Les argiopes ne sont pas dangeureuse et ne s'attaquent pas aux gens. On rapporte toutefois de rares cas de morsures, douloureuses mais sans conséquence, chez des gens qui ont manipulé ces araignées. Certaines personnes peuvent aussi être allergiques aux substances transmises par ces araignées lors de morsures. On évitera donc de les prendre à mains nues.
Ces araignées sont des prédateurs très actifs qui se nourrissent d'une foule d'insectes. Elles peuvent ainsi contribuer naturellement au maintien de l'équilibre écologique de votre jardin.
Comportements particuliers
L'argiope femelle assure la protection de sa progéniture en pondant ses œufs dans une bourse douillette. Elle commence par sécréter une masse de soie dans laquelle elle dépose ses œufs. Elle couvre ensuite cet amas suspendu de plusieurs couches de fils de types différents. Pour compléter le travail, elle fabrique un revêtement extérieur dont la texture rappelle celle du papier. Ce recouvrement et l'espace rempli d'air qu'il crée dans le sac confèrent à cet abri de bonnes propriétés isolantes. Il faut compter plusieurs heures pour terminer la fabrication du sac à œufs. On peut le voir accroché bien en vue dans la toile ou attaché dans les herbes à proximité.
Chez A. aurantia, le sac prend la forme d'une sphère plus étroite à une extrémité, mesurant de 20 à 25 mm de long. Celui de A. trifasciata a plutôt l'apparence d'une cuvette.
Expertes fileuses de soie, les argiopes tissent de magnifiques toiles verticales pouvant atteindre une soixantaine de centimètres de diamètre. Elles fabriquent généralement ces pièges à différentes hauteurs, dans les herbes hautes ou les arbustes, de mai à septembre.
L'élément caractéristique de la toile des argiopes est le stabilimentum, une structure en zigzag qui traverse de haut en bas le centre de l'ouvrage. Cette structure apparaît habituellement sur les toiles des deux espèces d'argiopes que l'on trouve au Québec, mais elle est moins marquée et parfois absente chez A. trifasciata. La fonction du stabilimentum reste encore incertaine, mais diverses hypothèses ont été émises à ce sujet. Il pourrait renforcer la solidité de la toile, signaler la présence du piège aux oiseaux afin qu'ils évitent de voler au travers, ou encore camoufler l'araignée immobile en son centre. Il servirait probablement aussi à attirer certains insectes.
Lorsqu'on aperçoit une argiope, il s'agit généralement d'une femelle. Seules les femelles construisent les grandes toiles caractéristiques du groupe. L'argiope mâle, moins facile à repérer, tisse une petite toile en périphérie de celle de la femelle. Elle y guette ses proies et attend que sa partenaire soit réceptive à l'accouplement.
En position d'attente sur sa toile, la femelle de A. aurantia place ses pattes deux par deux, ce qui semble réduire leur nombre à quatre plutôt que huit. Si l'araignée est dérangée, elle fait vibrer sa toile, probablement pour se faire plus menaçante. Dans les cas où l'intrus persiste, elle se laisse tomber au sol.