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La traversée à bord du Laurence M. Gould

Pêche au chalut
Credit: © Thomas Desvignes
Pêche au chalut
La traversée à bord du Laurence M. Gould

Le Laurence M. Gould est un brise-glace de 70 m de long qui a une autonomie en mer de 74 jours.  Sa vitesse maximale est d’environ 25 km/h. De ma couchette supérieure, j’entends des sons parfois inquiétants, mais bon ça ne semble pas être hors de l’ordinaire pour l’équipage.  Parfois, une glace dérivante cogne la coque du navire solidement… Je profite quand même de la croisière pour lire sur l’écologie et la biologie des espèces qui feront mon quotidien pour les prochaines semaines. J’entrecoupe mes lectures de promenades vivifiantes sur le pont.

Le bateau-taxi

Au hasard des conversations lors des repas, j’apprends que nous ne nous dirigeons pas directement à la station Palmer mais plutôt vers une base argentine pour y laisser deux compagnons de voyage géologues qui iront travailler avec une équipe de l’Argentine. Arrivés au lieu de rencontre, le temps est plutôt venteux et froid et la nuit approche. Malgré tout, une embarcation pneumatique sera mise à la mer et se dirigera aux abords de la station pour y laisser les deux géologues et leurs équipements.  L’opération est périlleuse, mais ça ne semble pas déranger outre mesure les opérateurs.

La pêche à Lowe Island

L’aller et le retour complétés, on reprend notre course et à ma grande joie, la destination suivante est le lieu de pêche de Lowe Island.  La pêche se déroulera selon un cycle de 12 h, je serai de l’équipe de nuit. J’ai choisi cette plage horaire, car mes lectures m’ont appris que les poissons des glaces se capturent généralement la nuit.  À bord, six bassins isothermiques d’un mètre cube destinés à recevoir les poissons capturés sont mis en eau. L’eau y circule en circuit ouvert et des bulleurs y sont installés afin d’assurer un bon approvisionnement en oxygène. Le chalut est déployé dans une zone de 250 m de profondeur, les traits de chalut dureront quinze minutes alors que la descente et la remontée en prendront plus de trente chacune.  23 h : premier coup de chalut, je suis prête, affublée d’un casque muni d’un habit de survie, de vêtements imperméables et d’énormes gants bleus.  Mon travail sera de transférer rapidement du chalut aux bassins les poissons qui seront capturés. Toutes les opérations et les donnés de profondeur, la vitesse, longueur de câble, la tension et la durée des opérations peuvent être suivis en direct sur écrans géants.  Ça y est, on remonte la première cargaison!  La première chose qui me frappe est cette odeur.  Une odeur qui malgré mon expérience antérieure ne m’est pas familière. Cette odeur particulière me suivra partout durant ma traversée.

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