On compte plus de 4 750 espèces de lycénides dans le monde. Certaines espèces ont une large distribution et sont communes, mais plusieurs papillons de cette famille ont des habitats très spécifiques et sont rares.
Plusieurs espèces ont des liens particuliers avec des fourmis (myrmécophilie). Ces dernières protègent les chenilles des prédateurs et des parasites. En échange, les chenilles produisent des sécrétions sucrées dont se nourrissent les fourmis. Ces substances sont élaborées par des glandes spéciales situées dans l’abdomen des chenilles.
Le très joli bleu mélissa (Lycaeides Plebejus melissa samuelis) compte parmi les vedettes de la liste des espèces menacées en Amérique du Nord. Il est devenu peu commun (disparu selon certains) dans le sud-ouest de l’Ontario après la disparition du lupin vivace, la seule plante dont se nourrit la chenille du bleu mélissa. Des experts, en lien avec le zoo de Toronto, visent à réintroduire ces deux espèces dans la province.
Le lutin des tourbières (Callophrys lanoraieensis) vit essentiellement dans les tourbières à sphaignes où croissent des épinettes noires. La chenille s’alimente des aiguilles de ce conifère. L’espèce doit son nom latin au fait qu’elle a été décrite pour la première fois à partir de spécimens récoltés dans la tourbière de Lanoraie, au Québec.
L’alimentation du moissonneur (Feniseca tarquinius) détermine aussi son habitat. Il vit dans les lieux où poussent des aulnes, car ces arbustes abritent les pucerons lanigères qui constituent sa nourriture. La chenille mange directement les pucerons, alors que le papillon s’alimente surtout du miellat produit par ces insectes.