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L'éclipse de Soleil du 8 avril 2024

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L'éclipse du 8 avril 2024 est totale dans une bande de terrain allant du Pacifique à l'Atlantique et passant par le Mexique, les États-Unis, et l'Est du Canada. Ailleurs en Amérique du Nord et dans les Caraïbes, on peut assister à une éclipse partielle de Soleil.
Crédit photo : Planétarium | Espace pour la vie
20240408 Éclipse totale - Carte globale FR
  • 20240408 Éclipse totale - Carte globale FR
  • 20240408 Éclipse totale - Carte Amérique du Nord FR
  • 20240408 Éclipse totale - Carte Montréal FR
  • 20240408 Éclipse totale - Carte Québec méridional FR
  • 20240408 Éclipse totale - Carte Fer-à-Cheval Doré FR

Le lundi 8 avril 2024 se produira une éclipse totale de Soleil. La zone d’éclipse totale prend la forme d’un corridor large d’environ 200 kilomètres mais long de plus de 14700 kilomètres, s’étirant du Pacifique à l'Atlantique en passant par le Mexique (États de Sinaloa, Nayarit, Durango et Coahuila), les États-Unis (du Texas au Maine), le sud et l’est de l’Ontario (en bordure des lacs Érié et Ontario, et le long du Saint-Laurent), le sud du Québec (Montréal, Montérégie, Estrie, Centre-du-Québec, Beauce), le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve. C'est la première éclipse totale de Soleil à se produire au Canada depuis le 26 février 1979 !

Après avoir touché la surface de la Terre au lever du Soleil dans l’océan Pacifique Sud, 3200 kilomètres au sud de Honolulu, l’ombre de la Lune remonte graduellement vers le nord-est, parcourant d’abord plus de 6800 kilomètres sans rencontrer de terre émergée. Elle atteint finalement le continent nord-américain au niveau de la ville de Mazatlán (État de Sinaloa) sur la côte Mexicaine; l’ombre traverse ensuite les États de Durango et Coahuila, avant d’entrer aux États-Unis. Elle parcourt successivement le Texas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Missouri, l’Illinois et l’Indiana (effleurant au passage quelques comtés de l’ouest du Kentucky), puis l’Ohio avant de survoler les lacs Érié et Ontario et la péninsule du Niagara, touchant leurs rives ontariennes ainsi que celles de la Pennsylvanie et de l’État de New York. L’ombre lunaire poursuit sa trajectoire le long de la vallée du Saint-Laurent, atteignant le sud du Québec près de Montréal. Elle touche la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec et la Beauce, ainsi que le nord des États du Vermont et du New Hampshire, avant de traverser le Maine. L’ombre repasse ensuite en territoire exclusivement canadien, traversant le Nouveau-Brunswick puis le nord-ouest de l’Île-du-Prince-Édouard avant de franchir le golfe du Saint-Laurent pour atteindre Terre-Neuve. La bande de totalité retourne alors dans l’océan Atlantique Nord où elle parcourt encore 2400 kilomètres avant de quitter définitivement la surface de la Terre au coucher du Soleil.

L’éclipse totale est d’une durée théorique d’environ 2 min 3 s aux extrémités de sa trajectoire, sur la ligne centrale de l’éclipse. Au point d’éclipse maximale, situé près de la ville mexicaine de Torreón (État de Durango), cette durée atteint toutefois 4 min 28 s.

Hors de la bande d’éclipse totale, dans une vaste zone couvrant presque toute l’Amérique du Nord (hormis une partie du Yukon et presque tout l’Alaska), l’Amérique centrale et les Caraïbes, ainsi que le Groenland et l’Islande, on pourra observer une éclipse partielle de Soleil. Au Canada, le phénomène se déroule entre la fin de la matinée, dans l’Ouest, et la fin de l’après-midi, dans l’Est. Le moment précis de l’éclipse, sa durée et le pourcentage maximum de la surface du Soleil cachée par la Lune dépendent des coordonnées géographiques et de l’altitude du lieu d’observation. De façon générale, l’éclipse partielle sera plus profonde pour les localités les plus proches de la bande de totalité.

Aux limites de la bande de totalité

La situation se complique dans les régions proches de la limite nord ou de la limite sud de la bande de totalité. La Lune n’est pas une sphère parfaitement lisse et égale : la présence de relief (montagnes, crevasses et vallées) sur le pourtour de notre satellite (aussi appelé limbe) permet à la brillante surface du Soleil d’être encore visible un peu plus loin à l’intérieur de la zone d’ombre théorique. En somme, les limites nord et sud de la bande de totalité tracées sur les cartes ne sont pas définies avec une précision absolue, tranchées au couteau : il reste en quelque sorte une zone d’incertitude de plusieurs centaines de mètres où il est possible, voire probable, que l'éclipse ne soit pas tout à fait totale.

Il est donc préférable de se trouver quelques kilomètres plus loin à l’intérieur de la bande de totalité, pour s’assurer de bel et bien observer une éclipse totale, et pour que la durée de la totalité soit plus significative — quelques dizaines de secondes au lieu de quelques secondes à peine. Les premiers kilomètres sont les plus importants; il n’est pas nécessaire de se rendre jusqu’à la ligne centrale de l’éclipse : il suffit de se trouver à l’intérieur de la bande de totalité, avec un certain coussin de sécurité.

L’éclipse du 8 avril 2024 est problématique à cet égard, puisque les limites nord ou sud de la bande de totalité traversent plusieurs villes et agglomérations urbaines importantes. Ainsi, au Québec, la limite nord de la bande de totalité traverse l’île de Montréal d'ouest en est. D’après les données du recensement canadien de 2021, nous estimons que 45 pour cent de la population de la Région métropolitaine de recensement de Montréal (qui correspond à peu de chose près à la Communauté métropolitaine de Montréal) se trouve HORS de la bande de totalité, soit 1,937 million personnes sur une population de 4,292 millions d’habitants; il s’agit essentiellement des résidents de Laval et de la couronne Nord, mais aussi des personnes habitant l’extrémité est de l’île de Montréal.

Dans la région Centre-du-Québec, les agglomérations de Drummondville et Victoriaville chevauchent aussi la limite nord de l’éclipse, avec certains secteurs qui se retrouvent dans la bande de totalité, d’autres tout juste à l’extérieur.

En Ontario, la très populeuse région du Fer à cheval doré (Golden Horseshoe, environ 8 millions d’habitants) est coupée en deux par la limite nord de l’éclipse totale : la ville de Hamilton et la municipalité régionale de Niagara se trouvent presque entièrement dans la zone d’éclipse totale, alors que la ville de Toronto et les municipalités régionales de Peel (Mississauga, Brampton) et de Durham (Oshawa, Pickering, etc.) sont dans la zone d’éclipse partielle.

La situation à Montréal

Les circonstances de l'éclipse totale, sa durée par exemple, varient énormément d’un endroit à l’autre sur l’Île de Montréal. La totalité dure plus longtemps mais augmente plus graduellement à mesure qu’on se rapproche du centre de la bande de totalité.

Rappelez-vous ceci : pour vivre à plein le phénomène de l’éclipse totale de Soleil, il faut OBLIGATOIREMENT se trouver DANS la bande de totalité. Même tout juste à l’extérieur, le Soleil n’est pas complètement caché par la Lune, et la nuit en plein jour ne se produit pas. Une éclipse partielle à 99,99 % n’équivaut pas à « 99,99 % de l’expérience » d’une éclipse totale : il manquera toujours la magie de la totalité !

Tables et cartes

Consultez notre tableau donnant les circonstances de l’éclipse de Soleil pour plusieurs villes du Québec, du Canada et des États-Unis.

  • Carte globale de la visibilité de l'éclipse 8 avril 2024. (PDF 627 ko)
  • Carte de la visibilité de l'éclipse du 8 avril 2024 en Amérique du Nord. (PDF 637 ko)
  • Carte de la visibilité de l'éclipse du 8 avril 2024 dans la région de Montréal. (PDF 1,51 Mo)
  • Carte de la visibilité de l'éclipse du 8 avril 2024 dans le sud du Québec. (PDF 1,97 Mo)
  • Carte de la visibilité de l'éclipse du 8 avril 2024 dans la région du Fer-à-Cheval Doré (Toronto et péninsule du Niagara). (PDF 2,69 Mo)
  • Carte du ciel au moment de la totalité, éclipse solaire du 8 avril 2024. (PDF 222 ko)