Décembre marque le retour de Vénus dans le ciel du soir. Mais la brillante planète n’est pas seule : les longues nuits du solstice d’hiver nous donnent également l’occasion de voir Mars, Jupiter et Saturne, et même une belle pluie de météores qui viendra couronner le tout.
Voilà près de onze mois qu’on ne l’a pas vue dans le ciel du soir : Vénus réapparaît graduellement au crépuscule au cours de décembre, après être passée derrière le Soleil en octobre dernier. Aux jumelles d’abord, puis à l’œil nu, scrutez l’horizon sud-ouest peu après le coucher du Soleil, à la recherche d’un point brillant qui transperce la clarté du ciel. À partir de quelle date arriverez-vous à repérer l’Étoile du Soir? À mesure que les jours passent et que Vénus s’écarte davantage du Soleil, cet exercice deviendra plus facile, mais un horizon bien dégagé demeure essentiel pour y parvenir. Le 22 décembre, 30 minutes après le coucher du Soleil, essayez de voir le mince croissant lunaire qui reposera 6 degrés à droite de Vénus.
Ce retour de l’Étoile du Soir nous fait presque oublier la présence discrète de Mars dans le même secteur du ciel. En effet, la planète rouge est encore visible en début de soirée : vous la remarquerez aisément à la fin du crépuscule, vers 18 heures, une quinzaine de degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest. Le 24 décembre, deux jours après avoir rendu visite à Vénus, le croissant lunaire est suspendu 6 degrés à la droite de Mars. Puisqu’il se trouve maintenant plus haut dans le ciel, la lumière cendrée qui illumine doucement la partie sombre du disque lunaire est remarquable : admirez-la à l’œil nu, mais aussi à travers une paire de jumelles ou dans un petit télescope.
Mars se couche au sud-ouest vers 19h30, et c’est Jupiter qui prend la relève un peu plus tard en soirée. Au début de décembre, la brillante planète apparaît au-dessus de l’horizon est-nord-est vers 22h30 et culmine au sud vers 5 heures du matin; à la fin du mois, Jupiter se lève vers 20h30 et culmine vers 3 heures. Dans la nuit du 11 au 12 décembre, la Lune gibbeuse décroissante passe sous Jupiter. La brillante planète se trouve actuellement dans la constellation du Lion, un peu à la droite de Régulus. Jupiter entreprend son mouvement rétrograde le 9 décembre. Au cours des mois suivants, la planète semble rebrousser chemin parmi les étoiles : Jupiter s’éloigne de Régulus et repart vers l’ouest en direction du Cancer. Le début du mouvement rétrograde de Jupiter signale l’arrivée prochaine de la planète à l’opposition, le 6 février 2015.
Saturne est également de retour après son passage derrière le Soleil. La planète aux anneaux réapparaît à l’aube, très bas à l’horizon sud-est. Le matin du 19 décembre, le mince croissant lunaire est suspendu à 5 degrés au-dessus de Saturne.
Une pluie de météores classique
Les nuits de décembre sont nettement moins confortables que celles du mois d’août, et on comprend aisément pourquoi la pluie de météores des Géminides est moins connue que les fameuses Perséides. Dommage, car les étoiles filantes des Géminides sont réputées pour être plus abondantes que leurs cousines du mois d’août, en plus d’être nettement plus lentes.
Cette année, les Géminides atteignent leur maximum vers 7 heures (heure de l’Est) le matin du 14 décembre. On peut s’attendre à une très belle prestation de leur part en soirée le 13 : sous un ciel de bonne qualité, loin des sources de pollution lumineuse, on pourrait compter près d’une cinquantaine de météores à l’heure, avant que ne se lève le dernier quartier Lune vers 23h30 HNE. La soirée du 14 sera également favorable; la Lune se lèvera alors à minuit et demi. Les nuits précédentes et suivantes sont également à considérer, même si les météores seront beaucoup moins abondants.
Les nuits les plus longues
Le solstice aura lieu le 21 décembre à 18h03 HNE. Ce jour-là, à Montréal, le Soleil se lève à 7h31 et se couche à 16h14, pour 8 heures et 43 minutes d’ensoleillement théorique. Ce sera la journée la plus courte de l’année et, réciproquement, la nuit la plus longue. Par contre, cela ne correspond pas au coucher de Soleil le plus tôt, ni au lever de Soleil le plus tardif, en raison de la différence entre l’heure solaire vraie (l’heure des cadrans solaires) et l’heure civile (celle donnée par nos montres), différence qui a la particularité de changer rapidement à cette période de l’année. En l’espace de quelques semaines, toutes les heures de clarté se décalent de plusieurs minutes vers la seconde moitié de la journée.
À Montréal, le coucher de Soleil le plus tôt se produit à 16h11 et survient quelques jours avant le solstice, vers le 10 décembre; le lever de Soleil le plus tardif a lieu quant à lui à 7h34 aux environs du 2 janvier. On observe un décalage similaire partout aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord.
Les longues nuits du solstice d’hiver nous donnent le temps d’apprécier le passage des étoiles. En soirée, les constellations d’automne cèdent tranquillement leur place à celles d’hiver. Le Grand Chien, où scintille Sirius, la plus brillante étoile du firmament, est la dernière constellation de l’Hexagone d’hiver à se lever au sud-est : il apparaît entièrement au-dessus de l’horizon dès 23 heures au début du mois, et à 21 heures à la fin de décembre. Et lorsque l’aube commence à poindre, vers 6 heures du matin, ce sont les constellations du printemps, comme le Lion, la Vierge et la Grande Ourse, qui culminent au sud et occupent le centre de la scène céleste.
Bonnes observations !