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Vivre dans la canopée

Paresseux dans l'habitat temporaire © Espace pour la vie (Claude Lafond)
Vivre dans la canopée

Vraiment paresseux? Eh bien non! Le paresseux est plutôt un mammifère remarquablement bien adapté à son mode de vie arboricole. C’est dans ce milieu, la canopée, qu’il vit, dort, mange, se reproduit et que la femelle prend soin de son bébé. L’espèce présentée au Biodôme, le paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus), est un animal de la taille d’un petit chien qui pèse environ 8 kg. Ses longues griffes recourbées, deux sur chacune des pattes avant et trois aux pattes arrière, lui permettent de se suspendre à l’envers. Ses articulations très mobiles, ses petites omoplates et la grande portée de ses membres avant et arrière lui permettent de se déplacer lentement, dans les hauteurs de la forêt tropicale humide d’Amérique du Sud. On parle d’une vitesse variant de 0,5 à 1,6 km/h.

Pourquoi le paresseux est-il lent?

Son style de vie au ralenti n’est pas un signe de faiblesse ou d’inaptitude, mais plutôt d’un mode de survie; le résultat de millions d’années d’adaptation sélective et d’évolution. Par exemple, les feuilles que mange le paresseux sont difficiles à digérer et donnent peu d’énergie. Or, sa température corporelle est moins élevée que celle des autres mammifères. Elle varie un peu comme celle des reptiles, selon la température de son environnement. Ainsi, son métabolisme est très lent, à peine 40 à 45 % de celui d’un mammifère de même taille. C’est donc un animal qui est devenu un expert en économie d’énergie.

Une fois par semaine

Même s’il peut perdre jusqu’à 8 % de son énergie lorsqu’il descend au sol, le paresseux doit le faire environ une fois par semaine pour déféquer. Il est alors très vulnérable aux prédateurs terrestres. Plusieurs insectes vivent dans la fourrure du paresseux. Lorsqu’il descend au sol, une espèce de papillon en profite pour aller pondre ses œufs dans les fèces. Une fois écloses, les larves consomment les crottes, se transforment et retournent éventuellement dans les poils d’un autre paresseux. Ces papillons, en déféquant dans le pelage, augmentent la concentration en azote qui permettrait la prolifération d’algues qui augmentent la capacité de camouflage du paresseux. Pas si mal, non?

Camouflage ou complément alimentaire?

Sa fourrure pousse à l’inverse de la plupart des mammifères, soit du ventre vers le dos, ce qui permet à l’eau de pluie de ruisseler en suivant les poils, mais sans mouiller la peau. Comme on l’a vu plus haut, plusieurs espèces d’algues poussent dans son pelage, lui procurant un bon camouflage durant la saison des pluies. On a récemment découvert que ces algues, riches en glucides et en lipides, ne serviraient pas seulement au camouflage, mais viendraient compléter le régime alimentaire des paresseux qui est à base de feuilles. Vraiment bien fait cet animal!

Dort-il vraiment de 15 à 20 heures par jour?

Une étude réalisée en captivité sur un proche parent de notre paresseux, le paresseux à 3 doigts, à l’aide d’un électro-encéphalogramme a évalué sa période de sommeil à environ 16 heures. Une autre étude réalisée en milieu naturel sur 3 individus a révélé des résultats assez différents, soit environ 10 heures de sommeil.

Ralentissez et devenez un peu paresseux!

Le paresseux a peut-être l’air nonchalant, mais il est vraiment bien adapté à son environnement. Pourquoi ne pas s’en inspirer pour ralentir le rythme de nos vies effrénées? Après tout, la lenteur est la force de cet animal et non sa faiblesse.

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