Le tucunaré est plutôt sédentaire. Lorsque les proies commencent à se faire rares, il peut faire des migrations qui ne dépassent cependant pas une quarantaine de kilomètres.
Il a aussi tendance à être très territorial, particulièrement lorsqu'il défend son nid et ses petits; il ne laisse alors aucun autre poisson s'approcher.
Dans les années ’80, une équipe de chercheurs canado-brésilienne dont faisait partie Robert Davidson, chercheur au Biodôme de Montréal, a mis en évidence le lien qui existe entre le déboisement des forêts de l’Amazonie et la contamination des cours d’eau par le mercure. Ils ont découvert que la mise à nue des sols permettait la libération du mercure qui s’y était accumulé de façon naturelle depuis des millénaires. Ce mercure est transporté par les pluies et, lorsqu’il se retrouve dans le milieu aquatique, il est incorporé à la chaine alimentaire sous forme de méthyl-mercure.
Les espèces piscivores comme les tucunarés sont celles qui accumulent le plus de mercure. C’est le phénomène de bioamplification trophique. En voici le mécanisme :
Le méthyl-mercure est d’abord absorbé par les plantes aquatiques. Comme le mercure s’élimine difficilement de l’organisme, les herbivores absorbent le mercure que les plantes ont accumulé. Les carnivores, qui mangent ces herbivores, vont à leur tour accumuler le mercure contenu dans leurs proies. Les grands carnivores, comme les tucunarés, qui se nourrissent de ces petits carnivores, sont donc ceux qui contiennent le plus de mercure.