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Des insectes sous zéro

Mouche de neiges (Chionea sp.)
Credit: Insectarium de Montréal/André-Philippe Drapeau Picard
Mouche de neiges (Chionea sp.)
  • Mouche de neiges (Chionea sp.)
  • Papillon morio
  • Mouche des neiges
Des insectes sous zéro

Rédigé le 27 janvier 2016

Des fleurs à butiner, des feuilles à croquer, de la chaleur pour s’activer. L’été est la saison des insectes! Mais que se passe-t-il quand le mercure descend sous zéro? Voici certaines adaptations étonnantes développées par les insectes pour faire face à l’hiver.

La diapause

Une longue « pause » jusqu’au retour du beau temps, c’est la stratégie adoptée par la majorité de nos insectes. Pour traverser la saison froide, les voilà qui s’immobilisent, arrêtent de manger et ralentissent au maximum leur métabolisme, stoppant leur croissance et autre activité. La diapause permet aux insectes de réduire leurs besoins en énergie, le temps que la nature redevienne généreuse.

Dès la fin de l’été, il faut préparer la période de diapause. Les jours de plus en plus courts informent les insectes qu’il est temps d’accumuler des réserves de gras, source d’énergie. Puis, à l’approche de l’automne, ils partent à la recherche d’un abri confortable pour y passer les durs mois à venir. Le papillon morio, par exemple, choisit de s’insérer sous l’écorce d’un arbre. D’autres insectes cacheront leurs œufs dans le sol ou sous les troncs morts où ils passeront l’hiver. Mais, aussi efficace soit-elle pour passer inaperçu, ces cachettes ne suffisent pas pour se protéger du gel! Il leur faut donc produire un antigel, du glycérol, qui empêche les cristaux de glace de détruire leurs cellules. Les voilà maintenant prêts à attendre patiemment l’arrivée du printemps.

La migration

Comme quelques autres papillons, le monarque adopte la stratégie de la fuite!  Exploit chez les migrants, il parcourt près de 4000 km pour se rendre jusqu’aux montagnes dela Sierra Madre occidentale au Mexique. Pour traverser cet immense territoire, il faut faire le plein de nectar tout au long du trajet!   Phénomène surprenant, pour éviter toute perte d’énergie à cette étape cruciale, la génération migratrice de monarques ne complète pas le développement de son système reproducteur. Il faudra le retour des beaux jours pour ce faire. Entre temps, les monarques demeurent presque immobiles, suspendus en grappes aux branches des sapins oyamel, dans l’attente d’un renouveau.

L’activité

La mouche des neiges est un de rares insectes à continuer d’être actif durant l’hiver. Sa stratégie?  Ne pas avoir à se nourrir, imprégner ses muscles et autres tissus d’un antigel efficace et se déplacer avec de robustes pattes, adaptées à la neige. Comme l’énergie est une ressource comptée, mâles et femelles ne perdent pas de temps en préliminaires. Dès qu’ils se trouvent, ils passent tout de suite à l’accouplement. Il faut dire que cette mouche vit dans un microhabitat très spécifique. Là, sous la couche de neige, elles y trouvent des températures plus douces et plus constantes. 

La capacité d’adaptation à l’hiver des insectes est tout simplement surprenante!  

 

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