- 1 Juin 2016 - Biodôme : Portrait d'animal
L’écosystème du golfe Saint-Laurent s’est enrichi d’un nouvel habitat de méduses lunes, des invertébrés spectaculaires à observer et fascinants à découvrir. Pour mieux comprendre les prouesses techniques requises pour assurer leur bien-être, laissez-moi vous présenter leur nouvel environnement.
Des animaux primitifs
Invertébrés marins dont l’origine remonte à plus de 500 millions d’années, les méduses appartiennent au même groupe taxonomique que les coraux et les anémones. Elles sont constituées d’eau à plus de 95 % et ont l’apparence d’une cloche gélatineuse, sous laquelle pendent des tentacules servant à se défendre et à récolter des particules nutritives : plancton, larves de poissons, etc. Ces créatures fascinantes n’ont ni cerveau ni système spécialisé pour la digestion, la régulation de leur contenu en minéraux, la circulation, l’excrétion et la respiration. Seul un système nerveux primitif leur permet de détecter certains stimuli comme le contact physique et la lumière.
Au fil de l’eau
Leur capacité de déplacement est limitée à des pulsations de leur ombrelle, insuffisantes pour lutter contre les courants. Elles dérivent donc au fil de l’eau, généralement près de la surface. Les méduses ont peu d’ennemis, à part quelques prédateurs (certains thons, la tortue luth et le poisson-lune). En présence de pollution ou d’un réchauffement des eaux, leurs populations peuvent exploser, affectant les bancs de poissons par leur surconsommation de plancton et de larves. Elles peuvent aussi contrarier les humains en bloquant certaines infrastructures et en envahissant les plages touristiques.
Clonage ou division
Il existe de 1500 à 2000 espèces de méduses, mais seulement 56 espèces colonisent les milieux côtiers canadiens, dont la méduse lune (Aurelia aurita). Les méduses sont de sexe mâle ou femelle. Lors de la reproduction, les œufs et les spermatozoïdes sont relâchés dans l’eau, où survient la fécondation. De minuscules larves planctoniques naissent, puis dérivent un certain temps, avant de se fixer au fond de l’océan pour se transformer en un polype semblable à une minianémone de mer. Ce polype pourra en produire d’autres par clonage (bourgeonnement), ou se diviser transversalement, formant de petits disques libres qui se métamorphoseront par la suite en méduses.
Vivre en captivité
Bien que présentées dans plusieurs institutions zoologiques, les méduses demeurent fragiles, à cause de leur consistance gélatineuse et de leur mode de vie. Inadéquats, les aquariums traditionnels requièrent des équipements spécialisés pour les maintenir en suspension dans l’eau, sans qu’elles heurtent les parois et se blessent. Un léger courant circulaire et laminaire est créé dans les bassins de présentation de forme cylindrique ou circulaire, entraînant les méduses dans un mouvement giratoire, tout en les éloignant des parois. En captivité, les méduses sont surtout nourries de petits organismes planctoniques provenant d’élevages ou congelés. On peut les reproduire en prélevant et mettant en contact les œufs et les spermatozoïdes, et en permettant aux larves naissantes de se fixer sur des plaques rigides, disposées dans des aquariums adaptés pour perpétuer leur cycle.
Voir aussi : Une richesse insoupçonnée