Saviez-vous que?
La Sensitive est un Mimosa?
Le Mimosa est un Acacia?
Le Faux-acacia est un Robinia?
Les Chrysanthemum sont devenus, à quelques exceptions près, des Dendranthema, des Arctanthemum, des Leucanthemum?
Finalement, les botanistes sont revenus sur leur décision et ont redonné au chrysanthème des fleuristes son ancien nom de genre Chrysanthemum, mais en en changeant l'épithète de x morifolium à x grandiflorum.
Bienvenue au monde de la taxonomie (ou taxinomie, du grec taxis pour « classement » et nomos pour « loi »), cette science de la classification des êtres vivants qui utilise des systèmes, des codes et des règles pour se comprendre sur les plantes.
Nomenclature latine
Depuis Linné et la première édition du Species Plantarum (1753), le nom scientifique d'une plante comporte toujours deux mots au minimum, le genre et l'espèce, exprimés en langue latine. Bien que rébarbative pour la très grande majorité des gens, cette langue morte confère au domaine scientifique cette neutralité tant recherchée en communications.
Tout n'est pas simple pour autant. Ainsi, pour bien ordonner les quelque 250 000 espèces naturelles, les taxonomistes ont rassemblé les genres en familles, les familles en ordres, etc. et ont permis des subdivisions de l'espèce (les sous-espèces, les variétés, les formes). Le tout s'appelle un système de classification.
La distinction en familles, genres et espèces est basée sur la théorie de l'évolution par laquelle les phénomènes complexes d'hérédité et des mutations se manifestent.
Une famille regroupe des individus ayant des gènes et des traits communs car ils sont tous issus des mêmes parents. Une famille englobe généralement plusieurs genres et espèces.
Il y a plusieurs systèmes de classification, puisqu'il y a plusieurs taxonomistes intéressés à la chose, ce qui sème quelquefois la confusion au niveau des familles. Par exemple, certains estiment que les Fabacées, les Césalpinacées et les Mimosacées sont des familles bien distinctes, alors que d'autres les rassemblent simplement en sous-familles dans une famille unique, soit les Fabacées (ou Légumineuses).
Une autre source de confusion provient de ces plantes décrites et nommées deux fois, ou de ce nom attribué par erreur d'année en année à une plante ne correspondant pas à la description officielle.
De surcroît, après des études approfondies, un genre peut être subdivisé en plusieurs genres, ou une sous-espèces élevée au rang d'espèce. Il faut alors changer des noms de plantes, parfois bien connus, ceci engendrant souvent beaucoup de confusion et de frustration. Ces anciens noms deviennent des synonymes et apparaîtront à la suite du nom valide de la façon suivante : Chrysanthemum x grandiflorum (= Chrysanthemum x morifolium).
Jusqu'en 2003, le Jardin botanique de Montréal a utilisé le système du Russe A. Takhtajan. Depuis, en gérant l'inventaire de ses collections grâce à l'application informatique BG-BASE, le Jardin a adopté le système développé par Brummitt au Jardin botanique de Kew.
Les règles du jeu de la nomenclature botanique sont établies lors de congrès internationaux, tenus aux six ans, le premier ayant eu lieu à Paris en 1867. Chaque congrès amène une révision du Code international de nomenclature botanique, la bible, en quelque sorte, des taxonomistes.
Nomenclature horticole
En faisant des croisements entre espèces ou entre des individus d’une même espèce, l’humain a obtenu des variétés cultivées ou, plus précisément, des cultivars.
Depuis le 1er janvier 1959, le cultivar ne doit pas être en latin, tels les anciens ‘Roseum’, ‘Flore Pleno’, ‘Grandiflora’, etc. Il doit de plus être conservé dans sa dénomination d'origine; ainsi, Bergenia ‘Silberlicht’ ne devrait pas être vendu sous le nom de Bergenia ‘Silver Light’. Autre sujet à confusion, les hybrides entre deux espèces qui peuvent être enregistrés sous un nom de cultivar (Paeonia ‘May Apple’ : remarquez l'absence d'espèce) ou sous celui d'une nouvelle espèce (Lilium X hollandicum).
Nomenclature vernaculaire
Le nom vernaculaire tient largement du folklore, prend la couleur locale d'un lieu et est, la plupart du temps, imagé : voilà donc un moyen facile de retenir des noms de plantes.
Il faut considérer qu'une plante se verra attribuer un nom vernaculaire si elle fait partie du quotidien d'un peuple. Ainsi, une plante commune en Chine aura probablement un nom vernaculaire chinois, mais n'en aura ni en français, ni en anglais.
Suivant la même logique, une plante ni ornementale ni économique n'aura pas nécessairement de nom vernaculaire. À l'opposé, certaines plantes en possèdent une ribambelle : ainsi Arctium minus se voit donner les noms de petite bardane, amoureux, rhubarbe du diable, pipiques, piquants, herbe aux teigneux, etc. Finalement, plusieurs plantes très ornementales possèdent simplement, comme nom vernaculaire, leur nom latin de genre, quelquefois francisé : les bégonias, les iris, etc.
Règles à suivre
Dans cette jungle « nomenclaturale », il y a quelques règles élémentaires à suivre pour survivre : se fier avec circonspection aux noms latins, se défier des « variétés » de tout acabit, se méfier des noms vernaculaires traditionnels ou inventés de toute pièce et, en dernier recours... Consulter régulièrement son taxonomiste, ou du moins les quelques sources qu'il considère comme ses « bibles ».
Terminologie
Il est vrai que les termes botaniques peuvent parfois semer la confusion. Cependant, puisqu'il existe plus de 600 000 espèces de plantes, selon certains experts, il a bien fallu inventer un système de classification afin de pouvoir s'y retrouver! La distinction en familles, genres et espèces est basée sur la théorie de l'évolution par laquelle les phénomènes complexes d'hérédité et des mutations se manifestent.
Une famille regroupe des individus ayant des gènes et des traits communs, car ils sont tous issus des mêmes parents. Une famille englobe généralement plusieurs genres et ces derniers plusieurs espèces. Toute plante possède habituellement un genre et une espèce, selon la nomenclature binomiale établie par Linné. Une espèce est définie comme un groupe de plantes descendant d'un ancêtre commun et qui peuvent se reproduire entre elles, mais généralement pas avec les membres d'une autre espèce. Les caractéristiques génétiques uniques à cette espèce sont reproduites de génération en génération par leurs semences. Une variété est une plante individuelle à l'intérieur d'une espèce qui est suffisamment différente des autres membres de cette espèce. Les traits caractéristiques qui font que cette plante particulière est différente peuvent être reproduits de génération en génération par les semences.
Les textes sont adaptés d'un article d'Édith Morin paru dans la revue Quatre-Temps et par la suite mis à jour.