L'hiver est une saison difficile à traverser pour plusieurs plantes d'intérieur : la chaleur constante, l'air sec et le manque de lumière de nos maisons constituant des conditions auxquelles elles ne sont pas naturellement adaptées. Regardons de plus près comment diagnostiquer les symptômes de ces lacunes et les solutions pour y remédier.
Maximiser l'éclairage
La lumière est un agent essentiel à la bonne croissance des plantes; elle leur donne l'énergie nécessaire à la formation d'un feuillage luxuriant et d'une floraison abondante.
En général, les plantes vertes s'accommodent d'un apport quotidien de lumière de 12 à 14 heures, tandis que plusieurs plantes à fleurs (sauf celles préférant des jours courts, comme les chrysanthèmes et les poinsettias) bénéficieront de 14 à 15 heures de lumière pour initier leur floraison.
Lumière naturelle
De novembre à février, en raison des journées plus courtes et de l'intensité lumineuse réduite, vos plantes peuvent montrer des signes d'un manque de lumière : la distance entre les feuilles augmente, elles se décolorent et les feuilles nouvelles sont petites et jaunâtres, tandis que les plantes à feuillage panaché perdent graduellement leurs coloris. Dès les premiers signes d'étiolement de vos plantes, réduisez la température et essayez de fournir le maximum d'ensoleillement, en évitant d'obstruer les fenêtres avec des stores ou des rideaux.
Lorsque les journées rallongent et que la force du soleil augmente, en mars, il est temps de filtrer la lumière à l'aide de stores ou de rideaux ou d'éloigner les plantes des fenêtres. Un excès de lumière se manifeste par une décoloration progressive du feuillage et l'apparition de taches brunâtres. La rotation régulière des pots favorisera une croissance uniforme, la plante s'orientant vers la source de lumière.
Lumière artificielle
Il est possible de suppléer à un éclairage naturel insuffisant par une source de lumière artificielle. Les longueurs d'ondes importantes pour la photosynthèse correspondent au bleu et au rouge. La lumière rouge (660 nm) et le rouge lointain (735 nm) influencent l'allongement des tiges. La lumière bleue (435 nm) est responsable du développement des feuilles.
L'utilisation des ampoules et projecteurs à incandescence n'est pas à conseiller : énergivores, ils produisent beaucoup de chaleur. Lorsque placés trop près des plantes, ils risquent de brûler le feuillage et d'assécher rapidement le sol. Il est préférable de les utiliser comme éclairage d'appoint pour créer des effets esthétiques.
Les tubes fluorescents offrent plus d'avantages : ils dégagent peu de chaleur, produisent plus de lumière par watt et peuvent être placés très près des plantes (30 à 45 cm). Les tubes de type « blanc froid » (cool white) et « lumière du jour » (day light) diffusent beaucoup de bleu mais peu de rouge. Ceux de type « blanc chaud » (warm white) diffusent beaucoup de rouge mais peu de bleu. On peut tenter de couvrir le spectre complet en utilisant dans des fixtures doubles un néon de chacun des types. Les tubes conçus spécialement pour les plantes sont simples d'utilisation et procurent le spectre nécessaire à la croissance, mais ils sont dispendieux. La quantité de lumière émise par les néons diminuera graduellement avec le temps et il est recommandé de les remplacer annuellement.
Les lampes au mercure, au gaz halogène et au sodium constituent une bonne source de lumière mais sont moins accessibles aux particuliers en raison de leur coût élevé.
Contrôler la température et l'humidité
Température
La qualité de l'air ambiant influence la croissance des plantes. Durant l'hiver, le chauffage de nos maisons crée une atmosphère chaude et sèche. L'extrémité et le bord des feuilles se dessèchent et brunissent et il y a un risque accru de présence de tétranyques et d'autres ravageurs. Évitez donc de placer les plantes trop près des radiateurs et maintenez des températures légèrement plus fraîches. Une baisse de température de 3 °C durant la nuit est appréciée de la plupart des végétaux. Il faut éviter à vos plantes les courants d'air froid qui pénètrent par les portes et les fenêtres.
Humidité
Pour augmenter le taux d'humidité de l'air, plusieurs moyens s'offrent à vous : vous pouvez utiliser un humidificateur, regrouper les plantes sans qu'elles ne se touchent ou encore placer le pot sur une grande soucoupe remplie de gravier et d'eau. Il faut veiller à ce que la base du pot ne baigne pas dans l'eau, au risque de faire pourrir les racines. Un taux d'humidité relative de 40 à 60 % est bénéfique pour la majorité des plantes.
Diminuer les arrosages et la fertilisation
Portez une attention particulière à l'arrosage. Utilisez de l'eau que vous aurez laissé reposer durant quelques heures pour éliminer le chlore et pour qu'elle atteigne la température de la pièce.
Évitez d'arroser peu et souvent; il est préférable d'attendre que la terre de surface soit légèrement sèche et d'arroser en profondeur. Versez l'eau de façon à couvrir toute la surface du sol jusqu'à ce qu'elle s'écoule par les trous de drainage. Le surplus d'eau accumulé dans l'assiette devra être enlevé. Un excès d'eau par des arrosages trop fréquents lessive les nutriments, compacte la structure du sol et diminue les espèces d'air dans le terreau, entraînant l'asphyxie de la plante.
Fréquence des arrosages
Ne cherchez pas de normes recommandant le nombre d'arrosages nécessaires par semaine. La fréquence des arrosages doit s'accorder au stade de croissance, l'espèce, la grosseur et le type de pot, la température et l'humidité ambiante. Les substrats contenant beaucoup de mousse de tourbe retiennent mieux l'humidité que ceux contenant plus de terreau ou de sable, mais ils sont aussi plus difficiles à humecter lorsque desséchés. Les pots de plastique et les cache-pots diminuent les besoins d'arrosage, contrairement aux pots de terre cuite. Les arrosages sont tributaires également des conditions atmosphériques ambiantes : un appartement où l'air est sec et surchauffé fera augmenter la fréquence des arrosages.
On arrose et fertilise généralement plus fréquemment de mars à octobre, lorsque la plante est en croissance active, tandis que l'on diminue graduellement les apports d'eau et de fertilisant d'octobre à février, lorsque la croissance atteint son minimum. De nombreux horticulteurs recommandent même de cesser complètement la fertilisation entre octobre et février. Certaines plantes demandent une période de repos durant laquelle il faut réduire l'arrosage au minimum.
Attention à la sécheresse
Il faut éviter que le terreau et la plante ne se dessèchent totalement. Si votre plante souffre d'un manque d'eau, elle flétrit et les feuilles de la base jaunissent. Il suffit alors de lui ajouter de l'eau. Si la terre est difficile à humecter, vous pouvez : faire tremper le pot dans de l'eau durant plusieurs minutes ou jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de bulles d'air qui s'en échappent. Par la suite, rétablissez un rythme d'arrosage approprié. Lors d'un excès d'eau, les tiges et feuilles ramollissent et de petites taches brunes apparaissent. Pour aider à sécher un terreau trop humide, vous pouvez poser votre pot ou la motte de terreau sortie du pot sur un papier journal qui absorbera le surplus d'eau. Ensuite, replacez le pot dans sa soucoupe et laissez sécher le sol selon les besoins propres à la plante avant d'arroser à nouveau.
Il existe plusieurs plantes qui s'adaptent bien à nos maisons :
- Aglaonema
- Philodendron
- Aspidistra
- Sansevieria
- Schefflera
- Chlorophytum (plante araignée)
- Scindapsus (syn. Pothos)
- Ficus elastica (caoutchouc)
- Syngonium
- Haworthia
- palmiers Howea et Washingtonia
- Hoya
- Yucca et bien d'autres.