai rien fait de différent. Il est inutile que je sois autre chose que moi-même. »
Comment célébrer les femmes qui sont de plus en plus présentes dans les hautes sphères académiques partout à travers le monde? Comment souligner leur travail, sans qu’elles ne soient à chaque fois obligées de devenir la porte-parole féminine de leur groupe? Doivent-elles soudainement représenter toutes les femmes et parler en leur nom, simplement parce qu’elles ont réussi à fracasser le fameux plafond de verre?
Depuis quelques années, quand des femmes et des personnes issues de la diversité réalisent quelque chose de remarquable, leur place dans l’espace public devient soudainement très grande. Et c’est tant mieux! La représentation positive permet de briser les stéréotypes et d’augmenter la confiance en soi des personnes issues des groupes qu’elles représentent. Par contre, si on ne parle d’une personne que parce qu’elle est issue d’un certain groupe ou qu’elle a une certaine identité, on minimise l’importance de ses accomplissements.
Plus il y aura de filles qui poursuivront des études en science, plus il y aura de chercheuses et de professeures dans les milieux académiques. Plus il y aura de femmes en lice pour les prix Nobel scientifiques, plus il y aura de lauréates. Et plus il y aura de cerveaux différents qui se penchent sur un problème, plus la science va progresser. En attendant, on peut célébrer les femmes en tant qu’humaines aux talents multiples et qui se passionnent pour ce qu’elles font. Donna, c’est simplement une scientifique, passionnée par les lasers.