Le mois le plus court de l’année, même s’il ne réserve aucune surprise notable, voit le retour encore timide des planètes les plus proches de la Terre. C’est un bon moment pour les repérer, afin d’apprécier leur évolution au cours des prochaines saisons. Profitez de ce spectacle sous un ciel cristallin comme seul l’hiver est capable de nous en offrir.
Le discret retour de Vénus
Invisible depuis le début du mois de décembre dernier, Vénus s’extirpe lentement des lueurs du Soleil et devient graduellement l’Étoile du Soir. Elle reste néanmoins très difficile à distinguer dans les lueurs du crépuscule, particulièrement au début du mois. Vous pouvez tenter votre chance en choisissant un horizon ouest-sud-ouest bien dégagé, où apparaît un petit point lumineux 20 à 30 minutes après le coucher du Soleil; faites vite, car Vénus disparaît à son tour très rapidement sous l’horizon. Pour vous aider, remarquez le soir du 16 février un très mince croissant lunaire qui se place à moins de 2 degrés au-dessus de Vénus, au ras de l’horizon. Jour après jour, le défi devient de moins en moins relevé, alors que notre voisine s’élève de plus en plus haut dans le ciel du soir. Elle continuera ainsi son ascension jusqu’à la deuxième moitié du mois de mai.
Une planète rouge bien matinale
Les lève-tôt préféreront admirer le retour de Mars, qui chemine tranquillement vers son opposition du 27 juillet prochain. D’ici là, la Terre rattrape peu à peu la planète rouge sur son orbite, diminuant ainsi la distance qui nous en sépare. Le diamètre de Mars augmente, et son éclat commence enfin à la distinguer au-dessus de l’horizon sud-sud-est dès 4 heures du matin. En première partie de mois, la petite bille rouge flirte proche des pinces du Scorpion, passant même du 7 au 16 à moins de 6 degrés au nord d’Antarès. C’est l’occasion parfaite pour comparer leur couleur et leur éclat! Antarès, après tout, c’était le « rival d’Arès », l’équivalent du dieu Mars chez les Grecs de l’Antiquité. Cette scène matinale est agrémentée le 9 février par la présence d’un mince croissant lunaire, 4 degrés au dessus de la planète rouge. Par la suite, Mars vogue allègrement dans le Serpentaire, où son intensité lumineuse surpasse largement celle des étoiles voisines.
Jupiter domine déjà
En seconde partie de nuit, alors que les constellations typiques d’hiver sont déjà couchées et que Sirius disparaît, c’est Jupiter qui devient l’astre le plus brillant du ciel. La planète d’un bel éclat blanc-jaunâtre précède les pinces du Scorpion d’une dizaine de degrés et forme avec Arcturus et Spica un beau triangle facilement identifiable même en ville. Plus discret est celui que Jupiter forme avec les deux étoiles principales de la constellation de la Balance, où Jupiter trônera tout au long de l’année 2018. Pour l’anecdote, il s’agit des deux étoiles dont les noms vernaculaires sont les plus longs dans la nomenclature stellaire : Zubenelgenubi et Zubeneschamali. Une rencontre de tous les superlatifs pour la plus grosse planète du système solaire! Elle aussi reçoit la visite de la Lune à l’occasion, notamment le 8, lorsque le dernier quartier complète un autre triangle, cette fois-ci avec Mars.
Bonnes observations !