- 29 Janvier 2020 - Planétarium : Expérience, Tête-à-tête
C’est quoi un trou noir? Pourquoi Pluton n’est-elle plus une planète? Y a-t-il de la vie ailleurs dans l’Univers? Ce sont des questions qui reviennent régulièrement lorsqu’on s’intéresse à l’astronomie. Il existe une plénitude de ressources pour nous aider à y répondre, dont l’expérience unique offerte avec ses spectacles immersifs présentés au Planétarium. Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment le personnel du Planétarium s’y prenait pour réaliser des spectacles, pour vulgariser du contenu scientifique ou pour créer des univers?
L’expérience unique d’un planétarium
Les planétariums sont des théâtres particuliers. Alors qu’un théâtre de cinéma a un écran rectangulaire, un planétarium possède un écran hémisphérique sous lequel se trouvent les visiteurs. En utilisant des projecteurs et des ordinateurs de haute performance, il est possible de remplir l’écran d’images de synthèse, de vidéos et de représentations réalistes. On peut donc recréer des environnements comme le ciel étoilé et naviguer dans l’espace comme le ferait un vaisseau spatial. Cette capacité de projection jumelée à la forme du théâtre permet d’occuper la totalité du champ de vision du visiteur et contribue à l’immersion et au sentiment de présence.
L’immersion est la capacité pour un environnement virtuel de reproduire, le plus fidèlement possible, les conditions sensorielles que l’on expérimenterait dans le monde réel. Le sentiment de présence est, quant à lui, la sensation qu’a un individu de se sentir présent dans l’environnement virtuel qui est reproduit dans le théâtre. Ainsi, le visiteur qui assiste à une présentation dans un planétarium n’a pas le sentiment de se trouver dans un théâtre, mais plutôt à l’extérieur, dans un champ, sous le ciel étoilé.
Comment apprenons-nous?
Lorsque l’on construit de nouveaux spectacles, notre objectif est de vulgariser des concepts qui sont parfois très abstraits et hors de l’ordinaire. Nous devons donc nous poser la question : comment apprenons-nous l’astronomie? Les humains ne sont pas des machines qui répondent de la même façon lorsqu’on leur présente une nouvelle information. C’est pourquoi il existe plusieurs théories et modèles d’apprentissage. En muséologie, l’un des modèles les plus admis suggère qu’il y a trois modes d’apprentissage : cognitif, émotif et sensitif.
Les visiteurs usant du mode cognitif seront davantage captivés par les faits, dates, noms, statistiques, etc. Ce sont ceux qui, par exemple, aiment lire les textes d’une exposition. Ceux privilégiant le mode émotif seront captivés par le vécu des gens, leur mode de vie et leur contexte social. Ils souhaiteront avoir une présence humaine lors de leur visite (guide, démonstrations, etc.) Finalement, le mode sensitif définit ceux qui ont besoin d’agir, de toucher, pitonner, manipuler pour comprendre. Ils s’intéressent principalement au fonctionnement, aux techniques et aux matériaux.
Généralement, une personne ne se situe pas seulement dans l’un ou l’autre de ces modes. On va plutôt voir chez une personne un mode dominant et un mode secondaire.
La réalisation d’un spectacle
En écrivant et en réalisant un spectacle, on tient donc en compte ces facteurs. On cherche à créer des environnements visuels et sonores réalistes et crédibles pour les visiteurs en utilisant au maximum le pouvoir d’immersion et de sentiment de présence offerts par le planétarium. On s’assure aussi que le scénario touche au moins deux des trois modes d’apprentissages en faisant participer physiquement les participants, en racontant des histoires et, bien sûr, en présentant des objets et des phénomènes astronomiques. Voilà comment nous créons des univers pour que tout le monde ait du plaisir à explorer les confins de l’Univers connu.