- 19 Avril 2017 - Insectarium, Jardin botanique
Que la nature soit essentielle pour se nourrir et se loger, tous le conçoivent aisément. Mais saviez-vous que l’humain a également besoin de nature pour développer son plein potentiel cognitif, émotif et encore davantage ?
Une longue histoire
L’espèce Homo sapiens apparait sur la Terre il y a près de 200 000 ans. Au fil des siècles et des millénaires, l’humain évolue, au contact d’autres espèces vivantes et des environnements auxquels il doit s’adapter pour survivre. Ainsi, il développe des réflexes innés pour « lire » la nature et rapidement juger de ses capacités à répondre à ses besoins. Trouverais-je ici à manger, à me protéger des intempéries, à mettre ma famille à l’abri des prédateurs ?
Ces réflexes, nous les portons toujours en nous, bien que nous vivions maintenant dans des milieux plus urbains. Encore aujourd’hui, à la vue d’un paysage verdoyant, d’une mer infinie, de fleurs prometteuses de beaux fruits, tous les humains, de quelque pays qu’ils proviennent, ressentent une émotion positive, bienfaisante.
La biophilie, un concept méconnu
Voilà ce que l’entomologiste de Harvard, Edward O. Wilson*, a désigné en 1984 sous le nom de « biophilie ». Ce concept a été repris et précisé par plusieurs auteurs par la suite. On reconnaît maintenant que le contact avec la nature apporte une variété de bienfaits aux humains.
Dès l’enfance, le temps passé dehors permet de développer la curiosité intellectuelle, l’imagination créative, l’estime de soi ou la capacité de résolution de problèmes. Quant à eux, les jeux non dirigés réalisés dans des environnements naturels affinent la capacité de résolution de problèmes, les habiletés sociales et plus encore.
La preuve par le manque
De nos jours, plus de 50 % de la population mondiale vit dans les villes. Ce chiffre grimpe à 90 % dans les pays urbanisés. La perte de la relation intime avec les environnements naturels est la cause de plusieurs symptômes regroupés sous l’appellation « syndrome du déficit nature », tels que décrits par Richard Louv. Anxiété, dépression, troubles de l’attention, obésité, hypertension. Autant d’atteintes à la santé physique et mentale qui ont été soulagées suite à un contact avec la nature.
Vaste sujet
La recherche étudiant les effets bénéfiques de la nature sur le bien-être des humains en est à ses débuts. Chaque année apporte son lot de découvertes. Vous trouverez à la fin de cet article quelques références. Mais, ne courez aucun risque : sortez dehors, visitez Papillons en liberté et faites entrer par tous vos sens les messages de la nature. Pour votre plus grand bien !
*C’est ce même scientifique qui a inventé le terme « biodiversité »
Références
- KELLERT, Stephen R. & WILSON, Edward O. 1995. The Biophilia hypothesis. Island Press, 484 p.
- KELLERT, Stephen R. 2013. Birthright. People and Nature in the Modern World. Yale University Press. 242 p.
- LOUV, Richard. 2008. Last Child in the Woods. Saving our Children from Nature-Deficit Disorder. Workman Publishing Company. 390 p.